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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 211

  • Féministe et reconductible : vers la grève générale ? (avec Olivier Besancenot)...

    À l'occasion de la manifestation du 11 février, les militant.es du NPA livrent leur analyse de la mobilisation contre la réforme des retraites et interrogent la stratégie à suivre, notamment à l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes le 8 mars, lendemain de l'appel à la grève reconductible du 7 mars lancée par l'intersyndicale dans plusieurs secteurs.

    Avec Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, Penelope Duggan, membre de la direction du NPA et Justine, Sophie, Alix et Eliot, membres des Jeunesses Anticapitalistes du NPA

     

  • Pension minimale à 1 200 euros : un bobard du gouvernement !

    La Première ministre Élisabeth Borne et le gouvernement ont martelé qu’aucune pension ne sera inférieure à 85 % du Smic, soit 1 200 euros brut avec la complémentaire. C’est un bobard, c’est-à-dire « un conte mensonger ou fantaisiste destiné à tromper », selon la définition du linguiste Alain Rey dans le Dictionnaire historique de la langue française.

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  • À partir des 7 et 8 mars: bloquons le pays, partout et en même temps !

    Le 16 février est la 5e journée de mobilisation d’un mouvement historique contre la réforme des retraites. Dans plusieurs villes, les manifestations du samedi 11 février étaient les plus grosses de l’histoire ! Face à cela, Macron et le gouvernement se donnent une image d’intransigeance.

    Mais comment maintenir une réforme aussi injuste qu’injustifiée alors que 90 % du monde du travail rejette ce projet ? Macron et sa clique ont perdu leur légitimité, mais ont choisi de poursuivre le bras de fer. Ainsi, si l’on en croit Nathalie Saint-Cricq, au soir du 11 février sur France 2, le gouvernement « est relativement confiant » et « table sur l’effet vacances. On se dit que le taux de grévistes jeudi dernier était en baisse de 10 %. Finalement les manifestations, cela peut gêner, mais ce sont les grèves qui sont compliquées. »

    La cheffe du service politique de France 2, habituée à faire le service après-vente du gouvernement, le dit elle-même ! Ce qui se joue maintenant, c’est le blocage du pays pour mettre en échec la réforme et toute la macronie. C’est d’entraîner dans notre sillage encore plus de monde pour mettre un coup d’arrêt à la régression sociale.

    Si le jeu parlementaire qui a cours en ce moment semble plus virulent que d’habitude, il a ses limites, toujours les mêmes. Le grand spectacle n’a jamais permis de véritables avancées pour les travailleurEs. Il n’ y a donc rien à espérer de ce côté-là : n’ayons aucune illusion !

    Il est temps de solder les comptes

    La profondeur de la mobilisation exprime un rejet massif de la réforme des retraites. Le mouvement porte aussi en lui des ­revendications plus larges.

    D’abord pour nos salaires qui ont été amputés un peu plus par l’inflation. Nous devons exiger une augmentation générale de 400 euros pour touTEs. Personne ne devrait avoir un salaire inférieur à 2 000 euros par mois. C’est un minimum pour vivre dignement ! Par ailleurs, augmenter les salaires, c’est augmenter les cotisations pour les retraites. C’est la solution pour aller reprendre une partie des richesses que le patronat nous vole, et pour chercher l’argent qui permettrait de regagner la retraite à 60 ans après 37,5 annuités !

    Les services publics détruits par des décennies de politiques libérales et de privatisations, la santé, l’école, le secteur de l’énergie, l’industrie pharmaceutique, doivent être immédiatement retirés du marché. Profits et bien commun, profits et écologie, sont incompatibles. Nous devons mettre les secteurs essentiels de l’économie au service du plus grand nombre. Cela permettrait là encore de récupérer des quantités colossales de richesses qui aujourd’hui sont accaparées par une petite minorité.

    Pour gagner, cette fois-ci, pas de grève par procuration !

    Le mardi 7 mars, l’intersyndicale appelle à mettre tout à l’arrêt, à bloquer le pays. Le mercredi 8 mars, la jonction sera faite entre grève contre la réforme et grève des femmes. Nous avons quelques semaines pour construire dans les entreprises, les quartiers et les écoles une riposte qui permette de faire reculer le gouvernement. Dans plusieurs secteurs, comme la RATP, des intersyndicales appellent à la grève reconductible à partir de cette date. Si nous voulons gagner, nous ne pouvons pas laisser quelques secteurs entrer seuls dans la reconductible. Certes les cheminotEs, les éboueurEs ou les raffineurEs ont un pouvoir bloquant plus visible que d’autres professions mais, isolés, ils et elles ne pourront pas tenir. Par ailleurs, l’arrêt de la production industrielle, des administrations, des enseignements… est tout aussi important. Il n’y a pas de secteurs inutiles. Tout le monde doit prendre sa part pour gagner !

    En plus de l’arrêt du travail, il faut également réfléchir à des formes de blocages territoriaux. Par quartier ou par bassin d’emploi peut se discuter la question de participer au blocage du pays. Dans tous les cas, pour être plus fortEs, pour gagner en légitimité, il faut que partout, sur les lieux de travail, les quartiers ou les lieux d’études, nous organisions des assemblées générales, des réunions, pour discuter et nous organiser, avec les organisations syndicales, les forces politiques de gauche, les associations, et toutes celles et tous ceux qui veulent contribuer à la victoire.

    Construire une alternative anticapitaliste à la macronie

    Dans cette mobilisation, Macron et son gouvernement mettent en jeu la suite du quinquennat. Nous aussi ! Nous voulons le retrait de la réforme mais également la chute de ce pouvoir politique qui ne s’arrêtera pas à la réforme des retraites si on le laisse faire.

    Contre Macron et ses amis capitalistes, le NPA défend l’unité de toute la gauche sociale et politique. Et il met également en débat la construction d’une alternative politique anticapitaliste qui regroupe toutes celles et tous ceux qui, dans la foulée d’une mobilisation qui ferait tomber Macron et son gouvernement, sont prêts à mettre en place une politique qui soit aussi fidèle aux intérêts des travailleurEs que Macron l’est au Medef et aux actionnaires du CAC 40.

  • Retraites : Opposant de façade à la réforme, le RN n’a rien à faire dans les cortèges !

    Avec l’ouverture des séances à l’Assemblée nationale, le Rassemblement national (RN) va jouer au premier opposant à la contre-réforme des retraites. À coups de déclarations sur la « loi Macron-Mélenchon » et ses « idiots utiles », les députés du RN ne reculent déjà devant rien pour se faire les porte-voix de la « France qui travaille ».

    Le RN a surtout en tête les présidentielles de 2027 et le profil « social » de sa candidate pour rafler la mise de la colère sociale déçue. Le RN a tout intérêt à l’adoption du projet Macron-Borne. D’ailleurs, il s’y attache : sans offrir de réel contre-projet favorable aux salariéEs, le groupe de Marine Le Pen ne donne aucun outil pour construire une opposition efficace. Cette évidence est de moins en moins ancrée à une échelle de masse. La mobilisation contre les retraites est une occasion déterminante à saisir pour établir la supercherie du discours social du RN et dévoiler son projet délétère.

    Une motion référendaire… pour arrêter la grève

    Pour appuyer son opposition, le RN dégaine la « souveraineté populaire » avec un projet de référendum. Sa motion référendaire choisie par tirage au sort est une aubaine. Le RN retourne un argument de Jean-Luc Mélenchon pour mettre « au défi les autres partis qui se disent d’opposition d’adopter la motion référendaire ». Voulant incarner le sérieux d’un parti de gouvernement, les députéEs du RN dénoncent « l’obstruction pure et simple » de la Nupes qui risquerait de « priver l’Assemblée nationale de sa possibilité de rejeter la réforme des retraites ». Le RN profite d’une défiance à l’égard des institutions, nourrie notamment par l’incompréhension de ces jeux parlementaires faits d’un amoncellement d’amendements dérisoires. La mystification sur le travail parlementaire désarme les salariéEs, lorsque ce travail ne s’accompagne pas d’une construction du rapport de forces sur les lieux de travail et dans la rue. Face à des députéEs qui attendent sagement le débat sur le fond et agitent des pétitions, Élisabeth Borne n’a rien à craindre. En janvier 2020, lors de la mobilisation contre le projet précédent, Marine Le Pen affirmait sur BFM-TV qu’organiser un référendum serait « le meilleur moyen de faire arrêter la grève ».

    Ne rien changer mais toujours avec la préférence nationale

    Être raisonnable est aussi l’un des arguments justifiant la réécriture de son programme présidentiel, il y a un an. Marine Le Pen réservait soudain les 60 ans avec 40 annuités aux carrières longues : « Plus vous avez commencé tôt, plus vous partirez tôt ». Son système progressif revient en réalité à ne rien changer à la situation actuelle pour les salariéEs qui auraient commencé à travailler après 21 ans. Ce revirement ne convainc pas encore le patronat, pour qui Macron fait très bien le taf. Mais le retour à la retraite à 60 ans, mesure populaire, a toujours l’air d’être au programme de Marine Le Pen.

    La question des retraites oblige à poser des perspectives. Pour le RN, elles sont simples : travailler plus tôt et faire des enfants bien français. Travailler plus tôt, pour les uns en « osant l’entrepreneuriat », pour les autres en « adaptant le demandeur d’emploi […] aux demandes qui sont faites par les entreprises » (Marine Le Pen devant le MEDEF en février 2022). Faire des enfants pour s’assurer de futurs cotisants « de souche », grâce à une politique nataliste qui contrerait « l’immigration de peuplement » selon la proposition de loi de Caroline Parmentier en septembre 2022.

    Le modèle social du RN est axé sur « la priorité nationale » pour exclure de la solidarité et du modèle de protection sociale les étrangerEs... qui pourtant travaillent, consomment et cotisent en France, tout en durcissant les conditions d’accès à la nationalité et en supprimant le droit du sol. Mais à force d’exonération des charges patronales, ce modèle de protection serait vidé de sa substance. Son rêve est toujours celui d’une réconciliation entre salariéEs et patrons où toutes les catégories s’organiseraient dans un même syndicat de branche... au prix d’un laminage du mouvement ouvrier. Ainsi Thibaut de La Tocnaye, figure historique du parti, quoique marginale, appelait, fin janvier, à une « France "remise en ordre". (…) Avec une vraie représentativité professionnelle (liberté syndicale et renouveau syndical) ».

    Les députéEs du RN sont capables de descendre dans la rue : la mobilisation des artisans-boulangers ne les a pas fait hésiter une seconde. Si le RN n’a rien à faire dans nos luttes, c’est parce qu’il défend un modèle non seulement incompatible avec notre projet d’émancipation et d’épanouissement de chacunE, mais qui en serait aussi le tombeau.

    Commission nationale Antifasciste