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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 24

  • Nice : 8 mars 2025

    Avec les femmes du monde entier, pour les droits des femmes,
    toutes en grève féministe et en manifestations !

    Stop à l’extrême droite, à la droite réactionnaire,
    au gouvernement et à sa politique libérale et autoritaire !

    Rassemblement 14h parvis Gare Nice Ville

    Marche jusqu’à la place Garibaldi

    À l’arrivée place Garibaldi  : chants, danses, stands, boissons, …

    Le 8 mars, journée internationale de mobilisation pour les droits des femmes, nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques et de la consommation. Sans les femmes, tout s’arrête ! Nous sommes déterminées pour obtenir l’égalité : les "mascus" ne nous feront pas taire!

    ___________________________________________

    Solidaires des femmes du monde entier !
    Afghanes, Iraniennes, Palestiniennes, Soudanaises, Kurdes, Ukrainiennes,... nous sommes solidaires de toutes les victimes de violences, d’abus sexuels, de persécutions, de bombardements, de génocides
    et d'exodes forcés à travers le monde. Nous soutenons celles qui souffrent et luttent face aux conflits armés, aux régimes fascisants, réactionnaires, théocratiques et colonialistes.
    Nous sommes solidaires des femmes et des populations subissant les conséquences du changement climatique, qu'aggravent les politiques
    productivistes et capitalistes.

    Non à l’Extrême Droite !
    Les idées d'extrême droite prônent la haine, le racisme, la misogynie, le validisme et les LGBTQIA+ phobies mais accèdent au pouvoir dans le monde entier,
    à l’image de Trump aux États-Unis. Les femmes, les minorités de genre et les migrant·es en sont les premières victimes.
    En France, nous dénonçons les propos racistes du ministre de l'Intérieur et exigeons la régularisation de toustes les immigré·es . Nous refusons l'abrogation du droit du sol à Mayotte et la remise en cause de l'Aide Médicale d’État.

    Nous voulons vivre et non survivre !  Pour l'égalité salariale et une retraite décente !
    Les différents gouvernements ne font rien contre les inégalités salariales de 27% en moyenne entre les femmes et les hommes. Les femmes sont majoritairement au SMIC (62%) et dans les 9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté. Les mères isolées au RSA trouvent difficilement un emploi et la crise du logement touche particulièrement les femmes, majoritaires parmi les personnes expulsables et nombreuses à la rue.
    Nous exigeons l'abandon de la réforme du RSA, qui oblige les bénéficiaires à faire 15h de travail forcé, gratuit et sans contrat ! Nous exigeons l'abrogation des réformes sur l'assurance chômage restreignant les droits des chômeur·ses.
    Nous exigeons la transposition immédiate de la directive européenne sur la transparence salariale, la revalorisation des métiers féminisés, l'interdiction du temps partiel imposé et la réduction du temps de travail avec embauches correspondantes.
    Nous nous battons pour l'abrogation de la "réforme" Macron, pour une réforme des retraites favorable aux femmes (à 60 ans avec une réduction du nombre d'annuités).

    Des Services publics au service de nos besoins !
    Malgré la paupérisation et le manque d'aide publique, le gouvernement Bayrou poursuit le démantèlement des services publics essentiels (Santé, Éducation, Logement…). Les femmes sont doublement pénalisées : majoritaires dans la fonction publique, elles sont aussi contraintes de pallier le manque de services pour la petite enfance et la dépendance.
    Nous exigeons un service public national de l'autonomie tout au long de la vie, à la hauteur des besoins, avec les moyens correspondants, y compris une prise en charge réelle du 4ème âge.
    Nous exigeons la création d'un vrai service public de la petite enfance pour en finir avec les crèches privées à but lucratif et les maltraitances. Nous rejetons l'idée de développer "la garde parentale" qui renverrait les femmes au foyer.

    Pour un réel partage du travail domestique !
    Nous n'acceptons pas que rien ne bouge dans la répartition des tâches domestiques au sein des couples. Cette inégalité impacte directement la sphère professionnelle et contribue aux inégalités salariales. Les "nouveaux pères" restent marginaux : les femmes continuent d'assumer la majorité des tâches ingrates, tandis que les hommes se réservent les activités les plus valorisantes. Seule une
    éducation non sexiste déconstruira ces stéréotypes de genre.

    Notre corps nous appartient !
    L'inscription de l'IVG dans la constitution ne résout pas les obstacles liés au manque de moyens du service public de la santé :
    130 centres d'IVG ont été fermés en 15 ans.
    Nous dénonçons les attaques réactionnaires contre les personnes LGBTQIA+ et leur droit de vivre librement leur orientation sexuelle et identité de genre.
    Nous exigeons une transition libre et gratuite pour toutes et tous. Pas d' offensives transphobes, pas de lois contre la transition des mineur·es, arrêt des mutilations et des traitements non consenties.

    Halte aux violences sexistes et sexuelles !
    Le procès des 51 violeurs de Gisèle Pélicot a démontré que les violeurs sont des hommes ordinaires, et que la culture du viol persiste dans toute la société.

    Par manque de volonté politique pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants, les féminicides continuent ; les violences économiques, gynécologiques et obstétricales sont endémiques. Les plus touchées sont celles qui subissent déjà de multiples oppressions : femmes racisées, migrantes, sans-papiers, précarisées, handicapées, lesbiennes, trans, victimes de la traite prostitutionnelle et du proxénétisme. Les enfants violé·es, maltraité·es, incesté·es continuent d’être abandonné·es à leur sort.
    Nous exigeons les 3 milliards nécessaires pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’une loi-cadre intégrale incluant prévention, éducation, protection et accompagnement des victimes.

    Pour l’éducation, pour les enfants, l’Éducation à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle pour toustes maintenant !
    Le dernier rapport du Haut conseil à l'égalité montre une progression inquiétante du sexisme chez les jeunes hommes. Nous dénonçons les attaques conjuguées du précédent gouvernement et des forces réactionnaires contre le projet d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS). Nous exigeons l'application immédiate du programme EVARS qui est essentiel pour déconstruire les stéréotypes, comprendre les inégalités et la domination des hommes sur les femmes, s’épanouir dans sa vie intime et développer le respect de soi et des autres.


    Mobilisées tous les jours contre le patriarcat,
    l’extrême droite et  les politiques libérales et autoritaires,

     le 8 MARS, nous manifesterons,nous serons en grève féministe.

    Nous ferons grève sur nos lieux de travail, grève du travail domestique
    et grève de la consommation !

    Quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête !

     

  • Cultures en lutte !

    Depuis l’adoption du budget ultra-austéritaire, le secteur culturel s’organise. La répartition des forces en présence au sein des AG montre qu'il y a une convergence à la base du mouvement avec une diversité de profils dans les travailleureuses de la culture mais aussi dans l’éducation nationale et l’enseignement supérieur et la recherche. Le gel de la part collective du Pass Culture est en partie ce qui met le feu aux poudres car il cause l'annulation de projets et interventions jusqu'à fin 2025 et touche majoritairement les petites et moyennes compagnies et structures, donc les plus précaires. Le Fonpeps (fond d’aide à l’emploi dans le spectacle vivant) est lui aussi menacé. De plus, la refonte prochaine de l’audiovisuel public inquiète les travailleureuses du secteur.

    Les artistes auteurices en première ligne du mouvement

    Les artistes auteurices, présent·es en masse depuis le début du mouvement, précaires des précaires de la culture et souvent invisibles, sont directement touché·es par la récente réforme du RSA : iels demandent depuis longtemps une continuité de revenus, iels n'ont pas accès au chômage, n'ont pas la possibilité de participer aux élections professionnelles, ont du mal à faire accepter leur représentant·es dans les instances décisionnaires et on leur répond avec mépris que "le RSA est là pour leur assurer cette continuité de revenus". Le retrait de la réforme du RSA est donc une des revendications majeures du mouvement.

    Les AG et les actions ont déjà commencé

    Marseille avait montré la voie dès le 6 février avec une grosse AG à La Friche. Depuis, les camarades partout en France rejoignent petit à petit le mouvement et des AG s’organisent à Paris, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Villeurbanne, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lille, Nice, Montpellier et Nancy.

    Des actions ont déjà eu lieu : deux occupations de la DRAC d'Île-de-France (le 17 février lors de laquelle les militant·es ont pu faire passer une liste de revendications à son directeur qui les a transmises aux cabinets des ministères concernés et le 27 février qui a permis d’obtenir un RDV avec Mme Dati), une occupation de la Cinémathèque française le 28 février pour la “Cérémonie des crevards” (en contrepoint à la cérémonie des Césars à l’Olympia, salle dont Bolloré est le propriétaire) et l’action “Mardi Gras” à l’hôtel du département de Montpellier.

    Le 15 février, un rassemblement avait lieu à Montpellier, puis le 18 février, place Colette à Paris (environ 200-300 personnes) ainsi que devant le rectorat à Grenoble

    Un objectif de convergence et de généralisation du mouvement

    Dans le contexte de la montée de l’extrême droite et d’une précarisation généralisée, il ressort des discussions qu’il est nécessaire d’embarquer dans ce mouvement toustes celleux touchées par les mesures austéritaires et par les discours, mesures et actes contre les minorités. Ainsi, l’AG parisienne a décidé la convergence avec la lutte des jeunes du parc de Belleville qui occupent actuellement la Gaîté Lyrique et que la préfecture entend virer en invoquant les travailleureuses de la culture empêché·es de travailler. Ces derniers refusent d’être le prétexte à des mesures répressives.

    Une grève est en préparation le jeudi 20 mars. Le NPA-l’Anticapitaliste soutient ce mouvement, espère son amplification et sa propagation à d’autres secteurs et encourage chacun·e à rejoindre les AG.

     

  • 8 MARS : TOUTES EN GRÈVE ET DANS LA RUE!

    Le 8 mars, les organisations féministes, politiques et syndicales du monde entier appellent à la grève des femmes et des minorisé-es de genre. Le 8 mars, faisons grève du travail productif, reproductif. Rassemblons nous et mobilisons nous pour nos droits, pour l’égalité réelle !

    Pour améliorer nos conditions de vie et de travail

    Macron avait fait de l’égalité Femmes-Hommes la “grande cause” de son quinquennat mais les choses n’avancent pas et les femmes restent toujours payées environ 28,5% de moins que les hommes. Elles sont davantage exposées aux emplois précaires et dévalorisés (elles représentent 60% des CDD), aux temps partiels imposés, au plafond de verre et aux violences sexistes et sexuelles au travail. Les femmes assument aussi les tâches permettant de faire vivre la société : éducation, ménage, soins… soit de façon salariée (souvent par des femmes racisées, avec des salaires de misère et des conditions de travail dégradées), soit gratuitement, au sein de la famille, contraignant les femmes à une double journée de travail. Cela représenterait 42 milliards d'heures de travail par an en France. Le nouveau budget de l'État prévoit des restrictions sur les services publics (hôpitaux, écoles…) qui vont encore mettre plus en difficulté les femmes qui seront obligées de pallier aux manques et d’assumer gratuitement l’ensemble de ce travail du care.

    En lutte contre les violences 

    La parole se libère autour des violences sexistes et sexuelles mais le chemin reste encore long. D’après le dernier rapport du Haut Conseil pour l’Égalité Femmes-Hommes, le sexisme s’ancre et progresse en France. On estime à 210 000 le nombre de viols ou tentatives de viol qui ont lieu chaque année. Si, depuis 2017 et le mouvement #MeToo, de plus en plus de victimes portent plainte, cela n’est pas suivi d’effets : le plus souvent les plaintes sont classées et les auteurs relaxés. Les stratégies de coercition mises en place par les agresseurs sont encore trop peu enquêtées. Les dispositifs qui pourraient permettre de protéger les 220 000 femmes victimes de violences conjugales sont trop rares et manquent de moyens ! Nous devons nous battre pour faire cesser ces violences.

    L’extrême droite est un danger pour toutes les femmes

    La montée de l’extrême droite en France comme à l'international est un danger pour les femmes. L’extrême droite est une imposture et un piège total pour les femmes : attaques contre le droit à l’avortement en Italie, en Pologne ou aux États-Unis, attaques contre le droit à porter le voile et stigmatisation des femmes musulmanes, attaques contre les salaires, les aides sociales, qui touchent d’abord les femmes, attaques contre les droits des personnes LGBTI, en particulier contre les femmes trans. Tout le programme développé par l’extrême droite vise à maintenir les femmes dans leur foyer, à leur faire perdre leur autonomie, à les surexploiter. Lorsque l’extrême droite parle des violences faîtes aux femmes c’est uniquement pour les instrumentaliser contre les personnes racisées. 

    Solidarité avec les femmes du monde entier

    Le 8 mars est une journée internationale de solidarité et de lutte. Nous marchons aux côtés des femmes iraniennes et afghanes qui se battent pour avoir le droit de s’habiller comme elles le souhaitent, de faire des études, de s’émanciper… Nous marchons aux cotés des femmes qui sont, avec les enfants, en première ligne dans les situations de guerre et de génocide, comme c’est le cas pour les femmes en Palestine au Soudan et en République Démocratique du Congo. Nous soutenons les femmes et en particulier les femmes trans aux Etats-unis dont les droits sont de plus en plus attaqués. Nous marchons aux côtés des femmes victimes de violences partout dans le monde,aux côtés de toutes celles qui se révoltent et luttent pour leurs droits comme au Mexique ou en Inde.

  • Bétharram : briser la loi du silence...

    Le scandale de l’établissement scolaire Notre-Dame de Bétharram remet sur le devant de la scène les violences faites aux enfants. Il y a aujourd’hui plus d’une centaine de plaintes et les faits s’étalent sur plusieurs décennies.
    Nous devons prendre en compte dans nos luttes féministes ces violences contre les enfants car elles sont aussi le produit terrible du patriarcat.
    Il faut briser la loi du silence, refuser d’être complices de ces agressions et être solidaires des victimes.

  • Le sport, nouveau champ d’action pour l’islamophobie d’État...

    Le 18 février, l'adoption au Sénat d’un projet de loi porté par un sénateur de la majorité (Michel Savin, LR) qui vise l’interdiction du port du hijab lors des compétitions sportives initie une nouvelle séquence législative islamophobe. Cette proposition se situe dans la continuité du choix fait par la France, et condamné par l’ONU et plus généralement la presse internationale, d’interdire aux athlètes françaises le port du voile lors des compétitions sportives durant les Jeux Olympiques de cet été.

    Le sénateur prétexte d’un prétendu « objectif de radicalisme religieux » pour criminaliser le port d’un vêtement que de nombreuses musulmanes choisissent de porter et participe ainsi à véhiculer une vision islamophobe et raciste de leurs pratiques cultuelles, alors que le ministère de l’Intérieur lui-même concluait en 2022 à l’absence de radicalisation ou de communautarisme dans le sport.

    Plus encore, la proposition de loi instrumentalise les sports afin d’empêcher la pratique cultuelle de l’islam : en effet, son deuxième article, qui vise à limiter le prêt des équipements sportifs aux associations cultuelles, met en danger l’observation des fêtes religieuses musulmanes. Celles-ci requièrent souvent d'accueillir davantage de croyantEs que ne le permettent les locaux ordinaires des mosquées.

    Cette disposition juridique tend à renforcer les difficultés pour les musulmanEs à organiser leur culte, et ouvrir aux municipalités islamophobes de nouvelles voies pour limiter la pratique de l'islam.

    Il n’est pas difficile d’identifier la continuité entre cette démarche et celles qui ont été à l’origine de la loi de 2004 et de l’interdiction des signes religieux dits ostentatoires dans les établissements scolaires.

    Une telle mesure constitue une nouvelle atteinte aux libertés des musulmanEs, qui les stigmatise toujours davantage, au point de rendre difficile leur vie sociale en France.

    Elle correspond à une criminalisation dangereuse de la pratique de l’islam, et constitue un pas supplémentaire dans l’institutionnalisation de l’islamophobie.

    Le NPA-A réaffirme son soutien à l’ensemble des musulmanEs et des personnes assignéEs à l’islam discriminées en France. Nous dénonçons les propos islamophobes du porteur de ce projet de loi, qui identifie la visibilité de l’islam au « radicalisme religieux », et ce projet de loi qui conduit à une interdiction globale du port du hijab et sa criminalisation, un point qui fait partie du programme du RN.

    Le NPA-A soutient l’abrogation de la loi de 2004 et de l’ensemble des lois islamophobes, chaque jour plus urgente et appelle à soutenir toutes les initiatives des musulmanEs qui visent à défendre leurs droits et appelle à une large mobilisation de l’ensemble de notre camp social pour la dignité des musulmanEs.

  • IVe Internationale : « Il s’agit d’un Manifeste écosocialiste, un Manifeste du marxisme révolutionnaire d’aujourd’hui »...

    Entretien. La IVe internationale qui tient son congrès en février 2025 discutera de « Rompre avec la croissance capitaliste, pour une alternative écosocialiste » autour d’un Manifeste du marxisme révolutionnaire à l’ère de la destruction écologique et sociale. Nous avons demandé à Christine Poupin de nous en dire plus sur ce manifeste.

    Comment a germé l’idée de ce manifeste, et comment a-t-il été élaboré ? 

    En juin 2018, lors d’une réunion du Bureau, un camarade a dit que nous devrions travailler à un projet de société future. J’ai rarement vu une proposition emporter une telle adhésion. Le manque d’un horizon enthousiasmant est si criant que cette proposition est apparue comme une évidence, et le chantier s’est ouvert. Le Comité international de 2019 a discuté d’une « Proposition pour un débat programmatique » et a décidé de poursuivre largement et publiquement le débat. Courant 2020, trois commissions — sur l’écologie, les questions LGBTIQ et l’oppression des femmes et le féminisme — ont produit chacune une contribution sur le type de société que nous voulons. Un groupe de travail s’est ensuite constitué pour s’atteler au travail de rédaction. Premier plan, premières rédactions des différentes parties, échanges avec des scientifiques… Un travail de plusieurs mois débouche sur une première « Contribution à l’élaboration d’un programme écosocialiste dans le cadre de la nécessaire réduction de la production matérielle globale » qui est adoptée comme base de travail par le Comité international de février 2022. C’est désormais un texte global dans lequel « le monde pour lequel nous nous battons » occupe une place importante. Le travail se poursuit — rapport en octobre 2023, changement de plan, changement de titre… — pour aboutir à une version « provisoirement définitive » adoptée par le Comité international de février 2024. C’est cette version qui, traduite en français, anglais, castillan, arabe, portugais… est discutée dans les différentes sections. Discussions qui donnent lieu à de nombreux amendements, apportant précisions, nuances, compléments. Un nouveau travail d’enrichissement du document aboutit au texte qui est soumis au vote du Congrès mondial de février 2025. 

    À partir de là, le Manifeste entame une nouvelle vie, publique, car nous souhaitons qu’il soit largement débattu bien au-delà des rangs de la Quatrième internationale. 

    Quelle est l’importance d’un tel texte, et quel est son objectif pour la IVe Internationale ? 

    Je pense que ce texte est très important pour la IVe Internationale, et au-delà. Juste une première précision : ce n’est pas un texte « écolo ». Nous avons déjà adopté des textes importants sur l’écologie au 15e congrès en 2003 avec « Écologie et socialisme » et au dernier congrès en 2018 avec « La destruction capitalisme de l’environnement et l’alternative écosocialiste ». Là, c’est autre chose ; c’est véritablement un Manifeste écosocialiste, un Manifeste du marxisme révolutionnaire d’aujourd’hui. Dire « aujourd’hui », cela signifie dans une situation qui est surdéterminée par la menace de cataclysme que le bouleversement climatique fait peser sur l’humanité. Et cela conditionne notre programme, notre projet. 

    Dès l’intro, le texte donne le cadre et le niveau de l’enjeu. Notre époque est celle d’une double crise historique : la crise de l’alternative socialiste face à la crise multiforme de la « civilisation » capitaliste. L’objectif est bien de contribuer à répondre à cette crise de l’alternative. D’y contribuer à partir des acquis historiques de notre courant, marxiste, révolutionnaire, antibureaucratique et de ses actualisations inspirées des luttes sociales et écologiques, et des réflexions critiques anticapitalistes qui se développent dans le monde. 

    Nous sommes convaincuEs que la révolution est plus que jamais nécessaire, non seulement pour mettre fin à l’exploitation, aux oppressions, à la domination du capital sur nos vies, mais aussi pour « tirer le frein d’urgence » et sauver l’humanité d’une catastrophe écologique sans précédent dans l’histoire humaine. Mais nous sommes aussi convaincuEs aussi qu’il ne suffit pas de dire « une seule solution la révolution » (même si c’est vrai !)… Nous avons besoin de mieux comprendre le monde et les multiples crises qui le secouent, et sur cette base de construire un programme de revendications à partir des besoins et des exigences des exploitéEs et des oppriméEs, un programme qui inévitablement pose la question du pouvoir, qui dirige ? qui possède ? Un programme pour aider à agir, car nous savons que c’est dans l’action, dans l’auto-organisation que se construisent l’envie, la force et la conscience de pouvoir changer le monde. 

    Dans notre vocabulaire, on appelle cela la démarche de transition. Rien que de très classique ! Mais elle doit absolument être réactualisée dans son contenu pour répondre aux menaces et aux défis globaux posés par la crise écologique.

    L’existence de ce manifeste exprime-t-il un changement de période, au sens léniniste, et/ou un changement de paradigme politique pour la IVe Internationale ?

    Deux fois oui ! Le monde est à un moment de bascule. Comme le dit notre camarade Daniel Tanuro : « Il est trop tard pour éviter la catastrophe, il s’agit d’empêcher qu’elle se transforme en cataclysme. L’enjeu est la soutenabilité physique de l’espèce humaine sur la seule planète vivable du système solaire ».

    Le bouleversement écologique n’est pas une manifestation parmi d’autres de la crise historique du capitalisme. Il est au cœur des contradictions insurmontables de ce système, qu’il aggrave tout en étant aggravé par ces contradictions. 

    Il ne s’agit donc plus seulement d’intégrer l’écologie dans quelques chapitres de notre ­programme mais de faire du respect des équilibres écologiques de la planète son fil conducteur.

    Nous utilisons le terme « écosocialisme » depuis longtemps déjà, mais nous avons besoin d’en tirer toutes les implications. La décroissance de la consommation globale d’énergie, donc la décroissance de la production matérielle et des transports, est une contrainte physique incontournable. La décroissance n’est ni un programme ni un projet de société, mais une décroissance juste, tenant compte des responsabilités différenciées et des conséquences inégales, doit imprégner notre programme, tout notre programme. 

    Il s’agit aussi d’intégrer pleinement les apports du féminisme sur la place de la reproduction sociale et de mettre le soin aux humains et au vivant au centre. L’obligation de rompre avec le tout-productivisme, qui a imprégné et imprègne encore le mouvement ouvrier, a aussi des implications stratégiques. Nous devons partir des luttes écosociales existantes, pour gagner la participation des salariéEs et les arracher à l’hégémonie productiviste du capital, ce qui est un enjeu décisif. Ainsi, les luttes antiproductivistes et contre toutes les oppressions ne sont pas à côté des luttes contre l’exploitation mais font partie de la lutte des classes vivante. Tel est le sens de ce projet de Manifeste. Faire vraiment de l’écosocialisme notre programme. 

    Propos recueillis par la rédaction

  • Punir l’Afrique du Sud qui « fait des choses très mauvaises »...

    La campagne contre l’Afrique du Sud de Trump, construite sur de fausses informations, concentre ses thèmes de prédilection les plus réactionnaires.

    Le 7 février 2025, un énième décret a été signé par le milliardaire de la Maison Blanche. La nouvelle cible, l’Afrique du Sud. Trump et son acolyte Elon Musk, originaire de ce pays, reproche au pays arc-en-ciel de mener une politique nuisant aux intérêts des États-Unis.

    Touche pas à Israël et au dollar

    Les partisans de Trump, mais ils ne sont pas les seuls, reprochent à l’Afrique du Sud d’avoir saisi la CIJ (Cour internationale de Justice) contre le génocide mené par Israël. Une action analysée comme une attaque portée à un proche allié des États-Unis, d’autant que le succès juridique a été notable.

    Autre critique, l’adhésion au groupe des BRICS+ (fondé par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, et l’Afrique du Sud) dont l’ambition affichée est de disputer l’hégémonie occidentale sur la conduite des affaires mondiales. Ce qui implique notamment une remise en cause du dollar comme monnaie unique de référence dans les échanges internationaux.

    En parallèle de ces sanctions, le secrétaire d’État Marco Rubio a annoncé qu’il ne participerait pas à la réunion du G20, présidée par l’Afrique du Sud, portant sur « la solidarité, l’équité et la durabilité ». Thèmes abhorrés par ­l’administration Trump.

    Maintenir l’injustice

    Les sanctions contre l’Afrique du Sud ont été précédées par une campagne de fausses informations, délivrées sur le réseau social X de Musk qu’il a lui-même relayées sur son compte personnel, à propos de la volonté du gouvernement sud-africain d’adopter une loi sur le foncier pour « promouvoir l’inclusivité ». Dans un pays où, trente ans après la fin l’apartheid, 72 % des terre arables appartiennent à la minorité blanche, en conséquence du Natives Land Act de 1913 qui a spolié les populations noires… 

    La réforme prévoit une redistribution avec des compensations financières selon la valeur du bien. Ces compensations peuvent être nulles si le bien n’a aucune valeur par exemple lorsqu’il est abandonné. Une partie des Afrikaners a agité le chiffon (on n’ose pas dire rouge !) dénonçant une discrimination, certains même évoquant un génocide ! 

    Pour Trump et Musk, il « est immoral et injuste » de « confisquer des terres ». Ils ne font évidemment pas allusion aux PalestinienNEs victimes des colons israéliens de Cisjordanie. Leur inquiétude est pour les Afrikaners, qui rappelons-le, sont surreprésentés parmi les plus riches du pays. Ainsi, Trump a signé un nouveau décret ouvrant les frontières des USA aux blancs qui n’ont d’ailleurs jamais demandé à partir. Mais peu importe, la rhétorique du racisme antiblanc reste très populaire dans les rangs républicains … et pas seulement étatsuniens.

    Le grotesque le dispute au cynisme quand Trump se scandalise sur une loi que la juriste de l’Agricultural Business Chamber sud-africaine ne considère pas comme des expropriations arbitraires, alors que lui s’apprête à expulser près de deux millions de GazaouiEs de leur terre. 

    Paul Martial