Le « problème de la dette » est de retour avec son cortège d’idées zombies. « Chaque français doit à sa banque 50 000 euros », « nous consommons et dépensons trop », « nous ne produisons et ne travaillons pas assez ». Bref nous sommes endettéEs car nous vivons au-dessus de nos moyens. Tel est en substance le discours de François Bayrou.
NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 24
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Budget : Bayrou ou la rengaine de la dette pour nourrir le capital ...
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Solidarité avec Rima Hassan : refusons la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien !
Plus de onze heures consécutives, c’est le temps qu’aura duré l’audition libre de l’eurodéputée Rima Hassan par la BRDP(Brigade de répression de la délinquance aux personnes) de la police judiciaire parisienne en raison de ses positions propalestiniennes. Il s’agit d’une tentative d’intimidation politique, d’un acte de harcèlement visant à étouffer la voix d’une militante franco-palestinienne, opposante à l’impérialisme israélien et à criminalisertoute solidarité active avec le peuple palestinien !
Non à l’intimidation des militant·es propalestinien·nes
Avec une enquête pour « apologie du terrorisme » et « menaces de mort », déclenchée par des plaintes, notamment de responsables politiques, l’État français poursuit sa stratégie de silenciation des voix dénonçant le génocide en Palestine. Me Vincent Brengarth, avocat de Rima Hassan, rappelle d’ailleurs que « depuis de nombreux mois, de nombreuses convocations de personnes (militants, syndicalistes...) du chef d’apologie du terrorisme interviennent dans le contexte de l’offensive menée par Israël. [...]Ces poursuites sont généralement diligentées par le parquet, subordonné à l’exécutif ».
Si l’eurodéputée de la France insoumise dérange, c’est parce qu’elle rappelle avec force une vérité historique : l’oppression systématique du peuple palestinien par Israël constitue bien une réalité coloniale et impérialiste. Celleux qui, aujourd’hui, tentent de la faire taire sont les complices des crimes de l’occupation israélienne. Onze heures d’interrogatoire ininterrompues représentent une manœuvre brutale destinée à faire plier une militante refusant les diktats idéologiques des défenseur·es de l’apartheid israélien.
Tous·tes uni·es contre la répression
Cette répression s’inscrit dans un contexte plus large de criminalisation des militant·es antifascistes, anticolonialistes et anti-impérialistes. L’utilisation répétée de l’accusation d’ « apologie du terrorisme » est devenue l’arme favorite d’un pouvoir réactionnaire, désireux d’écraser toute résistance antifasciste et populaire en étouffant le débat public. Nous dénonçons les dérives d’un État policier, qui mobilise des dispositifs sécuritaires sans rapport avec l’expression politique d’une représentante parlementaire. Les lois d’exception qui ont visé d’abord largement les musulman·es sous couvert de lutte contre l’islamisme sont appliquées en dehors de toute menace réelle. La liberté d’expression et l’État de droit sont menacés, et comme souvent, les personnes racisé·es sont les premières visées.
Face à cette intimidation inacceptable, nous affirmons notre entière solidarité avec Rima Hassan. Son combat est le nôtre, celui de tous·tes celleux qui combattent l’impérialisme où qu’il soit et prônent l’autodétermination pour tous les peuples. Nous exigeons l’arrêt immédiat des poursuites à son encontre et appelons l’ensemble des forces de notre camp politique à amplifier la mobilisation contre la répression.
Lutter pour la Palestine n’est pas un crime, mais un devoir internationaliste et antifasciste. Soutien total à Rima Hassan !
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1er mai dans le 06...
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Nice : Paix et justice pour la Palestine...
samedi 23 avril 2025
15 h 00
Nice, place Garibaldi -
Stop à la casse des emplois, construisons la résistance !
Bien qu’on en parle moins, le rythme des suppressions d’emplois ne s’est ralenti dans aucun secteur. Avec les réformes des dernières années, le gouvernement a donné au patronat les moyens de licencier sans bruit : entre plan de départs volontaires, fin des contrats précaires et ruptures conventionnelles collectives, ce sont des plans de licenciements qui ne disent pas leur nom.
Individualiser les salarié.es pour atomiser les résistances permet aux employeurs de diluer la confrontation et de limiter les mobilisations. Pourtant, comme à Poissy ou Vencorex, des salarié.es essayent de résister et de construire la grève, avec leurs syndicats.
Le repreneur de Vencorex, une entreprise chinoise, récupèrera les brevets industriels mais va laisser les pouvoirs publics se débrouiller avec les 76 000 tonnes de déchets chimiques, dont 30 000 tonnes de dioxine, enfouis autour de l’usine.
Il ne gardera que 50 salarié.es sur 450 et par effet domino ce sont environ 6 000 emplois qui sont en danger dans le bassin d’emploi !
En France, 500 000 les emplois pourraient être détruits dans les mois qui viennent.
Si on les laisse faire, ils détruiront nos vies et la planète
Partout dans le monde, les populations subissent de plein fouet les conséquences des guerres, du pillage des ressources et du changement climatique. C’est ce qui pousse sur les routes de l’exil des millions de personnes.
Dans les pays impérialistes, licenciements, casse des services publics, destruction de la sécurité sociale… sont autant de moyens de récupérer sur notre dos de quoi enrichir encore plus les patrons et gaver les actionnaires.
Partout les capitalistes imposent leurs politiques mortifères par la répression et l’autoritarisme. Dans plusieurs pays, des droites fascisantes ont été portées au pouvoir pour atteindre cet objectif.
Face à la violence de classe, construisons la résistance populaire !
Si nous voulons vivre dignement sans saccager la planète, il va falloir s’affronter aux classes dominantes. Leur politique est illégitime : nous devons dire stop à la guerre, à la casse sociale et à la destruction de l’environnement.
Nous avons face à nous les forces qui défendent l’ordre établi pour perpétuer un système en fin de course : le capitalisme. Pour résister et imposer d’autres choix, nous devons être solidaires et organisé.es.
Des résistances existent, elles doivent converger, s’organiser, se renforcer !
À l’occasion du 1er mai, faisons entendre la voix des travailleuses et des travailleurs, de tou.tes les opprimé.es, de tou.tes celles et ceux qui subissent la violence du système capitaliste, guerrier, raciste, sexiste et autoritaire.
Par-delà les frontières, soyons des millions dans les rues, solidaires et déterminé.es face à l'extrême droite, pour en finir avec le capitalisme et pour changer le monde !
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Droits des travailleur·E·s Le 1er Mai, mobilisation générale...
Près de deux ans après le grand mouvement contre la réforme des retraites, version Borne et Macron, les puissants de ce monde continuent de ponctionner les travailleurEs pour augmenter les profits. Autant de raisons de s’unir et de se battre à l’approche du 1er Mai.
Le Premier ministre a dévoilé le 15 avril ce qui s’avère être un mantra… bien de droite : « C’est devenu presque une loi universelle : plus l’impôt est lourd, plus les contribuables se dérobent et moins les investisseurs s’engagent ». Le Newton de l’économie entend ainsi continuer la politique de ses prédécesseurs qui a pourtant largement échoué : celle dite de l’offre, qui consiste à faire des cadeaux au patronat et à faire peser la dette de l’État sur les travailleurEs (voir article page 3), en la faisant passer pour une loi scientifique.
Menaces sur les revenus des travailleurEs
La dernière annonce d’Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, appuie cette orientation. La voilà qui cherche à opposer les actifEs et les retraitéEs, comme d’autres avant elle, ont divisé les travailleurEs du public et du privé. Elle propose de réfléchir à supprimer l’abattement fiscal de 10 % sur les revenus dont bénéficient les retraitéEs : « Je pense, à titre personnel, qu’on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement ». CQFD. Les niches fiscales patronales, elles, se poursuivent !
Tout cela, alors que l’augmentation du coût de la vie n’est pas rattrapée par les salaires et que la guerre commerciale de Trump fait peser le risque d’une dégradation de l’économie qui a déjà et aura encore plus demain des conséquences sur les plus pauvres en Europe et à travers le monde. Tout pour les profits !
Impérialisme et menaces écologiques
Face aux politiques protectionnistes qui avivent la guerre commerciale et les tensions inter-impérialistes, les travailleurEs du monde ont les mêmes intérêts : stopper ce déchaînement, qui, sur tous les continents, accélère les processus extractivistes et productivistes, accélère le réchauffement climatique et la dégradation du vivant et engendre des inégalités et des souffrances.
Face à la menace écologique comme face aux guerres coloniales, comme à Gaza et en Cisjordanie, au Congo, en Ukraine, qui mettent en jeu la question des ressources ou des débouchés économiques, les travailleurEs du monde en entier ont à opposer une autre logique que celle du profit. Le 1er Mai sera l’occasion de le dire haut et fort, de s’organiser car il y a toutes les raisons pour que cette journée internationale des droits des travailleurs et des travailleuses soit une journée de mobilisation pour des mesures d’urgence sociale, écologique et sanitaire et démocratique.
S’organiser face à l’urgence
L’issue des dernières élections montre à quel point nous avons besoin d’être uniEs et organiséEs pour faire face au déni de nos droits : démocratiques (puisque Macron est passé outre nos choix en nommant deux Premiers ministres de droite) ; sociaux (puisque la macronie est passée outre notre voix avec ses 49.3 répétés) ; écologiques et sanitaires, puisque du nucléaire en passant par l’eau en bouteilles, jusqu’aux pesticides, la libéralisation économique se fiche pas mal de notre santé et de l’état de la planète.
Nous avons besoin de créer des contre-pouvoirs à la base, sans croire au sauveur suprême et à des institutions dévoyées, mais en croyant à la force de notre auto-organisation. Si les comités NFP sont encore trop peu nombreux, ils peuvent être un moyen de créer des dynamiques pour porter un programme d’urgence.
En étant toujours plus nombreuses et nombreux, nous pourrons envisager la rupture avec ce système. Cette rupture passe par des revendications simples qui si elles vont jusqu’au bout posent la question de qui décide ? qui a le pouvoir ? Les profits ou un projet de société pour vivre ensemble dans le respect ?
Le 1er Mai, c’est l’occasion de faire vivre cette part de nous-mêmes qui se bat pour l’emploi, les salaires, le partage du temps du travail et l’émancipation du travail. C’est l’occasion de réaffirmer qu’un toit, c’est un droit, que l’éducation et la santé doivent être accessibles à toutes et tous partout sur le territoire. De réclamer aussi des services publics de qualité et l’extension de la gratuité. De demander l’expropriation de l’industrie pharmaceutique, l’arrêt du nucléaire. Le 1er Mai, on manifeste, on s’organise, on discute. Du pouvoir des travailleurEs viendra demain.
Fabienne Dolet
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Tension avec l’Algérie, les frustrations du colon...
Après une courte période de reprise du dialogue, la tension entre l’Algérie et la France s’est accentuée et a escaladé encore d’un cran. Démarrée en août dernier à la suite de la reconnaissance de la légitimité coloniale du Maroc sur le Sahara occidental, elle n’a fait que s’aggraver depuis et représente le niveau le plus grave jamais atteint depuis l’indépendance en 1962.
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Chikungunya à la Réunion : chronique d’un fiasco...
L’épidémie précédente de « chik » en 2005-2006 avait très fortement marqué la population réunionnaise. Tout d’abord, il avait fallu un certain temps pour identifier la maladie, puis les personnes infectées en très grand nombre, près de 260 000 au total, avaient été très diminuées dans leurs capacités physiques, parfois pendant des mois. Plus de 200 personnes étaient décédées et un très grand nombre (les proportions varient de 15 à 70% selon les études) présentaient encore des douleurs importantes plusieurs années après. On est donc assez loin d’un rhume.
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L'anticapitaliste : le journal, numéro 750...
Un clic ICI...
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Gaza : « La démission du monde est plus douloureuse que la guerre elle-même »...
Des lits d’hôpitaux chargés de blessés qu’on pousse dans un noir d’encre, achoppant sans cesse contre les gravats ; des parents qui arrachent leur enfant au respirateur artificiel et l’emportent en courant dans la nuit. Yousef Abu Sakran raconte comment il a saisi son fils Mohammad, 5 ans, brûlé au troisième degré au dos et aux jambes : « J’ai pris mon fils et j’ai couru avec lui. Il hurlait de douleur, ses brûlures et ses blessures saignaient énormément. Ils bombardent nos maisons sur nos têtes puis les hôpitaux où les blessés sont soignés. Où aller à présent ?»1
L’hôpital al-Ahli, bombardé par l’occupant dans la nuit du 13 avril, recevait chaque jour des dizaines de blessés. La pharmacie a été détruite, privant les patientEs du peu de médication qu’ils recevaient. Aujourd’hui à Gaza, être blessé de blessures que partout ailleurs au monde on pourrait soigner, c’est être condamné à mort. « À présent, Gaza est sans hôpital », commente Anas el-Sharif. « Cet hôpital était la vie des familles palestiniennes. Nous mourrons en silence, sans soins médicaux, dans les massacres qui continuent. L’occupant extermine toute vie ici2. »
Des crimes de guerre qui sont la règle depuis 2006
Le bombardement d’al-Ahli est choquant, mais tout sauf surprenant dans la logique de l’impunité. Dans un monde cynique où les puissants se rangent aux côtés des plus forts, la force fait le droit. C’est aussi simple que ça. Le 17 octobre 2023, l’occupant avait bombardé une première fois al-Ahli, assassinant au moins 500 PalestinienNEs. C’était le test ultime, passé avec succès. À l’époque, l’occupant avait jugé bon de faire gober qu’un missile artisanal palestinien était à l’origine de ce cataclysme que seules des bombes d’une tonne ultra perfectionnées peuvent occasionner. Une fois de plus, l’Occident avait fait semblant de croire à ces mensonges, et depuis tout est permis. Mais rappelons que de fait, le crime de guerre que constitue le ciblage des hôpitaux, des ambulances et des soignants est la règle à Gaza depuis 2006.
Partout dans le monde, en cas d’urgence, les secours affluent de toute part pour renforcer la réponse médicale et humanitaire. À Gaza, le processus est inversé : plus les besoins augmentent, moins il y a de quoi y faire face. L’occupant empêche les médecins d’entrer, bloque toute arrivée de biens médicaux depuis le 2 mars, et empêche les évacuations de patients. « Gaza n’est pas un endroit où il fait bon être malade », constate Ahmad al-Najjar, journaliste à Gaza3.
Gaza est aussi le dernier endroit au monde où naître, où grandir, où être parent – où vivre. À Gaza, il n’y a plus que deux couleurs : le gris de la mort, des gravats, qui colle aux visages, aux cheveux, et le rouge du sang. « Mieux vaut être en enfer qu’à Gaza », résume le Dr. Mads Gilbert4.
Soutien occidental à la Nakba
Cela n’est pas le résultat d’une malédiction qui frapperait les PalestinienNEs, mais la conséquence logique de 77 ans de soutien occidental sans faille à la politique de « Nakba structurelle » menée par l’occupant, selon les termes du juriste international Ardi Imseis5.
« Quelle armée au monde est assez lâche, assez sadique pour attaquer, en pleine nuit, des blessés et des malades, des médecins et des infirmiers ? On n’assiste pas seulement à l’effondrement d’un système de soins, mais à l’effondrement de la colonne vertébrale morale des gouvernements occidentaux qui ne réagissent pas », dénonce Dr. Mads Gilbert. « L’armée d’occupation n’a pas le courage de s’attaquer à la résistance armée mais s’attaque à la société civile. Leur but est de briser la fabrique sociale de la société palestinienne, c’est pourquoi ils détruisent les universités, les écoles, les archives, les bibliothèques, les hôpitaux, les ambulances. Le but n’est pas d’éradiquer le Hamas mais le peuple palestinien ; ça porte un nom : le nettoyage ethnique6. »
À Gaza, tout le monde a perdu quelqu’un. Et certains ont perdu tout le monde. En trois semaines, l’ONU a répertorié 36 bombardements ayant tué uniquement des femmes et des enfants7.
Aucun parent au monde ne devrait embrasser le petit visage de son enfant enveloppé dans un linceul blanc maculé de sang. Aucun enfant au monde ne devrait se retrouver seul, s’agrippant au corps sans vie de ses parents qu’on emporte. Personne ne devrait jamais être amené à entendre, impuissant, les appels de son ami coincé sous les décombres, que rien ni personne ne pourra secourir.
80 personnes n’ont pu être sorties des gravats mercredi dernier dans un énième massacre à Shuja’iya. Aucun parent au monde ne devrait connaître la peine de Um Ibrahim et Zaki Abu Mahadi, qui en une fraction de seconde ont perdu leurs six fils, ciblés alors qu’ils distribuaient de l’aide lundi à Deir el Balah – le plus jeune avait 10 ans. Aucun médecin au monde ne devrait regretter d’avoir choisi d’amputer des deux bras un bébé de huit mois plutôt que de le laisser mourir. Aucun parent au monde ne devrait être confronté, dévasté, à l’agonie de son enfant par malnutrition. Aujourd’hui, 60 000 enfants de moins de 5 ans encourent de grands risques de présenter des complications et des troubles neurologiques irréversibles en raison du manque d’eau et de nourriture8. Aujourd’hui, à Gaza, le risque de mourir de déshydratation est encore plus grand que le risque de mourir bombardé9.
L’occupant est perpétuellement considéré comme la victime
L’impunité mène dans un implacable mécanisme à la banalisation de l’horreur, à la normalisation d’un processus d’escalade en termes de violations du droit, de violence infligée à une population occupée. Les PalestinienNEs sont délibérément abandonnés à la violence coloniale, sacrifiés sur l’autel de la domination blanche, du suprémacisme sioniste, et l’occupant est perpétuellement considéré comme la victime, quels que soient les crimes qu’il commet.
« En tant que fils de survivants de l’Holocauste, il m’était difficile de faire l’analogie avec les Nazis. Mais au fil des mois, il est devenu très difficile de regarder le génocide à Gaza sans penser aux images atroces de ce que les Nazis ont fait aux Juifs », selon Andrew Feinstein. « La puissance occupante, dotée de l’arme nucléaire, armée jusqu’aux dents par la superpuissance américaine, se pose en victime. C’est une psychose. Ce qui se passe à Gaza est un holocauste. Netanyahou et Trump parlent ouvertement de leur intention finale, qui est le nettoyage ethnique du peuple palestinien. Celui qui marche comme un fasciste, qui parle comme un fasciste, qui assassine les enfants comme un fasciste est un fasciste sanguinaire10. »
Répétons qu’alors que l’occupation est fondamentalement illégale et reconnue comme un crime de guerre par la plus haute cour du monde (CIJ 19.7.2024), le droit international reconnaît la légalité de la résistance palestinienne, « par tous les moyens à disposition »11. Rappelons, avec Daud Abdullah, qu’« aucun mouvement de libération ne s’engage dans la lutte armée dans le simple but de se battre ; il s’agit toujours d’un des moyens pour atteindre un but, pas d’un but en soi. […] Comme Khaled Meshaal, ancien chef du bureau politique du Hamas l’explique : “Le Hamas n’est pas un groupe militaire, mais un mouvement de libération nationale” »12. Rappelons, à toutes fins utiles, qu’un acte illégal de résistance ne délégitime pas la résistance.
Chaque souffle de vie est un combat à Gaza
Rappelons que le Hamas demande depuis 2009 la tenue d’élections et s’est toujours dit prêt à laisser le pouvoir immédiatement à tout gouvernement d’union nationale intérimaire.
Rappelons qu’à de nombreuses reprises, le Hamas a proposé de déposer les armes dans le cadre d’une trêve de plusieurs décennies en échange de la fin de l’occupation. Ahmad Yassine, Abdelaziz al-Rantissi et Ahmad Jabari ont été assassinés par l’occupant pour avoir fait une telle offre13. En avril 2024, le Hamas a réitéré la même proposition, ainsi qu’en mars dernier. L’occupant a réagi promptement par le carnage de centaines de PalestinienNEs le 18 mars.
Rappelons enfin que le 16 janvier a été conclu un accord de cessez-le-feu devant mener à la libération de tous les captifs israéliens, à la fin totale de la guerre et au retrait de l’occupant. Durant le cessez-le-feu, comme nous le savons, plus de 150 PalestinienNEs ont été assassinés par l’occupant par ciblage direct, et Israël impose depuis 50 jours un blocus total sur tout : nourriture, biens médicaux, fuel, capacité à fournir de l’eau. Israël dit ouvertement se servir du blocus comme moyen de pression. L’objectif est clair et claironné : le nettoyage ethnique de la bande de Gaza.
Comment attendre de la résistance palestinienne qu’elle libère les captifs sans aucun horizon politique ? L’occupant réduit sa proposition de trêve à un échange de prisonniers pour ensuite à nouveau bombarder, affamer, occuper, confisquer. Quelle injure, quel cynisme ! Comment nos médias peuvent-ils laisser entendre que les cartes seraient dans les mains de la résistance ? C’est obscène et grotesque. En revanche, le Hamas se dit prêt à toute proposition menant à un cessez-le-feu permanent et au retrait de l’armée d’occupation. «Nous ne reviendrons pas sur nos demandes légitimes : arrêt total de la guerre, retrait des forces israéliennes, reconstruction de Gaza», pose le Hamas14. Il s’agit, ni plus ni moins, de ce à quoi l’occupant s’était engagé le 16 janvier lors de la conclusion des termes du cessez-le-feu. À maintes reprises, le Hamas a proposé de libérer tous les captifs en une fois en échange du retrait de l’armée d’occupation et de la fin de la guerre, et a encore rappelé sa position jeudi15.
« Il n’y a pas une occupation du terrain et une indépendance des personnes. C’est le pays global, son histoire, sa pulsation quotidienne qui sont contestés, défigurés, dans l’espoir d’un définitif anéantissement. Dans ces conditions, la respiration de l’individu est (…) une respiration de combat. », Franz Fanon16.
Je voudrais terminer par une pensée pour Alaa Manoun, enceinte, survivante dimanche à Jabaliya d’un bombardement qui a assassiné son mari, sa mère et sa fille de 2 ans.
Une pensée pour Maissa, 3 ans, sauvée des décombres, le visage en sang, dont la première parole, encore sous le béton, et sans cesse répétée depuis, déchire le cœur : « Où est maman ? ».
Marie Schwab, le 18 avril 2025
Le titre est issu des propos de Nooh al-Shaghnobi, secouriste.
- 1. Maram Humaid, How the sick and injures fled as Israel bombed Gaza’s al-Ahli Hospital, Al Jazeera, 13.4.2025 https://www.google.com/u…
- 2. Israeli forces put Gaza’s Christian hospital out of service on Palm Sunday (vidéo), Al Jazeera, 13.4.2025 https://www.google.com/u…
- 3. Can Israel continue bombing Gaza’s health services ? (vidéo) Inside story, Al Jazeera, 14.4.2025 https://www.google.com/u…
- 4. ‘I would prefer to be in hell than be in Gaza rignt now’ (vidéo), Al Jazeera, 13.4.2025 https://www.google.com/u…
- 5. The Nakba and the UN’s Permanent Responsibilitry for the Question of Palestine by Prof. Ardi Imseis, Welcome to the United Nations, 17.5.2024 https://www.google.com/u…
- 6. Can Israel continue bombing Gaza’s health services ? (vidéo) Inside story, Al Jazeera, 14.4.2025 https://www.google.com/u…
- 7. UN says 36 Israeli attacks in Gaza killed ‘only women and children’, Al Jazeera, 11.4.2025 https://www.google.com/u…
- 8. Over 60.000 children age five and under face malnutrition: UN coordinator for Mideast peace, Anadolu, 12.4.2025 https://www.google.com/u…
- 9. Gaza residents share fears of thirst after Israel destroys water ressources (vidéo), Newsfeed, Al Jazeera, 10.4.2025 https://www.google.com/u…
- 10. Andrew Feinstein, Gaza is a Holocaust and Israel is a Fascist State (vidéo), Double Down News, 9.4.2025 https://www.doubledown.n…
- 11. résolutions 2955 et 3034 de 1972, résolution 3246 de 1974, résolution 45/130 de 1990
- 12. Daud Abdullah, Histoire de la politique étrangère du Hamas, Ed. Erick Bonnier, 2023, p. 289. Traduction de Christophe Oberlin.
- 13. Respectivement en mars 2004, avril 2004, 2012.
- 14. Hamas says its approach to Cairo talks is ‘responsible and positive’, Al Jazeera, 14.4.2025.
- 15. Hamas’ Gaza chief says group ready to release all hostages (vidéo), Reuters, 17.4.2025. https://www.google.com/u…
- 16. Franz Fanon, L’an V de la révolution algérienne, Ed. François Maspero, 1959.