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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 14

  • Qui veut noyer la Sécu, l’accuse de déficit…

    Modèle social « à bout de souffle », situation « hors de contrôle » : entre les agences de notation, le Medef, la Cour des comptes, Macron et Bayrou, c’est la course à la dramatisation du « déficit » des finances publiques et de la Sécurité sociale. Le spectre d’un scénario « à la grecque » est agité.

    Lobjectif est de provoquer un effet de sidération permettant d’anesthésier toute réaction. Pouvoir et patronat entendent ainsi créer la résignation nécessaire à l’acceptation pour 2026 d’un nouveau plan d’austérité de 40 milliards d’euros et d’une nouvelle étape dans la destruction de la Sécurité sociale. Il est grand temps pour le mouvement social et ouvrier d’organiser la riposte.

    Une « crise de liquidité », vraiment ?

    Concernant la Sécu, la Cour des comptes n’hésite pas à évoquer le risque « de plus en plus sérieux de crise de liquidité à partir de 2027 ». En clair, une incapacité à faire face au financement du système de santé, des retraites et des prestations familiales, de la perte d’autonomie.

    Les chiffres avancés dans le rapport de la Cour des comptes ne confirment pourtant pas la catastrophe annoncée. Pour 2024 le « déficit » de la Sécurité, supérieur de 4,8 milliards aux prévisions s’élève à 15,3 milliards, soit… 2,4 % sur les 640 milliards de crédits votés. Pour les années à venir, il s’élèverait à 25 milliards, soit moins de 4 %. Rien qui annonce une situation « incontrôlable » !

    Ces chiffres doivent surtout être comparés avec le manque de recettes, organisé par ceux-là mêmes qui dénoncent un « gouffre » insoutenable. Les exonérations de cotisations sociales, accordées aux entreprises, s’élèvent à 83 milliards d’euros (plus de 3 fois le « trou » annoncé !). Elles ont pour seul but de diminuer le « coût du travail », c’est-à-dire la part des salaires afin d’augmenter celle des profits, sans qu’ait jamais pu être démontré un réel avantage pour l’emploi. En finir avec les exonérations de cotisations ne supprimerait pas seulement le déficit ; des excédents seraient dégagés pour mieux répondre aux besoins sociaux.

    Défendre la Sécu

    Mais c’est la voie inverse qui est aujourd’hui envisagée avec l’instauration de la « TVA (anti)sociale », impôt injuste payé avant tout par les classes populaires et se substituant aux ­cotisations versées par les employeurs1.

    « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » dit le proverbe. Pour le Medef comme pour le pouvoir, la méthode est encore plus perverse : inoculer eux-mêmes le virus du « déficit », afin d’abattre la « bête noire » qu’est pour eux la Sécu. Alors que l’on s’apprête à célébrer les 80 ans de cette conquête essentielle de la solidarité ouvrière, il y a urgence, face à la brutalité de l’attaque, à se ressaisir et à organiser une riposte mobilisatrice et unitaire.

    On ne peut que saluer l’initiative que vient de prendre en ce sens le collectif unitaire du « Tour de France de la santé » qui invite « toutes les organisations attachées à la Sécurité sociale à une réunion d’échange et de préparation »

    Son appel affirme : « À l’heure où nous allons fêter les 80 ans de la Sécu, il est temps de réagir. Nous ne pouvons plus attendre ! De nombreuses organisations planifient des événements en lien avec cet anniversaire et c’est une bonne chose. Mais nous sommes nombreux·ses à souhaiter que dans le même temps nous puissions collectivement, dans un large mouvement unitaire, construire une initiative d’ampleur nationale pour s’opposer aux mesures remettant en cause notre Sécu et à la cure d’austérité annoncée, mais aussi avancer nos propositions ». Souhaitons que cet appel soit entendu.

    J.C. Delavigne

  • Libération immédiate des prisonnier·es politiques de Kanaky !

    Mardi 3 juin, alors que Steeve Üne était encore en audition, l’ordonnance des trois juges d’instruction qui ont auditionné les autres militant·es de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) a été rendue publique. Elle ordonne la libération des quatre premiers : Christian Tein, Guillaume Vama, Dimitri Qenegei et Erwan Waetheane, après avoir autorisé Frédérique Muliava et Brenda Wanabo à rentrer au pays et retrouver leurs familles. 

    Cette ordonnance montre ce que les emprisonné·es, déporté·es en France et leurs soutiens expriment depuis le début : les accusations extrêmement graves étaient sans aucun fondement matériel. Elles avaient un double objectif. D’abord, discréditer la CCAT, regroupement d’organisations et d’associations indépendantistes ayant pour but d'organiser la résistance au passage en force du gouvernement français. Ensuite, tandis que ce gouvernement avait fait voter le 14 mai la fin du processus de décolonisation et provoqué le soulèvement de la jeunesse de Kanaky, il s'agissait pour lui de désorganiser les cadres de la résistance populaire.

    Cette ordonnance de libération (mais sans prise en charge du retour au pays pour les détenu·es) est une nouvelle défaite politique pour Macron et pour ceux de son gouvernement qui veulent s’opposer à l’indépendance de Kanaky-Nouvelle Calédonie, après la suspension de la loi sur le dégel du corps électoral. 

    Pour autant, ces colonialistes ne renoncent pas, nous le savons. Ils ont fait appel de l’ordonnance. Les détenu·es sont donc maintenu·es en prison jusqu’au passage devant le président de la Cour d’appel en fin de semaine et une nouvelle décision de la chambre d’instruction la semaine prochaine.

    La violence de la répression policière, mais aussi de la répression politique par des sanctions économiques – que sont l’arrêt des facilités financières aux collectivités territoriales alors qu’un·e salarié·e sur 7 a perdu son emploi et que les prix flambent – ne sont pas venus à bout de la volonté de la population d’en finir avec la colonisation. 

    L’urgence est donc :

    - la libération des prisonnier·es de la CCAT ; 

    - leur relaxe des accusations politiques ; 

    - et le retour au pays à la charge de l’État français. 

    L’urgence, c’est aussi le retour des dizaines de détenus kanak – on ne les oublie pas – qui ont également été déportés dans des prisons françaises et se retrouvent coincés à 16 000 km de chez eux dans la plus grande précarité.

    C’est une des conditions à l’avancée des discussions politiques que Macron organise à partir du 12 juin sur l’avenir du territoire. En Kanaky-Nouvelle Calédonie comme partout, il est fini le temps des colonies ! 

  • Imposer des sanctions contre Israël, unifier le mouvement de solidarité...

    À l’heure où le génocide s’intensifie à Gaza avec des images absolument terrifiantes, le mouvement de solidarité est en difficulté pour répondre à la hauteur de l’enjeu.

    Devant la famine qui s’approfondit à Gaza, le bombardement d’écoles et l’impossibilité pour le dernier hôpital de fonctionner, une certaine émotion, un certain effroi envahissent enfin l’opinion mondiale. Il était temps. 

    Des prises de position publiques

    Les dirigeants des grandes puissances, à l’instar de Macron, sont forcés de montrer leur distance avec la politique de Netanyahou et de dénoncer le danger de génocide… alors que l’ONU l’a fait depuis plusieurs mois. La France, la Grande-Bretagne et le Canada ont même menacé Israël « d’autres mesures, y compris des sanctions ciblées »

    Sans qu’on sache si cela aura un jour des répercussions concrètes. Car, concrètement, Macron ne lève pas le petit doigt pour empêcher le commerce et les partenariats avec Israël. Il ne fait rien non plus contre la présence de l’État génocidaire au salon du Bourget, par le biais de grandes entreprises de l’armement et de l’aéronautique, comme Elbit Systems qui pèse 7 milliards de dollars de chiffre d’affaires et ou comme Rafael Advanced Defense Systems qui produit des drones, des missiles et du matériel de surveillance.

    La prétendue solution à deux États

    En revanche, Macron tente de nouveau de nous vendre la fable de la reconnaissance de l’État de Palestine. La proposition est tentante pour de nombreuses organisations, car cela permettrait de faire apparaître la Palestine comme un acteur diplomatique. En réalité, cette proposition ne peut répondre aux besoins de la situation. 

    Première raison, Macron demande une reconnaissance mutuelle entre la Palestine et Israël, ce qui signifierait pour Israël reconnaître les frontières de son État — ce qu’il n’a jamais fait — et pour les PalestinienNEs, accepter la réalité de l’État raciste, d’apartheid qu’est Israël, tandis que leur territoire consisterait en une galaxie de micros-morceaux d’État dont les connexions seraient contrôlées par Israël. 

    Cela, en outre, remettrait en selle l’Autorité palestinienne, alors qu’elle est extrêmement discréditée en raison de la répression qu’elle exerce contre les forces de résistance palestinienne et de sa collaboration avec le régime sioniste.

    Deuxième raison, cette proposition divise le mouvement de solidarité au moment où il aurait besoin de la plus grande unité contre le génocide. En effet, s’opposent deux options : d’une part, la construction d’un État de Palestine au côté de l’État d’Israël ; de l’autre — l’option que nous défendons — la libération d’une Palestine démocratique, laïque et égalitaire où chacun peut vivre selon sa religion et son origine du moment qu’il accepte son cadre décolonial. Ce débat est inévitable. 

    Construire la solidarité

    La discussion sur l’avenir de la Palestine ne devrait pas nous détourner de la construction du mouvement de solidarité, plus que jamais nécessaire. Il faut imposer des sanctions contre Israël et pour cela, construire le mouvement de solidarité et la mobilisation unitaire. 

    La bataille contre la dissolution d’Urgence Palestine, qui est une étape démocratique clé, peut être un outil pour unifier le mouvement. Il est possible d’organiser des comités contre la dissolution partout, pour que dans chaque ville les forces qui s’opposent au génocide se rencontrent et s’organisent pour construire une mobilisation unifiée.

    Antoine Larrache

  • Face à la violence raciste, un front antifasciste et antiraciste !

    Samedi soir, alors que dans de nombreuses villes de France, on fêtait la victoire du PSG en Ligue des Champions, un homme d’origine tunisienne était assassiné et son voisin, un demandeur d’asile kurde, blessé par balles. L’auteur de cette attaque n’a rien caché de ses motivations. Au contraire, il a laissé plusieurs messages vidéo, racistes et islamophobes, avant et après son passage à l’acte.

    A quelques semaines d’intervalles, deux hommes, Aboubacar Cissé et Hichem Miraoui ont donc été assassinés, victimes d’individus radicalisés, racistes et d’extrême droite. Nous ne cessons de le dire, le racisme tue ! L’islamophobie tue ! Le fascisme tue !  

    Ces meurtres viennent à la suite de dizaines d’agressions, d’insultes, visant, ciblant, les communautés des anciennes colonies et en particulier les populations perçues comme issues du monde arabo-musulman. Jusqu’à présent, ces attaques (telle femme voilée attaquée dans la rue, tel autre insulté et battu parce qu’arabe ou noir) étaient passées sous silence, euphémisées. 

    Ce silence coupable, notamment de la justice, qui refuse la plupart du temps de reconnaître le caractère raciste ou islamophobe de ces agressions, mais aussi des médias, a permis non seulement à des nervis d’extrême-droite organisés mais aussi à des individus de plus en plus racistes et haineux, de passer à l’acte, jusqu’au meurtre.

    Accélération de la violence raciste

    Aujourd’hui le monde politique et médiatique condamne ce meurtre et conspue le racisme. Mais dans le même temps, Macron et son ministre de droite extrême Retailleau, continuent de mener les mêmes politiques racistes et islamophobes. 

    Ces politiques, par les discours et par les lois, écrasent et ciblent toujours les mêmes, les quartiers populaires, les musulman.es, les exilé.es. Elles nourrissent la haine et la violence. Ainsi, alors que des incidents étaient en train d’avoir lieu en marge des célébrations de la victoire du PSG, Retailleau désignait à nouveau les mêmes cibles, hurlait contre « les barbares » et la « sauvagerie » soi-disant descendue des quartiers populaires. Deux mois avant, il n’hésitait pas à crier « À bas le voile » lors d’un meeting organisé par un lobby pro-israélien.

    Dégageons les pompiers pyromanes

    La presse pointe l’existence d’un « racisme d’atmosphère », nous affirmons que le   racisme systémique et l’islamophobie d’État sont des sources majeures du racisme meurtrier et de la progression de l’extrême droite !

     Nous ne devons plus nous taire, ni reculer. Partout, dans nos quartiers, dans nos entreprises, dans nos écoles, il faut mettre un coup d’arrêt aux paroles et aux actes racistes, il faut combattre les politiques racistes de nos gouvernements et ceux qui portent le discours de l’extrême droite pied à pied.  

    La bataille pour l’égalité et la dignité de toutes et tous, dans la rue comme au travail, est centrale. C’est toute la gauche sociale et politique qui doit s’en saisir ! il faut un front antiraciste et antifasciste à la hauteur de l’enjeu !

  • Université d’été : S’informer, se former, débattre et construire… sous le soleil !

    Comme chaque année, on vous attend du 24 au 27 août à Port-Leucate pour la 17e Université d’été. L’objectif : se retrouver dans un cadre agréable, échanger sur l’année politique écoulée et recharger les batteries pour les combats à venir.

    Notre université d’été est l’occasion pour les militantEs et sympathisantEs faire le plein de formation, d’idées, d’échanges et de dialoguer avec des ­camarades invitéEs d’autres organisations. 

    Des débats et de nombreuses thématiques

    Le programme est en cours d’élaboration, mais vous pouvez déjà compter, cette année encore, sur des ateliers, débats, tables rondes et bien sûr meeting de rentrée. Nous aborderons un grand nombre de thématiques : travail, licenciements, crise du capitalisme, extrême droite, antiracisme, féminisme, LGBTI+, cause animale…

    Un cycle sera consacré à Frantz Fanon pour le centenaire de sa naissance, l’occasion pour nous de revenir sur la lutte d’indépendance en Algérie ou encore sur ses apports en matière d’antiracisme et de psychiatrie. Un militant à (re)découvrir en ces temps où le colonialisme à l’échelle du monde se développe, y compris en France où l’État et le gouvernement ont cassé les processus en cours en Kanaky.

    Une situation politique qui appelle à se mobiliser

    À l’international, le génocide des PalestinienNEs se poursuit, et celles et ceux qui tentent d’apporter leur solidarité sont répriméEs. La réélection de Trump vient catalyser la dégradation de la situation politique mondiale et accompagne la montée des partis d’extrême droite. Les capitalistes nous entraînent dans une course à la guerre et ce faisant, s’attaquent à nos emplois, à nos conditions de travail, à nos services publics… La crise du capitalisme accélère la course au productivisme et entraîne la destruction de nos environnements, entravant durablement nos capacités de vie sur terre.

    Notre camp social doit maintenant faire face à la fois au déploiement des politiques néolibérales de casse de nos conquis sociaux et à la montée des idées réactionnaires portée par l’extrême droite et la droite républicaine et qui attaquent les personnes trans aux USA ou au Royaume-Uni, les droits à l’IVG en Italie, les migrantEs en Allemagne, les musulmanEs en France…

    Un cadre agréable

    Nous travaillons aussi depuis plusieurs années à améliorer l’accessibilité de notre université d’été : garderie pour les enfants, tarifs progressifs en fonction des revenus, mais aussi référent handicap, végétalisation de l’alimentation… Un cadre serein pour des débats sereins ? C’est encore une fois, ce que nous espérons vous offrir à Port-Leucate. Alors, save the date, du 24 au 27 août ! Les inscriptions seront bientôt ouvertes. Nous vous y espérons nombreuxSES !

    Commission université d’été

  • Meurtre raciste dans le Var : jusqu’à quand va-t-on compter les morts ?

    Un homme d’origine tunisienne a été tué de cinq balles par son voisin ce dimanche 1er juin à Puget-sur-Argens (Var). Un autre voisin, d’origine turque, a été grièvement blessé. Le meurtrier a diffusé plusieurs vidéos avant et après les faits, exposant clairement ses motivations racistes.
    Ce n’est pas un « drame de voisinage », comme certains voudraient le faire croire. Ce meurtre s’inscrit dans un climat politique et médiatique délibérément alimenté par le pouvoir et ses relais : discours racistes martelés à longueur d’antenne, amalgames constants entre immigration et insécurité, attaques répétées contre les quartiers populaires, les personnes musulmanes ou perçues comme telles. Ce contexte favorise de tels passages à l’acte, dont la répétition doit alerter.
    Quelques semaines après l’assassinat islamophobe d’Aboubakar Cissé, ce nouveau crime raciste est l’aboutissement logique de cette banalisation. Il ne s’agit ni d’un accident ni d’un fait divers. Quand Bruno Retailleau qualifie toute une partie de la population de barbares, quand les plateaux télé déversent chaque jour leur mépris contre les exiléEs, les immigréEs, les NoirEs, les Arabes, les musulmanEs, construits comme dans des dangers pour la civilisation, ils fabriquent des conditions politiques où les personnes racisées sont désignées comme des cibles.
    Le NPA-l’Anticapitaliste exprime toute sa solidarité aux proches des victimes et appelle à une réaction collective. Face à une fascisation galopante et aux violences racistes qui explosent, nous devons construire une riposte politique unitaire et organiser une solidarité active.