Après l’expérience du Nouveau Front populaire et la mobilisation contre l’extrême droite, nous avons organisé, lors de notre université d’été 2024, une table ronde réunissant des représentant·es de la CGT, de la FSU et de Solidaires, pour faire le point sur les actions communes et les combats à venir.
NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 55
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« L’articulation syndical et politique, doit s’accompagner de l’analyse de nouveaux leviers »...
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Construire les luttes, reconstruire notre classe...
Devant une Assemblée nationale bloquée par trois groupes d’égale importance, le gouvernement Barnier est le représentant direct de la grande bourgeoisie française, avec en embuscade le RN. Face à ce péril, le Nouveau front populaire doit être un outil de rassemblement de notre camp, pour développer les luttes et en finir avec cette société.
Le chemin pour la bourgeoisie est étroit : l’inflation galopante et la consommation en berne entraîne une crise de surproduction. Ils doivent licencier en masse (lire l’article de Robert Pelletier p. 10) pour maintenir leurs profits. Les nouvelles ponctions dans les budgets de l’État et de la Sécurité sociale ouvrent la voie à plus de privatisations, vont signifier la diminution de l’embauche dans le secteur public. Voilà la mission de Barnier. Si sa main devait trembler, l’extrême droite pourrait dégainer une motion de censure pour le faire tomber et devenir les nouveaux chiens de gardes du patronat.
Les difficultés actuelles de notre bourgeoisie se retrouvent dans tous les pays, qui n’hésitent plus à avoir recours à la guerre à la fois pour étendre leurs sphères d’influence et en même temps relancer leurs économies par l’armement massif.
Palestine : c’est l’humanité qu’on assassine
La clé de la situation mondiale est en Palestine. Avant tout parce que nous assistons à un nouveau type de génocide, qui combine des tapis de bombes à Gaza, des tueries individuelles en Cisjordanie et l’absence d’aide alimentaire et sanitaire qui contribue à la résurgence d’épidémies. Tout cela avec le soutien des puissances occidentales, bien trop occupées à maintenir leurs sphère d’influence régionale et globalement d’accord avec l’idée d’en finir avec tous les musulmans (lire l’article de Louisa D., p. 21). Pire : le conflit pourrait embraser toute la région (lire les analyses de Joseph Daher, p. 18-20), lié à la volonté de l’État d’Israël d’étendre son pré carré, de relancer son économie par la guerre. La propagande de soutien au génocide palestinien est nette : toute critique de la politique israélienne est assimilée à de l’antisémitisme, tant aux États-unis (lire l’article de Thierry Labica p. 12) qu’en France (lire l’article d’Édouard Soulier, p. 15).
Résistance, c’est la voie de l’existence !
Malgré tout, la résistance s’organise en Palestine (lire l’article d’É. Soulier, p. 23). Nous ne voulons pas que le sionisme détruise la région, comme il l’a fait avec le monde judéo-musulman (lire l’entrevue avec Ariella Aïcha Azoulay p. 26). Nous devons continuer nos manifestations de solidarité avec la Palestine, ainsi que nos campagnes de boycott, désinvestissement et sanctions contre l’État d’Israël. Le gouvernement français a bien compris l’embrasement que pourrait représenter cette question. L’administration Barnier réprime tant qu’elle peut. Il s’agit de faire taire toute forme de solidarité, pour faire passer sa politique libérale et liberticide.
Nouveau Front populaire : l’espoir, malgré tout
L’unité de notre camp social nous a sauvés du pire : l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national. Raphaël Alberto et Tamara DeVita témoignent des dangers d’une école sous l’extrême-droite (p. 33). Cette unité nous paraît essentielle pour redonner confiance dans la force collective du mouvement ouvrier. Au-delà de l’indispensable unité d’action de notre camp et en particulier de nos organisations syndicales (lire les entrevues avec Mathieu Brabant, Benoît Teste et Murielle Guibert, p. 4-8), le NPA-l’Anticapitaliste s’attache à créer et étendre les comités locaux du Nouveau Front populaire. Ces comités doivent être le creuset où se retrouvent les syndicats, les partis, les associations et les individus. Nous voulons y discuter de la société future, notamment de nos choix écologiques (lire notre article contre l’EPR de Penly, p. 36) pour ne pas finir sur une planète invivable.
Les comités locaux du NFP sont un excellent moyen de préparer les luttes, que ce soit contre le budget d’austérité de Barnier ou contre la loi immigration à venir. C’est dans les luttes que la conscience d’être la force qui peut diriger la société émerge le plus rapidement ! Face au danger mortel de l’extrême droite, nous manquons de temps.
Plus largement, dans le cadre de la recomposition politique en cours, nous avons la responsabilité de prendre des risques pour faire avancer la gauche anticapitaliste et révolutionnaire, tout en continuant à construire le NPA-l’anticapitaliste. Il s’agit de rassembler les courants anticapitalistes et révolutionnaires unitaires et surtout de convaincre de larges secteurs militants des mouvements sociaux de la nécessité et de la possibilité de construire un outil politique porteur d’un projet de rupture avec le capitalisme et le productivisme et utile immédiatement pour construire les mobilisations et disputer l’hégémonie face à la droite et à l’extrême droite, par l’action et l’auto-organisation des exploité·es et des opprimé·es.
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Un peuple divisé, un vote incertain...
À l’heure où j’écris ces lignes, le 3 novembre, deux jours avant l’élection présidentielle aux États-Unis, le pays est divisé comme il ne l’a jamais été depuis la guerre de Sécession (1861-1865).
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Pour toutes les victimes au Moyen Orient...
samedi 2 novembre
15 h 00
Nice place Garibaldi -
Soutien total aux sans-papiers expulsés du piquet de grève de Chronopost d’Alfortville ! Régularisation maintenant !
Le NPA-l’Anticapitaliste condamne fermement l’expulsion en cours du piquet de grève de Chronopost d’Alfortville et exprime sa solidarité totale avec les sans-papiers qui luttent pour leur régularisation depuis 38 mois. Cette action préfectorale, brutale et inacceptable, illustre une fois de plus la volonté des autorités de réprimer toute forme de résistance aux injustices sociales. Elle est également à l’image de la politique voulue par Retailleau, qui reprend les orientations du Rassemblement national.
Ces travailleur·es, déjà fragilisé·es par leur statut précaire, se battent pour des conditions de travail dignes et la reconnaissance de leurs droits. Iels ont tout notre soutien dans leur lutte pour leur régularisation et l’amélioration de leurs conditions de travail.
Le NPA-l’Anticapitaliste réaffirme son engagement dans la lutte pour la régularisation de toutes les personnes sans-papiers et réclame :
- de rediriger les moyens alloués à la répression à un accueil digne ;
- la fin des expulsions ;
- la fermeture des centres de rétention administrative (CRA) ;
- l’abrogation de la loi Darmanin et de toutes les lois racistes ;
- la liberté de circulation et d’installation.
Nous appelons toutes les organisations politiques, syndicats, collectifs et associations engagé·es auprès des sans-papiers à se mobiliser et à soutenir ces camarades jusqu’à leur régularisation.
Chronopost et de ses sous-traitants doivent assumer leur responsabilité et et répondre aux demandes légitimes des travailleur·es en leur délivrant les documents CERFA nécessaires pour entamer les démarches de régularisation auprès des autorités préfectorales.
Nous sommes et serons présent·es aux côtés des sans-papiers dans leur lutte. Leur combat est le nôtre. Nous sommes solidaires de leur mobilisation pour la justice et l’égalité et demandons leur régularisation immédiate. La dignité et les droits des travailleur·es sont non négociables !
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Interdire les SUV et sortir du « tout auto » !
Le conducteur de SUV qui a délibérément roulé sur Paul Varry, jeune militant de 27 ans de « Paris en selle », a été incarcéré et mis en examen pour meurtre. Ce drame survenu à Paris le 16 octobre a suscité de nombreux rassemblements de solidarité et même des actions de dégonflage de pneus de SUV, comme à Toulouse.
Les tensions entre automobilistes et cyclistes sont fortes mais ce sont bien ces dernierEs qui seulEs sont en grande vulnérabilité, en danger de mort même.
SUV, chars urbains, vecteurs du virilisme
À l’heure du dérèglement général du climat, Renault, Stellantis et tous les autres constructeurs produisent massivement des SUV (plus de 40 % des immatriculations), ces monstres énergivores, toujours plus longs, plus larges, plus hauts, plus lourds, plus puissants, plus connectés et plus confortables ! Ils transmettent un sentiment de surpuissance et symbolisent si bien la schizophrénie de l’époque de rupture que nous vivons.
Vélo : retour en force d’un mode de déplacement
Le conducteur de SUV qui a délibérément roulé sur Paul Varry, jeune militant de 27 ans de « Paris en selle », a été incarcéré et mis en examen pour meurtre. Ce drame survenu à Paris le 16 octobre a suscité de nombreux rassemblements de solidarité et même des actions de dégonflage de pneus de SUV, comme à Toulouse.
Nous voyons une explosion de la pratique régulière du vélo. Depuis le dernier confinement en raison du covid, une augmentation de près de 40 % est enregistrée. Plus exclusivement sportif ou de loisir, le vélo tend à redevenir cette grande pratique populaire qu’il a été au début du 20e siècle, comme moyen de transport. Mais nous sommes encore loin de l’âge d’or de « la petite reine ». Cette évolution reste malheureusement un phénomène urbain, duquel les quartiers populaires sont écartés pour des raisons d’urbanisme. Mais, malgré son essor actuel, moins de 5 % des déplacements s’effectuent à vélo. Quelques villes font de gros efforts, Strasbourg notamment qui reste pourtant avec ses 12 % loin derrière Copenhague (25%). À l’extérieur des villes, le phénomène reste marginal, verrouillé par la casse du rail. La dépendance vis-à-vis de la voiture y reste totale.
Développer le vélo et les transports en commun gratuits
Le rail et la marche aussi ! Il s’agit de briser l’emprise de l’auto, du « système auto » ! En France 40 millions de voitures pour 70 millions d’habitantEs ! Rapporté à la planète, ce serait plus de 4 milliards de voitures (entre 1 et 2 milliards actuellement) ! L’impasse est totale ! Dans l’immédiat, il faut imposer la réalisation du « plan vélo 2023 » (2 milliards d’euros) que Barnier veut jeter. Engager une révolution culturelle autour des transports, interdire la pub pour les voitures, former les enfants. Dans les cités populaires, créer en bas de chaque immeuble les abris à vélos sûrs, accessibles, gratuits, les ateliers de réparation qui vont avec… Et dans l’immédiat, interdire l’usage et la production de ces SUV !
Commission nationale Écologie
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La politique de Giorgia Meloni : un « modèle » pour l’Europe ?
Depuis plusieurs décennies, l’Italie mène une politique migratoire abjecte qui bafoue les droits humains et met en péril la vie des nombreuses personnes qui tentent de rejoindre l’Europe.
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Rotographie, un projet pour la 4e Internationale...
Depuis le début des années 1980, le centre d’édition et le secrétariat de la 4e Internationale sont établis à Paris. Ce transfert (depuis Bruxelles) avait été prévu de longue date mais il a fallu attendre l’élection de Mitterrand en 1981 pour que deux des principaux dirigeants de l’Internationale, Ernest Mandel et Livio Maitan, puissent légalement venir dans le pays.
Le mouvement de 1968 n’était pas qu’un mouvement français — c’était plutôt un des pôles les plus importants d’un mouvement international de radicalisation, notamment de la jeunesse. Mais à la suite de ces événements, la section française de la Quatre — formée de la fusion du l’ancienne section le PCI avec les Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR) — a émergé comme la section la plus importante de la 4e Internationale, du moins en Europe, sur le plan du nombre et de l’expérience politique. Pour soutenir et renforcer l’Internationale, il était logique de l’adosser à cette section forte.
Du local du 11e arrondissement à celui de la LCR puis du NPA
Après une dizaine d’années dans son local du 11e arrondissement, le centre de l’Internationale est hébergé par la LCR dans son local parisien, devenu ensuite celui du NPA. Mais c’est le local public — c’est-à-dire la librairie La Brèche — qui est le point de repère pour les camarades de l’Internationale visitant Paris lors des réunions ou de voyages individuels au cours desquels ils entrent en contact avec nous via la librairie.
D’autres ont trouvé leur chemin vers le bureau de notre camarade Alain Krivine, dans les locaux de Montreuil. Par ailleurs, certainEs camarades, comme les camarades réfugiéEs du Chili mais aussi d’autres pays, ont trouvé leur place en contribuant à l’appareil de la LCR, en premier lieu son imprimerie.
Un projet enthousiasmant
La perspective d’un bâtiment qui regroupe toutes ces activités, qui soit un lieu agréable pour accueillir les camarades, soit en réunion, soit en visite plus informelle, nous enthousiasme. Nous pourrons organiser notre activité internationaliste — des réunions, la préparation de délégations dans différents pays comme lors de convois de solidarité, des voyages d’information, pour se rendre à des initiatives de nos camarades d’autres pays. C’est aussi un lieu de documentation et d’archives, de notre mémoire collective, même si nos archives historiques sont à l’autre bout de Paris à la Contemporaine à Nanterre.
Le projet « Roto » est donc un projet qui a une résonance au-delà de la France. Il serait un renforcement de l’Internationale en offrant de meilleures conditions aux camarades pour le travail d’édition et le secrétariat, qui profiteraient également du travail en collaboration avec les camarades du NPA-l’Anticapitaliste.
Penelope Duggan
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Chlordécone, scandale colonial, sanitaire et environnemental...
Les parties civiles du procès du chlordécone et de nombreuxEs militantEs de l’écologie décoloniale se sont rassembléEs mardi 22 octobre devant la Cour d’appel de Paris pour une nouvelle audience procédurale sur la possibilité d’attaquer l’État francais en responsabilité.
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Le gouvernement face aux inondations : après nous le déluge !
Des pluies d’une intensité record ont provoqué de nombreuses inondations dans tout le pays ces dernières semaines, dévastant des villes et causant la mort d’une personne.
Ces pluies exceptionnelles, cumulant parfois six mois de précipitations en 48 heures sont une conséquence directe du réchauffement climatique.
Inondations dramatiques au Sahel
Si les inondations marquent la France, elles touchent aussi d’autres régions du monde dans d’autres proportions. Des pluies torrentielles se sont abattues au Sahel jusqu’à fin septembre, touchant d’abord le Soudan du Sud puis le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun. Ces pluies historiques ont provoqué des crues et plongé les pays sous les eaux, causant des milliers de mortEs, des millions de déplacéEs et la propagation de maladies liées à l’eau comme le choléra ou le paludisme. Une récente étude du World Weather Attribution montre que la considérable intensité de ces pluies est due au réchauffement climatique induit par les activités humaines. L’étude estime que ces pluies pourraient se reproduire tous les trois ans au Soudan du Sud, tous les cinq ans au Niger... selon le réchauffement actuel et pourraient se reproduire chaque année dans un avenir proche.
La réponse criminelle du gouvernement
Face aux inondations en France, le gouvernement vient d’annoncer la création d’un nouveau plan national d’adaptation au changement climatique. Ce plan table sur un réchauffement de + 4 °C en France en 2100, ce qui correspond à + 3 °C à l’échelle mondiale, bien loin des fausses promesses de l’accord de Paris qui aurait déjà eu des conséquences désastreuses partout dans le monde. Cette projection à + 4 °C est purement criminelle ! Le nouveau plan du gouvernement consiste en une cinquantaine de mesures creuses, non contraignantes et surtout non financées car aucun budget n’est alloué. La seule annonce financière est l’augmentation de 75 millions d’euros du « Fonds Barnier » pour la prévention des risques climatiques. À comparer à l’augmentation de la cotisation « Cat Nat » qui passe de 12 % à 20 % début 2025, cotisation payée par les assuréEs, et qui devrait rapporter environ 1,2 milliard d’euros par an. En clair, les conséquences des catastrophes naturelles vont être payées un peu par de l’argent public, beaucoup par les assuréEs, et très peu par les compagnies d’assurances.
Les inondations peuvent être limitées
Ce ne sont pas uniquement les pluies qui provoquent les inondations mais aussi l’aménagement capitaliste des espaces : artificialisation et imperméabilisation des sols ; absence de zones naturelles le long des rivières ; destruction des haies et des prairies ; construction en zone inondable ; appauvrissement des sols par l’agriculture intensive, etc. L’aménagement doit être pensé en fonction de l’environnement et non plus des profits. Pour réduire les inondations, il est aussi essentiel de limiter au maximum le réchauffement climatique par une décroissance écosocialiste de la production. À nous d’inonder le système capitaliste !
Commission nationale écologie