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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 56

  • Organisons-nous contre les attaques sur la Sécu et la protection sociale !

    Organisons-nous contre les attaques sur la Sécu et la protection sociale 

    Les députéEs discutent du PLF (projet de loi de finances sur le budget de l’État) et du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) qui constituent tous deux une attaque contre les services publics et le droit à la santé. 

    La droite et l’extrême droite ont la même détestation du service public et des fonctionnaires. Le débat sur le délai de carence le montre. 

    Les arrêts maladie des fonctionnaires dans le viseur 

    Le projet est de passer d’un à trois jours le délai de carence, au bout duquel les salariéEs en arrêt maladie perçoivent les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale. Et la rémunération pendant un arrêt maladie pourrait passer à 90 % du salaire au lieu de 100 %. 

    L’idée est d’aligner le public sur le régime du secteur privé… Par souci d’équité (bien entendu !), on réduit les droits avec la croyance que cette logique punitive va diminuer le recours aux arrêts maladie.  

    Impossible pour les possédants de voir que cela entraînera des arrêts plus longs et des problèmes de santé publique. Impossible pour eux d’envisager que les conditions de travail se dégradent dans les services publics, à l’hôpital, dans l’enseignement, aux finances publiques, etc. Impossible d’imaginer que les salaires des fonctionnaires sont bloqués et qu’il n’y a aucune reconnaissance du travail accompli.  

    Pour la droite et l’extrême droite, les fonctionnaires sont des « feignants » qui ne veulent pas travailler. La même logique de culpabilisation est appliquée depuis de longues années aux chômeurs.  

    Le PLFSS, un outil pour briser la Sécu  

    Depuis 1996 et la loi Juppé contestée, le parlement vote chaque année une LFSS (loi de financement de la Sécurité sociale) qui fixe l’Ondam (Objectif national des dépenses d’assurance maladie) et permet de mettre sous tutelle de l’État le budget de la Sécurité sociale. L’objectif : battre en brèche la conception initiale de la Sécu, avec laquelle la santé échappait largement à la logique du marché. Insupportable pour la bourgeoisie qui cherche depuis des années à aller plus loin et à donner de plus en plus aux complémentaires santé et au privé. 

    Les objectifs de l’Ondam compensent à peine l’inflation. Concrètement des lits vont fermer, des services vont être débordés, des malades vont rester des heures ou des jours sur des brancards aux urgences. Cette politique vise à détruire l’hôpital public et à accélérer le passage à un système de santé à deux vitesses. 

    Par ailleurs le taux de remboursement des consultations des médecins et des sages femmes passerait de de 70% à 60%. Une charge qui va se reporter automatiquement vers les complémentaires santé. Celles-ci ont déjà augmenté leurs tarifs de 7% en 2023, et de 23% depuis 2019, soit deux fois plus que l’inflation !

    Mouvement d’ensemble  

    C’est l’ensemble des travailleuses et des travailleurs qui sont attaquéEs. Les syndicats de la santé, CGT, SUD, UNSA, FO, ont organisé une journée nationale de mobilisation et de grève le 29 octobre.  

    Une mobilisation sociale d’ampleur est nécessaire pour imposer le financement du système de santé à la hauteur des besoins de la population. Cela passe par le rejet de ce PLFSS et par la revendication du 100 % Sécu. La Sécurité sociale est à nous ! Ce sont nos cotisations sociales ! 

  • Stopper le projet « Grand Israël »...

    Est-ce le début de la fin de l’impunité israélienne ? Plus de 1 000 IsraélienNEs et Franco-IsraélienNEs ont signé une tribune demandant l’arrêt de tout accord de coopération et « toute sanction possible afin d’obtenir un cessez-le-feu immédiat […] et durable »1. Est-ce le signe d’un délitement du consensus actuel, au sein d’Israël, sur la guerre menée à Gaza et les autres fronts, qui laisserait entrevoir un arrêt du génocide ?

     

    Les rédacteurices en doutent elleux-mêmes : « Hélas, la majorité des Israéliens soutient la poursuite de la guerre. Ainsi, un changement venant de l’intérieur semble, à l’heure actuelle, impossible »2. Le soutien à Netanyahou reste en effet massif, malgré l’abandon des otages et les pertes militaires. La société israélienne s’est largement droitisée au cours des trente dernières années et le « sionisme d’extrême droite » incarné par la coalition au pouvoir est largement majoritaire. Netanyahou a ainsi pu saisir la fenêtre d’opportunité qu’a représenté le 7 octobre 2023 — ce « 11 septembre israélien » selon ses mots — pour mettre en œuvre le projet de « Grand Israël » incluant Gaza et la Cisjordanie. 

    Israël, toujours le gendarme des États-Unis dans la région

    Qui peut stopper l’impunité israélienne ? Sûrement pas les États. Qu’ils soient impérialistes, au premier rang desquels les États-Unis et la Grande-Bretagne, ou les voisins directs d’Israël, leur soutien alimente l’impunité de l’État d’Israël. Le projet de « Grand Israël » n’est certes pas l’option majoritaire parmi les dirigeantEs démocrates. Ceux-ci sont attachés aux accords d’Oslo et à sa solution à « deux États ». Mais, dans cet objectif, les États-Unis soutiennent l’élimination du Hamas à Gaza et l’affaiblissement de tout élément de résistance à l’occupation israélienne (dont le Hezbollah). Car l’État d’Israël est une pièce maîtresse du dispositif impérialiste états­unien dans la région. Tant pour la question de l’accès aux ressources que pour le maintien de son hégémonie face à la Chine et à la Russie.

    Du côté des pays arabes on ne voit pas non plus ce qui pourrait faire obstacle à l’impunité israélienne. Avec la fin du nationalisme arabe et la conversion des pays de la région à l’agenda néolibéral, la défense des PalestinienNEs n’est même plus un élément de rhétorique anti-impérialiste de façade. Le soutien à la Palestine est désormais un obstacle à cette insertion qui suppose une coopération avec les États-Unis et donc une « normalisation » des relations avec l’État d’Israël. Et rappelons que, par exemple, 80 % du financement de l’armée ­égyptienne provient des États-Unis.

    Les antiracismes au cœur du mouvement de solidarité

    Le rôle du mouvement international de solidarité est donc clé. Et la question du racisme est un des défis pour sa massification. En effet, en faisant d’un État d’apartheid aux multiples lois racistes la pointe avancée de la « civilisation » dans une région de « barbarie » et en mettant en avant son supposé « droit à se défendre » les soutiens d’Israël s’appuient sur et alimentent un « double racisme ». D’abord, un racisme anti-arabe et islamophobe qui prend la forme d’une animalisation des PalestinienNEs et conduit à les soustraire du reste de l’humanité. C’est, par ailleurs, le même racisme qui rend « tuables » les jeunes descendantEs de l’immigration post­coloniale lors de contrôles policiers ici. Puis, un antisémitisme qui essentialise les juifs et juives en les assimilant à l’État d’Israël et en réduisant leur identité à la défense de cet État. En endossant l’agenda sioniste sur l’impossibilité d’une commune existence des juifs et juives avec les populations des différents pays dans lesquels iels vivent, les soutiens de l’État d’Israël dénient et reconduisent l’antisémitisme historique au sein des classes dirigeantes occidentales (de Balfour à Darmanin, par exemple). Déni qui permet à un parti fondé par d’anciens nazis de défiler en défense des juifs et des juives en France. Ces différentes dimensions d’un antiracisme à construire doivent faire partie du combat idéologique mené par le mouvement de solidarité.

    William Donaura

    • 1. « Citoyens israéliens, nous appelons à une pression internationale pour qu’Israël cesse le massacre», Libération, 18 octobre 2024.
    • 2. Idem.
  • En Ukraine, une résistance sur deux fronts !

    Pressées par Poutine, les forces militaires russes utilisent leur supériorité en hommes et en moyens de bombardement pour grignoter très lentement mais sûrement du territoire, et pour détruire les infrastructures civiles de l’Ukraine. Maintenant, après les livraisons massives de bombes, missiles et drones par la Corée du Nord et l’Iran, on annonce l’arrivée de plusieurs milliers de militaires nord-coréens pour combattre en renfort de l’armée russe. Pendant ce temps, certains à gauche s’indignent toujours de la livraison d’armes aux UkrainienNEs par les États occidentaux, alors que celles-ci sont manifestement insuffisantes pour permettre une résistance efficace face au rouleau compresseur poutinien et une inversion du rapport de forces…

    Parallèlement, le gouvernement Zelensky inscrit de plus en plus ses demandes d’aide dans une politique néolibérale inféodée aux États occidentaux. Et les errements de la politique de recrutement pour une défense nationale ukrainienne épuisée par deux ans et demi de guerre contribuent à une démoralisation qui s’exprime publiquement, au-delà de la mobilisation extraordinaire du peuple ukrainien pour défendre ses libertés. 

    Comme le disent nos camarades de l’organisation de gauche révolutionnaire Sotsialnyi Rukh (Mouvement social), « les perspectives incertaines de victoire de l’Ukraine sont dues au fait que la seule stratégie fiable d’opposition à l’agresseur — mobiliser toutes les ressources économiques disponibles pour soutenir la ligne de front et les infrastructures critiques — était en contradiction avec les intérêts de l’oligarchie. Du fait du libre marché, l’Ukraine est une caricature d’économie de guerre, et la concentration du luxe au milieu de la pauvreté devient explosive. Le refus de nationaliser les infrastructures de production, de taxer les grandes entreprises et d’allouer le budget nécessaire au réarmement fait que la guerre se poursuit au prix d’importantes pertes humaines et d’une mobilisation sans relâche. » 1 

    Dans cette situation terrible, la solidarité internationale de peuple à peuple existe et est essentielle à développer, comme le fait le réseau ENSU2 avec ses liens par en bas avec les associations progressistes ukrainiennes — politiques, féministes, syndicales, LGBT — luttant à la fois contre l’agression russe, pour la défense des acquis sociaux et en défense de droits égalitaires. 

    Jacques Babel

    • 1. Résolution intitulée « Le chemin de la victoire et les tâches de la gauche ukrainienne » adoptée à la Conférence de Sotsialnyi Rukh (Mouvement Social) tenue à Kiev les 5 et 6 octobre 2024.
    • 2. Voir le site ENSU. https://ukraine-solidari…
  • RSA conditionné : flicage de la misère...

    La loi « plein emploi » votée en décembre 2023 prévoit une série de mesures dont l’objectif affiché par le gouvernement Attal était de lutter contre le chômage. Les deux mesures ayant fait le plus parler d’elles sont l’obligation de suivi des allocataires du RSA par les opérateurs de France Travail (anciennement Pôle Emploi) et le conditionnement de cette allocation à quinze heures d’activités.

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  • Éducation : mettre un stop à l’entreprise de démolition...

    Les suppressions de postes dans l’éducation nationale prévues pour 2025 continuent de détruire le service public d’enseignement, pour servir les intérêts de l’école privée. Il faut un plan d’urgence pour sauver l’Éducation nationale !

    Michel Barnier avait assuré faire de l’école sa priorité. Ce n’était pas pour la sauver, mais parce qu’elle est au centre de son plan de destruction de la fonction publique. Ainsi, l’Éducation nationale éponge la plus grande part des suppressions de postes dans le projet de budget 2025.

    Des arguments dans la continuité d’une politique destructrice

    Ce sont 4 035 suppressions de postes d’enseignantEs qui sont prévues dont 3 155 dans le premier degré au prétexte d’une baisse démographique nationale. Cette baisse globale aurait pu être l’occasion de diminuer le nombre de jeunes par classe. D’après la FSU-SNUIPP, 28 % des classes du primaire comptent plus de 25 jeunes, alors que la moyenne dans l’Union ­européenne est de 19,1.

    On compte 8 865 suppressions de postes dans le second degré, entre 2017 et 2023, pour 7 441 élèves supplémentaires. Le nombre de jeunes par classe est en augmentation continue (plus de 25 en collège, plus de 30 en lycée), alors que les ministères successifs se gargarisent d’objectifs « d’individualisation des parcours de l’élève ». L’enseignement professionnel tient le record des suppressions de postes avec la fonte des horaires d’enseignement : les élèves de Bac pro ont perdu l’équivalent de 14 semaines de cours depuis les réformes de 2019.

    Pendant que le gouvernement diminue l’enveloppe publique, les budgets alloués à l’enseignement privé augmentent. Le nombre de jeunes de 15 ans et plus scolariséEs dans le privé est passé de 16,4 % en 2018 à 21,6 % en 2022. Sans compter le financement du « privé hors contrat », dénoncé par les organisations syndicales, le 16 octobre 2024 : « alors qu’unE élève en lycée professionnel public coûte en moyenne 13 760 euros, certaines écoles de production affichent 29 700 euros par personne, soit plus du double, financés à 85 % avec des fonds publics. »

    Un plan d’urgence pour l’Éducation

    Pour revenir au nombre d’enseignantEs par élève de 2006, il faut embaucher 42 257 profs. Et pour redonner à l’éducation la même part dans le PIB qu’en 1996, il faudrait 27 milliards supplémentaires (la moitié du budget de l’armée ou bien 12,5 % des aides publiques aux entreprises en 2024). C’est le prix d’une éducation qui donne à chaque jeune les moyens de réussir sa scolarité.

    Il y a urgence à ce que chaque territoire fasse état de ses besoins réels. Par exemple, les 2 000 postes d’accompagnantEs d’élèves en situation de handicap (AESH) annoncés nationalement sont inférieurs au besoin de 2 200 AESH chiffré pour la Seine-Saint-Denis. Il leur faut également un statut de fonctionnaire à la hauteur des tâches effectuées : une formation, 24 heures payées 1 700 euros net (alors qu’aujourd’hui les collègues se débrouillent pour se former et gagnent en moyenne 850 euros).

    Pour obtenir la satisfaction de nos besoins, il faut construire un mouvement de défense du service public d’éducation, qui passera par une mobilisation nationale des salariéEs, des élèves et de leurs parents.

    La commission Éducation nationale