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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 7

  • Palestine, Gaza, la Nakba s’intensifie. Que notre solidarité aussi !

    Les chiffres de victimes à Gaza ont disparu de l’actualité alors que les morts ne cessent de s’amonceler. Les unEs s’habituent ou sont depuis le départ indifférentEs. Les autres savent que ces informations seules ne peuvent plus transformer l’opinion publique, et encore moins l’action des dirigeants complices.

    Rien ne semble pouvoir y faire, malgré 50 000 morts déjà au bas mot, des dizaines de milliers de blesséEs, des familles entières disparues, des hôpitaux détruits et une population déplacée à maintes reprises, affamée, terrorisée, broyée. Ce scandale des scandales ne fait plus événement. Pourtant, le pire est peut-être encore devant nous.

    Le maximum de terres avec le minimum d’Arabes

    Le gouvernement israélien, à l’initiative du sinistre Smotrich, a récemment endossé une stratégie explicite de conquête coloniale intégrale de Gaza. Ce plan prévoit la destruction complète de Gaza, l’annexion du territoire, l’installation de colonies et l’expulsion massive des PalestinienNEs. Un projet qui relève du nettoyage ethnique pur et simple au sens du droit international, de la déportation massive. Ce projet assumé s’inscrit dans la continuité coloniale du sionisme, fondé sur l’appropriation exclusive de la terre. À quelques jours du 15 mai, la journée de la Nakba, ce plan Smotrich fait écho au plan Daleth qui a orchestré la catastrophe de 1948, avec son lot de massacres, de spoliations et de déplacements forcés, pour nettoyer la zone. De 1948 à 2025, l’objectif est le même : réduire la présence palestinienne du fleuve à la mer.

    La famine comme préparatif de l’épuration

    La famine organisée est l’instrument de ce plan. Depuis plus de deux mois, plus rien ne rentre à Gaza. Jamais le blocus n’a été aussi impitoyable. Les convois d’aide humanitaire, d’alimentation sont systématiquement bloqués ou bombardés ; les terres agricoles rendues infertiles par les frappes ; les boulangeries et les infrastructures civiles réduites en poussière. Gaza est désormais en proie à une crise humanitaire planifiée. Pour la première fois, on craint le délitement de la société civile gazaouie sous la pression des pénuries. Il s’agit d’une entreprise de déshumanisation méthodique visant à briser jusqu’à la possibilité de résistance. L’objectif n’est pas dissimulé : il s’agit de rendre la vie impossible pour forcer l’exode, d’affamer pour pousser à fuir.

    Ici, enfumage et répression

    Pendant ce temps, en France, la parole est confisquée. Les voix anticolonialistes sont systématiquement marginalisées. Les soutiens de l’État colonial israélien ont libre antenne, tribunes libres, micros ouverts. À droite, ce sont les apologistes du génocide qui s’expriment à volonté. À gauche, ce sont les voix torturées qui ont la parole, pour dire sur quatre colonnes leur infinie tristesse des dégâts humains tout en défendant Israël et son « droit à se défendre ». Pour mettre au centre du débat la faillite morale d’Israël, pour éviter de parler de structure d’oppression, avec la pseudo-solution à deux États pour éviter d’exiger des droits concrets comme l’égalité des droits et le droit au retour. On pleure une tragédie pour parler de tout sauf de décolonisation et de sanctions pour mettre un coup d’arrêt à l’horreur.

    Au lieu d’un sursaut face à la réalité du génocide et à la proclamation ouverte et revendiquée du projet de nettoyage ethnique, les autorités françaises accentuent encore la répression de la solidarité. Après la dissolution de Palestine Vaincra, le projet de dissolution d’Urgence Palestine, les nombreuses procédures pour « apologie du terrorisme », le vote en faveur de la proposition de loi sur l’université visant à museler les mobilisations étudiantes et les voix critiques, tout traduit la volonté de faire taire le soutien au peuple palestinien.

    Soutenir le peuple palestinien, c’est refuser le fascisme ici et là-bas

    Dans ce contexte, les mobilisations prévues à l’occasion de la journée de la Nakba prennent une importance particulière. Le 17 mai sera un test de résistance face à la fascisation en cours. Il faudra être nombreuxEs, visibles, déterminéEs. Notre devoir est d’enrayer cette machine de mort. D’affirmer que soutenir le peuple palestinien, c’est refuser le fascisme ici et là-bas. De refuser qu’un projet de nettoyage ethnique triomphe dans l’indifférence.

    Olivier Lek-Lafferrière

  • Croissance en baisse : austérité ou planification écosocialiste ?

    Dans sa note de conjoncture de fin avril l’Insee confirmait ses prévisions pessimistes de croissance pour la France. La Banque de France a revu à la baisse les siennes, comme toutes les institutions internationales. La « suspension » de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine pour 90 jours à partir du 14 mai peut être vue comme une réaction à cette inquiétude au sein des bourgeoisies.

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  • Ils ne feront pas taire la solidarité avec Palestine !

    Netanyahou, le Premier ministre israélien, a annoncé vouloir la « conquête » de Gaza. Selon l’Unicef et Le Programme alimentaire mondial 470 000 personnes y sont confrontées à « des conditions de famine », dont 71 000 enfants et plus de 17 000 mères qui ont besoin d’une « prise en charge urgente contre la malnutrition aiguë ».

    En Cisjordanie les attaques des colons et de l’armée continuent avec la destruction de maisons, de villages, et l’expulsion de leurs habitant.es.

    Tout cela est si terrifiant que même en Israël plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour dénoncer le massacre des enfants palestiniens.

    Non à la dissolution d’Urgence Palestine !

    Au lieu de dénoncer ces horreurs, le gouvernement français s’en prend au mouvement de solidarité, en annonçant son intention de dissoudre Urgence Palestine, une des principales organisations de défense du peuple palestinien en France. Cette menace de dissolution provoque heureusement une réaction démocratique massive : plus de 200.000 personnes ont signé la pétition stop-dissolution.fr, des milliers se sont réunies lors d’un meeting unitaire à Paris, des rassemblements sont organisés dans de nombreuses villes.

    Il est indispensable d’organiser la résistance face à ces attaques, qui s’inscrivent dans un climat raciste et islamophobe de plus en plus violent, avec notamment l’assassinat d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard.

    Retailleau veut aussi dissoudre la Jeune garde 

    L’organisation antifasciste la Jeune garde est elle aussi menacée de dissolution. Cela montre à quel point le gouvernement Macron-Bayrou-Retailleau essaie de concurrencer le Rassemblement national sur le terrain du racisme et de l’autoritarisme. Si Urgence Palestine et la Jeune garde sont dissoutes, qu’est-ce qui empêchera demain d’interdire le NPA, La France insoumise, ou d’autres organisations antiracistes et démocratiques ?

    Licenciements, crise écologique et montée du fascisme

    Cette politique répressive d’une ampleur inédite s’inscrit un contexte de crise économique, avec des centaines de milliers de suppressions d’emplois en France et en Europe, de catastrophe écologique, de montée de l’extrême droite et des guerres dans le monde.

    Il y a urgence à mettre un coup d’arrêt à la marche à la barbarie, aux politiques militaristes, et urgence à soutenir les résistances face à l’impérialisme, pour un monde sans guerre et sans exploitation.

    Voilà pourquoi nous devons manifester partout le samedi 17 mai, contre l’interdiction d’Urgence Palestine et de la Jeune garde et pour l’arrêt du génocide à Gaza, pour la libération de la Palestine.

  • Macron et le dialogue à une voix...

    Ce mardi 13 mai, Macron va écrire une nouvelle page du cirque médiatique, habillé des oripeaux du dialogue, au cours d’un show sur TF1, avec 100 m² d’écran, des contradicteurEs sur les questions de la jeunesse, de l’économie, de l’écologie, Sophie Binet et… Robert Ménard. Les citoyenNEs étant par ailleurs sollicitéEs pour énoncer leur « attentes ».

    Cette initiative s’inscrit dans la logique marcronienne de pseudo-­consultations régulièrement mises en œuvre depuis son premier mandat. Cahiers de doléances à la suite de la mobilisation des Gilets jaunes, convention citoyenne sur le climat, conseil scientifique sur le covid puis Ségur de la santé, autant de « concertations » bidons dont les propositions significatives ont été rejetées.

    Un récidiviste

    Le 9 juin 2024, Macron annonçait la dissolution de l’Assemblée nationale dans la foulée de la publication des résultats des élections européennes : « J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote ». Face à la déstabilisation de la majorité gouvernementale, Macron fait mine d’en référer au peuple français. Ce pari manqué au vu du résultat des élections législatives de juin ne va qu’accroître la fragilité du pouvoir sous la menace permanente d’une motion de censure. Après la protection de la trêve olympique, Macron se retrouve dans une situation tout aussi précaire.

    Et de nouveau depuis quelques semaines refleurissent les suggestions de consultations référendaires ou non : temps de l’enfant ; usage des écrans chez les jeunes ; situation des mères célibataires ; travail ; finances publiques ; financement de la protection sociale ; pollution des villes (ZFE)... Autant de thématiques sur lesquelles le gouvernement souhaite éviter la confrontation avec l’Assemblée nationale qui devra se contenter de la fin de vie ou de la régulation de l’installation des médecins.

    La République sous contrainte

    C’est l’ADN de la 5e République qui porte les tentatives répétées de se libérer des contraintes parlementaires en « consultant le peuple ». Un système politique construit à partir d’un coup d’État politico-militaire, approuvé par référendum, qui réduit le débat politique à un affrontement de leaders sur le terrain de l’élection présidentielle. Confrontations politiques qui, jusqu’en mai 1981, ont gardé une réalité dans l’opposition gauche/droite et l’espérance d’un succès de la gauche. La succession des alternances a progressivement obscurci les débats politiques, rendu imperceptibles les différences d’orientations entre la gauche et la droite. Une évolution que Macron a prétendu « dépasser » mais qui, pour l’essentiel, favorise la progression de l’extrême droite.

    L’échappatoire des consultations référendaires avec un bilan particulièrement contrasté fait régulièrement hésiter ceux qui font mine de nous y préparer. Si la Constitution de 1958 fut validée par référendum, la consultation de De Gaulle en 1969 sur la régionalisation ou celle de Chirac sur le traité européen de 2005 ont été des échecs condamnant leurs organisateurs au-delà du thème proposé. Cette utilisation par les électeurEs, ou plus précisément par les votantEs, pour sanctionner le pouvoir en place rend les candidats à leur mise en place plus qu’hésitants. Sans parler du sabotage quand le résultat est incertain comme pour la Nouvelle-Calédonie. Ne reste que l’agitation du vocable et de toute les formes de consultations bidons pour gagner du temps, éviter les confrontations parlementaires et surtout les mobilisations sociales… et pour poursuivre les politiques anti-sociales en toute illégitimité.

    Robert Pelletier

  • Rassemblé·es contre l’extrême droite...

    Le 31 mars, le procès pour détournement de fonds publics dans le procès des assistants européens du RN a abouti à la condamnation de responsables en vue du Rassemblement national, et notamment à une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire pour Marine Le Pen. Le revers d’une victoire remportée contre le clan Le Pen, c’est le déploiement d’un contre-discours populiste : dès l’annonce du jugement, le RN s’est positionné en reconduisant l’opposition entre la « démocratie » et les « juges », un trope caractéristique de l’argumentaire fasciste.

    Conscientes de la menace, les forces de gauche se sont rassemblées et se sont efforcées de concurrencer la fallacieuse « défense de la démocratie » à laquelle Marine Le Pen associait son immunité au même moment. Le mouvement comporte des faiblesses : le 6 avril à l’appel du NFP, puis le 12 avril à l’appel des organisations syndicales et associatives, la gauche a su manifester une opposition globalement égale, dans la rue, à la capacité de mobilisation de l’extrême droite. C’est une réussite en demi-teinte. Le deuxième événement, plus confidentiel, manifeste de même les fragilités d’un camp qui manque d’unité, voire tout simplement de lisibilité et de pénétration dans les masses.

    Si notre tradition se fait forte de la distinction apportée par Léon Trotski entre bonapartisme et fascisme, comme il l’affirmait1, « il serait impardonnable de tomber [dans l’excès de faire] du bonapartisme et du fascisme deux catégories logiquement incompatibles ». La tactique du RN n’est pas seulement bonapartiste, et n’est pas seulement alignée sur le renforcement autoritaire de l’appareil répressif de l’État et sur la personnalisation du pouvoir, elle est aussi proprement fasciste en attaquant directement les fondements de l’État de droit, en sapant les fondements de l’ordre républicain qu’elle prétend défendre contre les personnes racisées et en appelant pour cela à la mobilisation des fractions de la petite-bourgeoisie et de notre classe contre les fractions racialisées du prolétariat.

    De fait, comme le rappelait notre camarade Ugo Palheta, il y a lieu de s’alarmer devant la « possibilité du fascisme » : l’extrême droite jouit de sa continuité avec la droite républicaine d’un Sarkozy qui a pavé le déportement de son électorat vers le RN jusqu’aux alliances objectives à l’Assemblée qui scellent l’union des droites. Ce continuisme est dangereux car en même temps et sans contradiction, l’extrême-droite peut s’appuyer sur une constellation de groupuscules violents, capables d’organiser des attaques contre le mouvement antifasciste ou antiraciste comme le 17 février dernier à Paris avec l’attaque violente de la projection de Z de Costa Gravas.

    De même que la participation au NFP aux législatives nous a accordé un répit et nous offre l’espace pour construire  de toute urgence des cadres de mobilisation pour aujourd’hui, paré·es à la résistance pour demain.

    Avec un sens de la synthèse qui fait sa force, notre camarade Mathilde Millat résume : « Face à la possibilité du fascisme nous devons nous mobiliser largement : il faut construire des cadres de mobilisations unitaires et à la base. Cette lutte doit se mener partout : les batailles féministes, antiracistes, écologistes, pour nos droits et nos libertés publiques. Enfin il n’est pas possible de terminer cette intervention sans parler de la manifestation2 à 15h : le soutien à la lutte du peuple palestinien et la dénonciation du génocide en cours. Les extrêmes droites internationales s’appuient sur cette guerre coloniale pour se développer alors notre combat antifasciste passe nécessairement par la solidarité, avec la Palestine ! »

    CLAF- RP
    CNAR-RP
     
    • 1. Léon Trotski, Bonapartisme et fascisme, 1934.
    • 2. Cette manifestation succédait immédiatement au rassemblement organisé le 17 février et a permis la convergence des cortèges.
  • Le surréalisme – 100 ans après...

    « ‘‘Transformer le monde’’, a dit Marx. ‘‘Changer la vie’’, a dit Rimbaud. Pour nous, ces deux mots d’ordre ne font qu’un ». Pour nous, ces deux options ne sont qu’une et même solution »1.
    Il y a cent ans, à la fin du mois d’octobre 1924, le poète André Breton (1896-1966), alors âgé de 28 ans et qui avait rassemblé autour de lui un cercle d’amis-artistes à la pensée proche, publiait son (premier) Manifeste du surréalisme. Nous revenons ici sur 100 ans d’histoire surréelle.

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