Recul des ventes, menaces de fermetures, reconversions militarisées : l’industrie automobile européenne entre dans une phase de turbulences profondes. Et les capitalistes s’en sortent toujours mieux que les ouvrierEs.
NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 7
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Avis de tempête dans l’industrie automobile européenne...
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Soutien aux 5 postiers du 92, condamnés lourdement !
Jeudi 10 juillet, le tribunal a rendu son jugement concernant des faits datant de 2014 pour les 5 postiers et postières du 92. Ce jugement est très lourd et très favorable à La Poste puisqu’iels sont tous reconnuEs coupable de dégradations. Iels sont tous condamnés à des amendes à verser à La Poste.
Deux d’entre eux sont jugés coupables de violation de domicile professionnel, et Gaël Quirante est condamné à 6 mois de prison avec sursis avec 5 ans de mise à l’épreuve pour des violences à l’encontre du chef de la sécurité. Des violences qu’il a toujours niées et qui n’ont pas été précisément établies lors du procès du 12 juin dernier.
Le NPA-l’Anticapitaliste dénonce ce jugement qui va bien au-delà des réquisitions. La justice a donc voulu frapper fort en défense de la direction de La Poste et contre des syndicalistes qui défendent les conditions de travail des postiers et postières. Le NPA-l’Anticapitaliste apporte son soutien aux 5 camarades réprimé·es, Dalila, Brahim, Gael, Mohamed et Yann, que ce jugement cherche à faire taire et combat la criminalisation de l’action syndicale comme toute répression des mouvements sociaux.
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La canicule aggrave les inégalités ...
Les températures explosent, et la France se rappelle soudain que le chaos climatique n’est pas une réalité lointaine, dont on peut continuer à détourner le regard. Les épisodes caniculaires, plus intenses et plus fréquents, ne sont pas les seuls effets du chaos climatique. Inondations, incendies, sécheresses... frappent et tuent toujours plus.
Pourtant, le changement climatique reste brandi comme une menace abstraite, une fatalité presque « divine », face à laquelle on « sensibilise » à tour de bras les populations « mal éduquées », tout en prenant soin de ne remettre en question ni les énergies fossiles ni, bien sûr, le système capitaliste et colonial qui en est à l’origine.
Quel meilleur exemple de cette dissociation que la lutte ce week-end contre l’A69 : présentée aux infos comme un trouble à l’ordre public (et économique), tandis que les opposantEs luttent précisément contre cet écocide qui participe à nous étouffer littéralement.
Injustice climatique, inégalités renforcées
Pourtant, nous ne sommes pas toustes étoufféEs de la même façon. L’écologie pirate de Fatima Ouassak rappelait déjà que s’adapter au changement climatique (et donc se protéger de ses impacts) n’est pas — et ne sera pas — accessible à toustes, en fonction de son genre, de sa classe, de son lieu de résidence ou de son assignation raciale. Et qu’à l’instar de la gestion de la crise du Covid, la gestion de la crise climatique par les gouvernements est classiste, validiste et raciste.
Les températures vont mettre à rude épreuve nos systèmes énergétique, scolaire, sanitaire, et vont encore accentuer les inégalités. Logements exigus et mal isolés, métiers pénibles, éviction des lieux publics et culturels, précarité constituent alors une double peine. Les travailleurEs essentielLEs se retrouvent encore une fois contraintEs de poursuivre leur activité sous 40 °C, où toute mesure de protection ne doit surtout pas freiner leur production au service des autres.
Mesures gouvernementales : poudre aux yeux
Au lieu de fermer les écoles par forte chaleur, il faut mettre en place un plan d’urgence massif d’investissement pour isoler les bâtiments et végétaliser les cours de récréation. L’urgence exige aussi d’en finir avec les « bouilloires thermiques », ces logements sociaux et habitats précaires construits avec des matériaux peu performants en termes d’isolation thermique, qui deviennent des fournaises en été.
Le décret « chaleur », applicable dès le 1er juillet, tombe à pic pour se donner bonne conscience. Mais on est bien loin de la prise en compte des effets du changement climatique sur le travail et la société.
Le texte se contente de réaffirmer les principes qui existent déjà dans le droit du travail : la prévention des risques professionnels, qui impose à l’employeur d’évaluer les risques auxquels ses salariéEs sont exposéEs, de prendre les mesures nécessaires pour protéger leur sécurité et leur santé, et d’adapter le travail aux travailleurEs. Il est bien avare en réglementation : mise à disposition d’eau fraîche et température « adaptée », merci ! Mais aucun seuil de température ou niveau d’alerte canicule n’est défini, au-delà desquels les pauses payées seraient obligatoires ou le travail simplement interdit.
Justice climatique, bataille syndicale
Ainsi, les représentantEs syndicalEs portent la responsabilité d’aller conquérir le minimum vital, dans l’urgence, avec des armes dérisoires et inéquitables. Notons que, là encore, les secteurs d’activité les plus fragiles, féminisés, diffus — TPE, travailleurEs des plateformes — partent désavantagés.
Même si les victoires sont à saluer, comme le plan obtenu par la CGT de la Bibliothèque nationale de France, avec, entre autres, une heure en moins sans perte de salaire au-dessus de 32 °C, et la journée entière au-dessus de 35 °C.
La justice climatique est un enjeu de lutte des classes, d’antiracisme et de féminisme, qui doit désormais être au cœur de la bataille syndicale et politique. Il s’agit de lutter pour toustes, pour aujourd’hui et pour demain à la fois. C’est une lutte pour la survie, pour la dignité et pour l’égalité, qui se joue dans toute la société.
Commission nationale écologie
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Pas touche au chômage du 1er Mai !
Avec le soutien du gouvernement, le Sénat a commencé l’examen d’une proposition de loi visant à faciliter le travail du 1er Mai. Le 1er Mai est à nous, défendons-le !
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Le plan de purification ethnique de la « Fondation humanitaire de Gaza »...
Tandis que Netanyahou rencontre Trump à Washington pour parler « paix », les révélations sur le plan de déplacement massif de population à Gaza mettent en lumière les objectifs du régime. Notre mobilisation contre l’impunité et les livraisons d’armes doit se poursuivre.
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Honte à ceux qui ont voté la loi écocide Duplomb !
On n’attendait rien des députés LR soumis au lobby de l’agrobusiness, mais on n’est quand même en colère ! La loi Duplomb-Menonville reprend quasiment l’intégralité des revendications productivistes des chefs d’entreprises agricoles de la FNSEA.
Elle va compromettre durablement nos capacités à répondre à l’enjeu de souveraineté alimentaire, pourtant présenté comme majeur par nos politiques publiques.
Cette loi va à l’encontre des enjeux environnementaux, sociétaux et économiques. Elle vise à diminuer certaines régulations administratives, réintroduire des pesticides et amoindrir le rôle des agences sanitaires dans le processus d’homologation des produits. En conséquence, la proposition de loi augmente notre dépendance aux pesticides de synthèse — et donc à l'agro-industrie —, facilite l’accaparement des ressources en eau pour les mégabassines, permet la destruction de zones humides, aggrave la perte de biodiversité et allège les normes pour les productions animales industrielles.
Tout ce qui à l’heure de la canicule, du réchauffement climatique, des attaques contre la biodiversité est une atteinte supplémentaire au vivant, à notre alimentation et notre santé, et que nous ne pouvons accepter. Le NPA participera à construire une opposition à cette politique pour que demain nos vies valent toujours plus que leurs profits !
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L'anticapitaliste : le journal, numéro 762...
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Migrations : les frontières tuent !
Le 2 septembre 2015 s’affichait en une de toute la presse mondiale le corps sans vie du petit Aylan Kurdi, migrant syrien de trois ans, à plat ventre sur une plage turque.
Dix ans plus tard, force est de constater que la puissance intacte de l’image est inversement proportionnelle à celle des actes qu’elle appelait. Le nombre de migrant.es qui perdent la vie en tentant de traverser la Manche et la Méditerranée reste très important. Largement sous-estimés et présentés comme tels, faute d’informations suffisantes, les chiffres de l’ONU font même de l’année 2024 la plus meurtrière sur les routes de la migration sur l’ensemble du globe.
Des méthodes dangereuses et inacceptables
Voilà quelques jours, une autre image s’est imposée en miroir de celle du cadavre du petit Aylan : celle d’un gendarme français crevant une embarcation gonflable avec un couteau pour l’empêcher de quitter la plage afin de rejoindre le Royaume-Uni.
Bruno Retailleau assume une nouvelle doctrine plus offensive visant à empêcher les départs dès le rivage, s’appuyant cyniquement sur le fait avéré qu’une grande partie des décès ont lieu pendant la phase d’embarquement. De piètre qualité, surchargées et prises d’assaut dans la panique, les embarcations sombrent avant même d’avoir débuté la traversée. Les migrant.es meurent noyé.es ou étouffé.es.
Outre que cette nouvelle doctrine pourrait elle-même provoquer des décès lors du moment critique de l’embarquement, elle s’inscrit dans une logique de l'arraisonnement, que le ministère de l’Intérieur voudrait développer en pleine mer, alors même qu’il s’agit d’une pratique aussi inutile que complexe… et dangereuse. Au départ, en chemin ou à l’arrivée, par le laisser faire ou de manière active : quelle que soit la manière de les fermer, les frontières tuent !
Répression contre la solidarité
Quant à celles et ceux qui luttent contre les frontières, ils sont criminalisé.es comme complices des passeurs et ennemis de l’État. A cet égard, une récente enquête du Monde révèle une nouvelle étape dans la fuite en avant sécuritaire de l’agence Frontex. Cette dernière a profité des « débriefs » menés avec les migrant.es pris.es en charge pour collecter des informations et monter des milliers de dossiers sur les militant.es leur venant en aide. Truffés d’erreurs et parfois même bidonnés dans la grande tradition policière, ces dossiers ont été transmis en toute illégalité aux polices européennes.
Liberté de circulation et d’installation !
Les années et décennies à venir verront exploser les mouvements migratoires sous l’effet combiné et croissant des désordres géopolitiques et climatiques. Le capitalisme nous pousse à l’abîme et seule une révolution éco-socialiste permettra de supprimer les causes de l’essentiel de ces déplacements tragiques, tout en créant un monde débarrassé des frontières comme outil de domination. Cruel et criminel, un monde injuste pousse au départ tout en l’empêchant. Un monde juste donne quant à lui le choix de rester ou partir mais aussi de revenir.
Solidarité avec les migrant.es !
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Le temps est aux paroles radicales, aux actions radicales...
« Israël est, par essence, un État exterminateur. Il a été créé dans la violence, s’est étendu par la violence, fonctionne par la violence et […] ne conçoit de sécurité que militarisée. L’histoire d’Israël est entièrement définie par la militarisation, la conquête, l’expansion et l’agression1. » Craig Mokhiber, directeur démissionnaire du bureau new-yorkais du Haut-commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies.
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Unis pour la liberté de circulation et le droit des peuples...
Le défilé militaire parisien du 14 juillet sera cette année marqué par des symboles particulièrement belliqueux. Des soldats de l’armée de terre ne vont pas défiler, comme c’est d’usage, en habits d’apparat, mais à titre exceptionnel en tenue de combat — casque sur la tête et gilet pare-balles sur les épaules.
Les soldats ne paraderont pas seulement à pied, mais à bord de leurs blindés, en configuration de mission (chars Leclerc, canons Caesar, blindés Scorpion…). Selon le ministère des Armées lui-même, il s’agit d’une « démonstration de force » pour exposer la « capacité de projection rapide d’une brigade complète, en état de combat ».
Augmentation des dépenses militaires
Cette opération de communication participe d’une campagne nationaliste et atlantiste ainsi que d’une politique de militarisation austéritaire. Les membres de l’Otan se sont engagés à porter les dépenses de défense et de sécurité à hauteur de 5 % du PIB d’ici 2035 — ce qui se fera sur le dos des budgets des solidarités et des transformations écologiques. Ce n’est pas l’économie de guerre que certains voudraient enclencher, mais c’est un début.
La vieille recette de l’union sacrée
Surtout, tout cela alimente une petite musique qui marche au pas, une atmosphère de guerre, ou du moins de menace de guerre, dont on connaît la fonction : essayer de gommer les conflictualités qui traversent la société par « l’union sacrée » au nom de la défense de la nation, obtenir un soutien populaire au gouvernement en place, non pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il représente comme direction unique d’un pays menacé.
On comprend que Macron et Bayrou suivent cette pente tant leur légitimité est faible un an après l’échec de l’opération dissolution grâce au sursaut antifasciste du peuple de gauche. La promotion d’un esprit guerrier fait partie des conditions de la fascisation. La seule chose qui soit un peu rassurante dans la configuration actuelle c’est qu’aucun ennemi ne se dégage spécifiquement. Le discours ambiant est celui d’une menace diffuse et protéiforme, ce qui permet à la fois de l’entretenir à peu de frais et de l’alimenter à l’infini, mais limite aussi, dans l’immédiat, le déclenchement d’aventures militaires.
Mobilisation contre le racisme d’État et la fascisation
Cette normalisation de l’état de guerre, cette militarisation des états d’esprit soutient une politique raciste au sein même du territoire français — et d’abord dans ses colonies et à ses frontières. À Mayotte, on n’a toujours pas de bilan humain sérieux du cyclone Chido, qui a dévasté l’île en décembre 2024. À Calais, les gendarmes entrent désormais dans l’eau pour détruire les embarcations à coups de couteau, devant les caméras. Retailleau organise ses petites rafles entre deux grosses opérations fortement médiatisées. La police fait son travail de contrôles au faciès et de violences racistes, régulièrement encouragée par un système d’impunité bien huilé. Et chaque semaine l’islamophobie fait de nouvelles victimes de violences, pendant que le gouvernement multiplie les perquisitions arbitraires, les fermetures d’institutions, des persécutions qui ne disent pas leur nom et accompagnent néanmoins un mouvement de banalisation des violences racistes, notamment du racisme d’État. Les fermetures des frontières européennes, les contrôles dans les gares et les trains en France, tout cela laisse voir les vents mauvais qui soufflent sur l’Europe qui s’est dotée en 2024 d’un Nouveau pacte européen sur l’immigration et l’asile.
Alors le 14 Juillet, à Paris, nous ne serons pas au défilé nationaliste et guerrier. Nous soutenons au contraire la Marche des Solidarités, l’Intercollectif des sans-papiers, le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville, Urgence Palestine, la coalition Guerre à la Guerre et toutes les associations qui appellent à une marche pour l’égalité, contre la guerre, le colonialisme et le militarisme, pour la fin immédiate du génocide à Gaza, contre les rafles policières, les contrôles au faciès, pour l’égalité des droits pour toutes et tous et la régularisation des sans-papiers, contre le racisme et pour l’abrogation de toutes les lois et circulaires racistes, toutes les lois islamophobes. Contre les frontières qui tuent, pour la liberté de circulation et la solidarité internationale.
Olivier Lek-Lafferrière