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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 9

  • Combattre l'antisémitisme, une nécessité...

    Mercredi 30 avril dans le Gard, une agression antisémite d’une extrême violence a eu lieu au beau milieu d’une scène d’une extrême banalité.

    Alors qu’il nourrissait les chats errants, un homme de 70 ans a été interpelé par un autre, ivre, pour lui demander de l’argent. Visiblement juif puisqu’il portait une kippa et des tsitsit, son refus a débouché sur de violentes injures antisémites et une agression d’une rare violence : un premier coup dans le dos l’a fait chuter, puis, selon un témoin, plusieurs dizaines de coups de pied lui ont été envoyés alors qu’il était au sol. Le parquet d’Alès a immédiatement reconnu le caractère antisémite de l’agression. Et ce, malgré les circonstances qui associent le suspect à un profil « marginal » connu pour des faits de petite délinquance et manifestement sous l’emprise de l’alcool. 

    En danger pour sa propre religion

    Une telle agression n’est pas un simple fait divers anecdotique : elle accroît la pression qu’iels ressentent quant au fait d’être une minorité racisée et visible. Après s’être relevée, la victime s’est sentie tellement en danger en raison de sa judéité visible qu’elle a voulu se découvrir pour se protéger. Non seulement le geste de cet homme est complètement compréhensible, mais surtout il reflète l’oppression que subissent les juifs et les juives en France et leurs réflexes d’autodéfense.

    Un système qui favorise les agressions antisémites

    Si l’agression a certes été rapidement reconnue comme antisémite, la reconnaissance institutionnelle de l’antisémitisme n’enlève rien à la menace réelle qui pèse sur les juifs et les juives. Parce que le racisme est un système, le pays ne peut pas être aussi islamophobe sans être en même temps violemment antisémite, et ces agressions si rapprochées le manifestent avec force.

    Lutter contre le racisme et l’antisémitisme

    Le remarquer ne suffit pas, et l’égale reconnaissance des victimes du racisme n’est pas un but en soi, quoi qu’il puisse s’agir d’une étape : c’est la dignité de de toutEs et de chacunE qui constitue l’objectif d’un véritable antiracisme politique. C’est pourquoi nous devons, en tant qu’antiracistes, nous positionner en soutien à l’ensemble des personnes juives et soutenir leur visibilité, y compris religieuse.

    La commission nationale antiracisme

  • Combattre l'islamophobie, une urgence vitale !

    Il s’est levé tôt pour nettoyer la mosquée de La Grand-Combe avant la prière du vendredi. Un inconnu est entré, lui a demandé de lui apprendre la prière et l’a brutalement assassiné d’une cinquantaine de coups de couteau. Il s’appelait Aboubakar Cissé. Et ce 28 avril 2025, l’islamophobie l’a tué. 

    Le NPA exprime sa profonde tristesse et sa colère après cet attentat islamophobe. Nos pensées vont aux proches de la victime, à la communauté musulmane de La Grand-Combe et à toutes les personnes touchées par ce drame. Nous leur exprimons notre solidarité et notre soutien.

    L’islamophobie tue

    Le tueur dit n'avoir « ‎­pas tué un musulman, mais la première personne qu'il avait trouvée‎­. ‎­» D’après son avocat, « ‎­‎­‎­Sur le crime, sur la mosquée, c'est comme s'il ne se souvenait de rien, comme s'il ne savait rien de tout ça. Il dit qu'il s'est levé avec la conviction qu'il devait tuer quelqu'un. ‎­» Mais il n'a pas tué la première personne croisée au hasard dans la rue. Il s'est rendu dans une mosquée, il a crié pendant son passage à l’acte des insultes contre l’islam, il a cherché à humilier sa victime et sa foi en plus de le tuer. Impossible de nier la dimension islamophobe de ce meurtre.

    L’islamophobie d’État en accusation

    L’attitude de Bruno Retailleau est révélatrice de l’islamophobie portée par le gouvernement. Son refus de réagir rapidement, de se rendre sur les lieux, de reconnaître l’islamophobie du crime, son incapacité à prononcer le nom de la victime, tout en lui transpire le mépris pour les vies musulmanes. Plus largement, on ne peut pas isoler ce terrible meurtre de la campagne islamophobe menée par toute une partie du spectre politique et médiatique. La multiplication des lois et mesures visant les musulman·es créé un climat qui légitime le racisme antimusulman et encourage les passages à l’acte.

    Pour une mobilisation antiraciste à la hauteur des enjeux

    Les premières mobilisations à la suite du meurtre d’Aboubakar Cissé témoignent de la possibilité d’un sursaut. Notre camp social doit prendre la mesure de la situation. L’islamophobie est aujourd’hui un tapis roulant vers la fascisation. Les lois et politiques islamophobes augmentent indéfiniment la répression et l’invisibilisation des musulman·ne·s et elles sont un combustible pour les violences racistes. Elles sont aussi le vecteur d’attaques contre l’ensemble des libertés publiques et elles pavent la voie pour l’extrême droite. 

    Fidèle à notre orientation unitaire et révolutionnaire, le NPA-A appelle à construire des mobilisations les plus massives possibles, sur des bases de rassemblement. Nous défendons qu’on ne pourra faire reculer réellement l’islamophobie qu’en remettant en cause tout ce qui lui donne légitimité ― à commencer par la loi de 2004 d’interdiction du voile dans les établissements scolaires, socle de l’islamophobie institutionnalisée. 

    Les mobilisations du 11 mai doivent marquer un élargissement et une radicalisation de nos mobilisations, être un jalon pour la constitution d’une coordination de la lutte contre l’islamophobie.

  • Défendre l’indépendance du Groenland, le peuple et la nature groenlandais...

    Avec les demandes répétées de Donald Trump pour que les États-Unis s’emparent du Groenland et les commentaires de son vice-président, J. D. Vance, sur le nombre de militaires américains au Groenland, la compétition impérialiste pour le Groenland a franchi une nouvelle étape décisive.

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  • Allemagne : Le gouvernement Merz-Klingbeil ou le trumpisme light...

    La dernière variante du GroKo (Grosse Koalition, la grande coalition) avec Merz comme chancelier et Klingbeil (SPD) comme vice-président, veut, selon l’accord de coalition, représenter « la responsabilité pour l’Allemagne ». Traduit de la novlangue politique, cela signifie que le montant des profits est intouchable.

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  • Communiqué du Bloco de Esquerda au Portugal sur la panne du 28 avril...

    Le Bloc de gauche a toujours considéré le système électrique comme une question de sécurité nationale. Le 28 avril, le pays tout entier a pu constater à quel point c’est vrai.

    Le Bloc de Gauche remercie publiquement les travailleurs du service public et tous ceux qui ont contribué à ce que la normalité soit possible hier.

    Quant à ceux qui n’ont pas pu se rendre à leur travail, la loi stipule que si le transport n’est pas disponible, l’absence est considérée comme justifiée. Il est juste qu’en plus, le salaire de ces travailleurs ne soit pas réduit.

    Le Bloc de gauche a toujours considéré le système électrique comme une question de sécurité nationale. Hier, tout le pays s’est rendu compte à quel point c’était vrai. Les risques liés à une interruption généralisée de l’approvisionnement en électricité sont énormes. Une infrastructure critique comme celle-ci doit être sous contrôle public et sous pleine surveillance : même si la nationalisation du réseau électrique ne suffit pas à éliminer tous les risques, il n’en reste pas moins que la propriété du réseau électrique par des intérêts privés, qu’ils soient privés ou détenus par un État étranger (comme c’est le cas unique au Portugal), constitue en soi un risque énorme.

    Ces dernières semaines, le Bloc a soulevé cette question, tant dans les débats télévisés que dans sa réponse au Rapport annuel sur la sécurité intérieure pour 2024, qui admet en termes clairs la menace que représente la privatisation des actifs stratégiques : « la présence d’opérateurs et de fournisseurs étrangers, considérés comme risqués, dans les infrastructures critiques et les secteurs stratégiques nationaux méritait une évaluation préventive d’une menace pour la sécurité intérieure ».

    Outre cette question, il est essentiel de déterminer les responsabilités éventuelles de la REN dans la panne d’électricité au Portugal. En plus de connaître l’origine du problème en Espagne, il est nécessaire de clarifier si REN (Redes Energéticas Nacionais) a respecté tous les protocoles de prévention auxquels elle est tenue et si toutes les réserves prévues ont été correctement activées. Tous les détails techniques relatifs à cet événement devraient être publiés par REN afin qu’ils puissent être examinés ouvertement, en commençant par le Parlement.

    Nous ne ferons pas campagne après hier. Mais cette journée devrait être étudiée par toutes les institutions publiques, les agents économiques et le prochain gouvernement. Des défaillances majeures se sont produites à différents niveaux : dans les systèmes énergétiques sanitaires, dans les communications d’urgence de l’INEM (Instituto Nacional de Emergência Médica), dans l’approvisionnement en eau, dans l’accès aux biens de première nécessité avec la fermeture des grands magasins (seulement garantie par les petits commerces et les épiceries). En particulier, le gouvernement a échoué dans sa communication – qui a commencé par des informations erronées et a pris trop de temps pour être utile.

    Même si nous évitons de nouvelles pannes à l’avenir, les défaillances du système électrique devraient devenir plus fréquentes en raison du changement climatique et des événements extrêmes (incendies, tempêtes, inondations). Le Portugal doit disposer d’un plan d’intervention et de communication d’urgence, comprenant des systèmes de générateurs et de stockage de secours dans les services publics essentiels et les bâtiments publics (tels que les écoles) qui pourraient servir d’appui aux populations.

  • Communiqué d’Anticapitalistas à propos de la panne sur le réseau électrique...

    Lundi dernier, toute la péninsule ibérique a été privée d’électricité d’un moment à l’autre. Les causes qui ont généré l’oscillation du réseau électrique sont encore inconnues, et nous devons rejeter toute désinformation et tout opportunisme à ce sujet. En ce sens, la classe ouvrière, par le biais de ses organisations syndicales et sociales, doit avoir le droit de participer à l’enquête sur les causes de l’événement. Cependant, la dimension politique de l’événement va au-delà des causes concrètes. Le débat public suscité par le black-out aura des conséquences à court et à moyen terme. C’est pourquoi nous souhaitons mettre en évidence quatre éléments contradictoires.

    1. Ni le nucléaire ni les combustibles fossiles ne nous apportent la sécurité. Nous rejetons fermement toute nouvelle tentative de relance des centrales nucléaires et thermiques. Le nucléaire dépend de l’extraction de l’uranium, présente un risque permanent et nous lie à la gestion indéfinie des déchets nucléaires. De plus, lors de la panne de courant, les centrales nucléaires ont été les premières à s’éteindre et ont aggravé la situation. Les centrales thermiques génèrent une dépendance à l’égard de l’extraction et de l’importation de gaz et nous conduisent à la dévastation du climat. La seule voie à suivre est celle d’un système électrique 100 % renouvelable qui élimine les combustibles fossiles et facilite la transition énergétique dans d’autres secteurs, tels que l’industrie et les transports. Cela pose des défis supplémentaires pour la gestion du réseau, mais il existe suffisamment de solutions pour les relever.

    2. La transition énergétique est urgente, et le profit privé est un obstacle. Notre système électrique a été privatisé par le biais de différentes réformes entre 1988 et 1998, ce qui a de graves conséquences pour la transition énergétique. Cette privatisation a divisé la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l’électricité, ouvrant la porte à une initiative privée fragmentée et non coordonnée. L’opérateur du système électrique (REE) est détenu à 80 % par le secteur privé et, malgré les 20 % d’actionnariat public, son comportement est axé sur la maximisation de la distribution des dividendes. Il est donc difficile de réaliser les investissements nécessaires pour passer à un système d’électricité 100 % renouvelable. La production reste dominée par l’oligopole de l’électricité, et le développement des énergies renouvelables est guidé par la maximisation des profits. Cela signifie que l’installation se fait de manière désordonnée, en donnant la priorité aux emplacements les moins coûteux, de manière agressive sur le territoire, en générant un inconfort légitime en cours de route, et en ralentissant si l’espérance de profit est réduite. Les réseaux de distribution aux mains des entreprises privées de l’oligopole de l’électricité impliquent un manque d’investissement et d’entretien, et la commercialisation privatisée empêche de garantir l’accès à un approvisionnement de base en électricité, générant plus de 7000 décès dus à la pauvreté énergétique par an. Globalement, un système électrique privatisé est un obstacle d’échelle, de rapidité et de coordination au développement de la transition énergétique urgente.

    3. La transition énergétique nécessite également d’autres transformations sociopolitiques. Au-delà du système électrique, l’abandon des combustibles fossiles nécessite des transformations beaucoup plus profondes. Cela implique de grandes batailles politiques, visant à obtenir une réduction de la demande d’énergie par la réhabilitation énergétique des logements, la réduction de la dépendance aux véhicules privés et l’expansion massive des transports publics, ou encore la transformation structurelle de l’industrie vers la satisfaction des besoins sociaux. Aucune de ces transformations n’est garantie, et sans elles, la transition énergétique ne sera pas possible. C’est pourquoi nous devons promouvoir les luttes et les conflits qui avancent dans chacun de ces domaines.

    4. Il n’y a pas de temps à perdre, nous avons besoin de planification et de propriété publique. La transition énergétique urgente exige que nous nous libérions de la propriété privée qui entrave et ralentit les transformations nécessaires du système électrique et de nombreux autres secteurs. Alors que les compagnies d’électricité réalisent des millions de bénéfices chaque année, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Nous avons besoin d’une plus grande capacité de planification et de coordination, ce qui n’est pas possible tant que ces entreprises donnent la priorité à la distribution de dividendes. De même, l’utilisation actuelle de l’actionnariat public dans des entreprises comme REE ne change rien à leur comportement commercial. C’est pourquoi nous devons affirmer avec force la nécessaire socialisation de l’ensemble du système électrique. La propriété publique est une condition nécessaire pour prendre en main la transition énergétique et en garantir la planification. Cette propriété publique doit servir de levier pour élargir la participation démocratique des travailleurs et des territoires concernés, et pour promouvoir le reste des transformations sociopolitiques qui réduisent la demande d’énergie.

    En bref, le débat public après la panne ne peut se limiter aux causes techniques, il doit aller aux racines politiques et économiques, en soulevant la question d’une transition écosocialiste avec une planification démocratique. Il est évident que les gouvernements capitalistes ne vont pas promouvoir des transformations dans ce sens. Leur objectif est de garantir le profit privé, même au prix de l’investissement de ressources publiques pour y parvenir. Pour modifier cette logique, nous avons besoin d’un mouvement politique de la classe ouvrière qui lutte de manière organisée pour des améliorations ici et maintenant, mais qui vise également la constitution d’un autre type d’État, capable de faire face aux grands défis qui nous attendent en tant que société. Si la classe dirigeante a opté pour le plan de réarmement, les classes populaires doivent opter pour une transition écosocialiste qui réorganise l’utilisation des ressources et propose une autre façon d’être au monde.

    Actuellement, cela se concrétise par deux slogans :

    - Pour l’expropriation des compagnies d’électricité !

    - Planification et propriété publique pour la transition énergétique.

    Anticapitalistas, section espagnole de la IVe Internationale