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NPA l'Anticapitaliste 06 et 83 : le blog - Page 9

  • Trump prive les pauvres de nourriture pendant la crise budgétaire...

    Donald Trump a profité de la crise budgétaire, qui dure depuis plus d’un mois et a entraîné la fermeture (shutdown) du gouvernement fédéral, pour mettre fin au financement de programmes d’aide sociale qui fournissent nourriture et éducation à des dizaines de millions de personnes à faibles revenus.

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  • Pollutions, santé, climat… L’urgence écologique !

    Dans tous les domaines, la crise écologique s’accélère avec des conséquences terribles. Focus sur trois exemples qui confirment l’urgence à agir, ce qui suppose de rompre avec les logiques capitalistes. 
    Dossier réalisé par la Commission Nationale Écologie

  • Gaza : Le 29 novembre en ligne de mire...

    Alors que l’hiver arrive, Gaza, qui croule sous les débris, est laissée sans abris, sans nourriture et sans carburant. Israël poursuit sa destruction de toute la société palestinienne. Faire de la manifestation nationale unitaire pour la Palestine du 29 novembre une mobilisation de masse doit être notre priorité.

    La situation à Gaza reste préoccupante même sous « cessez-le-feu ». Un cessez-le-feu tellement bafoué qu’il n’en a plus que le nom. En effet, Israël a commis près de 200 violations depuis le 10 octobre, date de sa mise en place, et depuis plusieurs centaines de personnes ont été tuées.

    Les conditions de vie s’aggravent

    L’hiver approche et les conditions de vie s’aggravent drastiquement : l’accord de cessez-le-feu prévoyait la fourniture de plus de 300 000 tentes et abris mobiles pour héberger des centaines de milliers de familles palestiniennes. Presque toutes les habitations de Gaza ont été détruites, ces tentes sont donc une nécessité vitale. Mais évidemment, Israël n’a pas respecté cet engagement non plus. La livraison des abris, comme celle des produits de première nécessité, se fait au compte-gouttes. Entre le début du cessez-le-feu et la fin octobre, seuls 3 203 camions sur les 13 200 prévus sont entrés dans la bande de Gaza. Ce qui fait que, chaque jour, seuls 145 camions commerciaux et humanitaires en moyenne sont entrés, au lieu des 600 camions par jour.

    Gaza est un amas de débris

    Israël bloque toujours les denrées alimentaires essentielles, les médicaments, les engins lourds d’excavation pour permettre le déblaiement, et bien sûr le carburant pour les chauffages et les machines. Ils sont pourtant nécessaires : Gaza est une pile de débris, près de 90 % des habitations sont détruites ou endommagées. Une grande partie des infrastructures de Gaza, ­notamment les maisons, les écoles, les universités, les mosquées, les églises, les espaces publics et les centres de santé, ont été réduites à ruines. La quantité de débris qui recouvre le territoire correspond à 60 millions de tonnes. Même avec toutes les machines disponibles, il faudra plusieurs décennies pour tout déblayer.

    Israël bombarde, contrôle et occupe

    Comme nous l’avons indiqué depuis plusieurs semaines, Israël n’a jamais eu l’intention d’honorer un quelconque cessez-le-feu, juste gagner du temps pour le redéploiement et le réarmement. Les prétextes sont faciles à trouver. Du coup, Israël continue de bombarder et ne respecte pas l’accord qu’il a signé.

    Notamment, un des autres aspects de l’accord « Trump », le retrait de l’armée de Gaza. Pour l’instant, toute la partie Est de Gaza est contrôlée par Israël. Plus de la moitié, avec notamment les terres ­agricoles, se trouve derrière « la ligne jaune » ; Israël contrôle également les points d’entrée, notamment Rafah au sud. De la même manière, l’accord prévoit une force d’interposition de pays dits musulmans — la Turquie en tête. Mais Israël ne veut absolument pas de soldats turcs à Gaza. Netanyahou a répété que cela n’arriverait pas et a proposé que les forces d’interposition viennent d’Azerbaïdjan ! Quoi qu’il en soit, les termes de l’accord Trump vont résulter d’un rapport de forces qui va se jouer ­internationalement.

    Mobilisons-nous pour la survie de la société palestinienne

    Ce rapport de forces doit continuer, car la tendance fasciste israélienne est à l’accélération et cela ne concerne pas que Gaza. À titre d’exemple, une proposition de loi qui permettrait aux tribunaux israéliens d’imposer la peine de mort aux Palestiniens reconnus coupables d’avoir tué des Israéliens pour des « motifs nationalistes » va être proposée à la Knesset cette semaine. Cette législation ne s’applique pas aux Israéliens qui tuent des Palestiniens dans des circonstances similaires. Les prisonnierEs palestinienNEs sont un enjeu crucial. Depuis octobre 2023, Israël a arbitrairement arrêté des milliers de Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée. Au moins 10 000 personnes sont actuellement détenues dans les prisons israéliennes et ce chiffre est probablement sous-estimé. Ces prisonnierEs sont soumisEs à des mauvais traitements, tortures, viols, détention sans date de libération, etc.

    La pression doit continuer pour soutenir le peuple palestinien. Pas seulement pour Gaza, mais pour la survie de la société palestinienne dans son ensemble. Les actions de boycott, de blocages d’envois d’armements, les manifestations doivent continuer. La possibilité d’une grande manifestation de masse se profile pour le 29 novembre à Paris. Cette date doit être notre ligne de mire pour la solidarité avec la Palestine.

    Édouard Soulier

  • Ne laissons pas le RN faire la loi !

    Petit à petit, tous les verrous sautent. Avec la crise politique et le pourrissement des institutions de la 5e République, le Rassemblement national se retrouve au centre des débats parlementaires.

    « Ce n’est pas un tournant, c’est une marche »

    Le 30 octobre, lors de sa niche parlementaire, le RN a réussi à faire adopter une résolution demandant la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968, qui régit le droit de séjour des AlgérienNEs en France. Ce vote est symbolique : seuls l’exécutif et un accord avec l’Algérie pourraient abolir cet accord. 

    Mais il constitue un précédent politique majeur : c’est la première fois qu’une proposition du RN est adoptée à l’Assemblée. La résolution est passée à une voix près, grâce aux votes des députéEs Horizons et LR, et à l’absence de nombreux députéEs, en particulier macronistes.

    L’union des droites existe déjà dans les idées ; elle se matérialise à l’Assemblée. Marine Le Pen s’en gargarise : « Ce n’est pas un tournant, c’est une marche ». 

    L’islamophobie comme ciment

    Il n’est pas étonnant non plus que le ralliement de la droite traditionnelle à l’extrême droite se fasse sur fond d’islamophobie. Ainsi, une proposition de loi RN, contraignante cette fois, a déjà été adoptée par le Sénat et par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Elle vise à élargir l’interdiction des signes religieux aux activités hors de l’école, y compris pendant les voyages scolaires. Elle n’a pas été examinée, faute de temps, mais elle reviendra. Avant d’autres propositions, limitant toujours davantage les libertés des musulmanEs.

    Offensive raciste contre le droit à la santé

    L’agenda politique raciste est également porté par le gouvernement, qui veut encore réduire l’accès à l’Aide médicale de l’État (AME), une vieille obsession de la droite et de l'extrême droite.

    On en connaît les effets : augmentation des passages aux urgences, devenues la seule forme d’accès aux soins, retards de prise en charge, hausse de la mortalité des sans-papiers, effets négatifs sur la santé publique.

    Et lors de l’étude du budget de la Sécurité sociale en commission, les députéEs ont voté, à l’initiative de LR, la disparition du titre de séjour pour soins, qui permet à une personne étrangère résidant en France et atteinte d’une maladie grave de recevoir un traitement. Un droit déjà extrêmement limité, le nombre de maladies éligibles étant très faible.

    Pour un sursaut antifasciste et antiraciste

    La crise politique et institutionnelle pousse le pouvoir macroniste à trouver des solutions pour garantir le maintien de l’ordre capitaliste

    C’est pourquoi le processus de fascisation s'accélère, avec la possibilité de plus en plus crédible de l'accession du RN au pouvoir.

    La porosité entre la droite et l’extrême droite, qui partagent les mêmes obsessions racistes et autoritaires, ne doit pas faire oublier que le RN, héritier de Vichy et de l’OAS, n’est pas un parti comme un autre.

    Il y a urgence à un sursaut antifasciste et donc antiraciste, unitaire et populaire.

  • « Poursuivre nos mobilisations afin d’isoler Israël et faire basculer le rapport de force en faveur des PalestinienNEs »...

    Entretien avec TSEDEK !, collectif juif décolonial.

    Deux ans après le 7 octobre, deux ans de génocide. Qu’en dire, en quelques mots ? 

    À l’encontre d’une lecture qui prétend faire du génocide à Gaza une rupture, une vengeance menée par un gouvernement d’extrême droite suite au traumatisme du 7 octobre, il faut au contraire souligner qu’il s’inscrit dans la continuité des politiques israéliennes menées depuis 1948, tant par des gouvernements de gauche que de droite. De ce point de vue, le génocide à Gaza n’est pas la trahison d’un projet sioniste originellement positif et émancipateur, mais sa conséquence logique. L’existence d’une population autochtone constitue en effet un problème pour le sionisme dès ses débuts, dans la mesure où il vise à établir sur le territoire de la Palestine une colonie de peuplement à suprématie juive. Le nettoyage ethnique de 1948, la Nakba, la mise en place d’un système d’apartheid vis-à-vis des « Arabes israélienNEs », et finalement le génocide sont diverses solutions mises en œuvre par le régime sioniste pour résoudre ce problème.

    Le génocide à Gaza n’est pas la trahison d’un projet sioniste originellement positif et émancipateur, mais sa conséquence logique

    Depuis le 7 octobre, la mise en lumière des crimes israéliens a permis une prise de conscience du caractère intrinsèquement criminel et raciste du sionisme, et donc un développement sans précédent de l’antisionisme à travers le monde, y compris chez les principaux soutiens d’Israël, au premier rang desquels les États-Unis et la France. Parallèlement, au prix de souffrances immenses, la résistance palestinienne est parvenue à mettre en échec l’armée israélienne, l’empêchant de s’assurer un contrôle complet du territoire et d’expulser définitivement les GazaouiEs. Pour autant, le soutien inconditionnel apporté à Israël par les puissances impérialistes, en particulier les États occidentaux, n’a pas permis à ce jour d’instaurer un rapport de forces suffisant pour imposer une sortie bénéfique. À cet égard, le plan Trump, pour peu qu’il soit réellement mis en œuvre et ne soit pas rapidement violé par Israël comme l’ont été jusqu’à présent chacun des accords de cessez-le-feu, ne constitue certainement pas une issue désirable du point de vue de l’autodétermination des PalestinienNEs.

    Comment voyez-vous la situation des Juifs et Juives de la diaspora dans le contexte actuel ?

    Nous ne disposons malheureusement pas à ce jour de suffisamment d’études sociologiques pour répondre avec précision à cette question. Pour autant, il est certain que les Juif·ves à travers le monde adhèrent aujourd’hui massivement au sionisme, avec néanmoins des différences selon les pays. Aux États-Unis, il existe un nombre significatif de Juif·ves antisionistes, alors que leur nombre reste vraisemblablement très faible en France.

    Cette adhésion est un phénomène relativement récent : rappelons que le sionisme, avant la Seconde Guerre mondiale, était extrêmement minoritaire au sein du monde juif. En tant qu’elle est une production historique, cette situation est susceptible d’évoluer, mais sous-estimer l’ampleur de cette adhésion serait nous condamner à l’impuissance de ce point de vue.

    L’adhésion massive des Juif·ves au sionisme et à ses crimes soulève plusieurs problèmes. Le premier tient évidemment au fait que cette adhésion renforce le régime israélien, et donc l’oppression des PalestinienNEs. En plus d’une contribution directe (par exemple, le fait pour des volontaires de la diaspora d’intégrer l’armée israélienne), ce soutien permet également de légitimer celui des États impérialistes occidentaux, en lui apportant une forme de caution morale. La défense ­d’­Israël est ainsi présentée comme une défense des Juif·ves, discours d’autant plus efficace qu’une part considérable des Juif·ves en est convaincue.

    De la même manière, la lutte contre l’antisémitisme est instrumentalisée par ces États et par les extrêmes droites à travers le monde pour mettre en œuvre un agenda raciste et autoritaire, en s’appuyant notamment sur la théorie du « nouvel antisémitisme », qui prétend faire des minorités issues de l’immigration postcoloniale et de la gauche la principale menace pesant aujourd’hui sur les Juif·ves — opération qui permet d’un même mouvement aux forces qui avaient été historiquement les principales productrices de l’antisémitisme de se racheter une vertu.

    La lutte contre l’antisémitisme est instrumentalisée pour mettre en œuvre un agenda raciste et autoritaire

    Enfin, l’adhésion massive des Juif·ves au sionisme contribue réellement au développement de l’antisémitisme à l’international. L’assimilation des Juif·ves à Israël (discours promu par l’État israélien, les États occidentaux, les institutions juives, mais aussi par l’écrasante majorité des Juif·ves elleux-mêmes) — et donc l’assimilation des Juif·ves aux crimes du sionisme — les expose en effet au ressentiment de celles et ceux que ces crimes indignent ­légitimement.

    Du côté de TSEDEK !, où en êtes-vous dans votre développement, votre organisation, vos activités, vos projets ?

    En raison du génocide à Gaza, nous nous sommes retrouvéEs au cœur des enjeux politiques de la période, la question palestinienne et la question de l’antisémitisme ayant constitué des points centraux du débat politique français depuis deux ans. Dans ce cadre, nous avons connu une croissance rapide et commençons aujourd’hui à nous structurer dans toute la France. Comme indiqué précédemment, nous considérons que l’adhésion massive des Juif·ves au sionisme constitue un problème politique essentiel de la période. De ce point de vue, il est à nos yeux essentiel de travailler à défaire cette adhésion, et donc à faire croître le nombre de Juif·ves antisionistes.

    Depuis deux ans, nous sommes également parvenu·es à populariser nos catégories et nos analyses — que nous partageons en réalité très largement avec le reste du mouvement de soutien à la Palestine et avec le courant de l’antiracisme politique dans lequel nous nous inscrivons — au sein de la gauche plus institutionnelle. Malgré des progrès évidents, tant du point de vue de l’antiracisme que de l’antisionisme, il reste encore à notre camp un long chemin à parcourir en la matière.

    Quelles doivent être les priorités pour la lutte antiraciste et pour le mouvement de solidarité avec la Palestine dans les semaines qui viennent ?

    Il y a de bonnes raisons de penser que l’accord de cessez-le-feu qui constitue la première étape du plan Trump est particulièrement fragile. L’armée israélienne a continué à tuer après son entrée en vigueur, et l’aide humanitaire qu’elle laisse entrer dans Gaza reste très en deçà des besoins de la population, à un volume largement inférieur à celui fixé par l’accord. En outre, cet accord entérine le renoncement à la ­colonisation complète de la bande de Gaza, ce qui va à l’encontre des aspirations des plus radicaux des membres de la coalition soutenant Netanyahou. À cet égard, il est à craindre que l’acceptation du plan Trump n’ait été conditionnée à un certain nombre de garanties du président étatsunien concernant la poursuite de la colonisation en Cisjordanie, où des Palestinien·nes sont assassiné·es presque quotidiennement par les colons israélien·nes ou par l’armée qui les protège. Dans cette perspective, il est indispensable de poursuivre et d’intensifier nos mobilisations par tous les moyens possibles (soutien à BDS, manifestations, blocages, etc.), afin d’isoler toujours davantage Israël et de faire basculer le rapport de forces en faveur des Palestinien·nes.

    Les principaux fronts de la lutte antiraciste sont la lutte en faveur des exilé·es, contre les violences policières, contre la colonisation française et contre l’islamophobie

    Du point de vue de la lutte antiraciste, nous sommes convaincu·es que seule une gauche qui assume clairement la rupture avec l’ordre des choses est susceptible d’empêcher la bascule du pays dans le fascisme, alors même qu’il est de plus en plus évident que, confrontée à la perspective de la fin de son hégémonie, c’est cette porte de sortie qui est désormais ouvertement assumée par la bourgeoisie au pouvoir. Dans cette perspective, les principaux fronts de la lutte antiraciste nous semblent être la lutte en faveur des exilé·es que produisent les guerres et le pillage impérialiste du monde, la lutte contre les violences policières, la lutte contre la colonisation française en Outre-mer (rappelons, par exemple, que le nouveau gouvernement a fait part de son intention d’inscrire dans la Constitution l’accord de Bougival, ce qui constituerait un recul considérable dans la perspective de l’autodétermination du peuple kanak), et la lutte contre l’islamophobie, thème qui aura sans doute été, au cours des dernières décennies, le principal lieu de radicalisation raciste de la société et du champ politique français.

    Propos recueillis par la rédaction