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Actualités internationales... - Page 2

  • Communiqué d’Anticapitalistas à propos de la panne sur le réseau électrique...

    Lundi dernier, toute la péninsule ibérique a été privée d’électricité d’un moment à l’autre. Les causes qui ont généré l’oscillation du réseau électrique sont encore inconnues, et nous devons rejeter toute désinformation et tout opportunisme à ce sujet. En ce sens, la classe ouvrière, par le biais de ses organisations syndicales et sociales, doit avoir le droit de participer à l’enquête sur les causes de l’événement. Cependant, la dimension politique de l’événement va au-delà des causes concrètes. Le débat public suscité par le black-out aura des conséquences à court et à moyen terme. C’est pourquoi nous souhaitons mettre en évidence quatre éléments contradictoires.

    1. Ni le nucléaire ni les combustibles fossiles ne nous apportent la sécurité. Nous rejetons fermement toute nouvelle tentative de relance des centrales nucléaires et thermiques. Le nucléaire dépend de l’extraction de l’uranium, présente un risque permanent et nous lie à la gestion indéfinie des déchets nucléaires. De plus, lors de la panne de courant, les centrales nucléaires ont été les premières à s’éteindre et ont aggravé la situation. Les centrales thermiques génèrent une dépendance à l’égard de l’extraction et de l’importation de gaz et nous conduisent à la dévastation du climat. La seule voie à suivre est celle d’un système électrique 100 % renouvelable qui élimine les combustibles fossiles et facilite la transition énergétique dans d’autres secteurs, tels que l’industrie et les transports. Cela pose des défis supplémentaires pour la gestion du réseau, mais il existe suffisamment de solutions pour les relever.

    2. La transition énergétique est urgente, et le profit privé est un obstacle. Notre système électrique a été privatisé par le biais de différentes réformes entre 1988 et 1998, ce qui a de graves conséquences pour la transition énergétique. Cette privatisation a divisé la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l’électricité, ouvrant la porte à une initiative privée fragmentée et non coordonnée. L’opérateur du système électrique (REE) est détenu à 80 % par le secteur privé et, malgré les 20 % d’actionnariat public, son comportement est axé sur la maximisation de la distribution des dividendes. Il est donc difficile de réaliser les investissements nécessaires pour passer à un système d’électricité 100 % renouvelable. La production reste dominée par l’oligopole de l’électricité, et le développement des énergies renouvelables est guidé par la maximisation des profits. Cela signifie que l’installation se fait de manière désordonnée, en donnant la priorité aux emplacements les moins coûteux, de manière agressive sur le territoire, en générant un inconfort légitime en cours de route, et en ralentissant si l’espérance de profit est réduite. Les réseaux de distribution aux mains des entreprises privées de l’oligopole de l’électricité impliquent un manque d’investissement et d’entretien, et la commercialisation privatisée empêche de garantir l’accès à un approvisionnement de base en électricité, générant plus de 7000 décès dus à la pauvreté énergétique par an. Globalement, un système électrique privatisé est un obstacle d’échelle, de rapidité et de coordination au développement de la transition énergétique urgente.

    3. La transition énergétique nécessite également d’autres transformations sociopolitiques. Au-delà du système électrique, l’abandon des combustibles fossiles nécessite des transformations beaucoup plus profondes. Cela implique de grandes batailles politiques, visant à obtenir une réduction de la demande d’énergie par la réhabilitation énergétique des logements, la réduction de la dépendance aux véhicules privés et l’expansion massive des transports publics, ou encore la transformation structurelle de l’industrie vers la satisfaction des besoins sociaux. Aucune de ces transformations n’est garantie, et sans elles, la transition énergétique ne sera pas possible. C’est pourquoi nous devons promouvoir les luttes et les conflits qui avancent dans chacun de ces domaines.

    4. Il n’y a pas de temps à perdre, nous avons besoin de planification et de propriété publique. La transition énergétique urgente exige que nous nous libérions de la propriété privée qui entrave et ralentit les transformations nécessaires du système électrique et de nombreux autres secteurs. Alors que les compagnies d’électricité réalisent des millions de bénéfices chaque année, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Nous avons besoin d’une plus grande capacité de planification et de coordination, ce qui n’est pas possible tant que ces entreprises donnent la priorité à la distribution de dividendes. De même, l’utilisation actuelle de l’actionnariat public dans des entreprises comme REE ne change rien à leur comportement commercial. C’est pourquoi nous devons affirmer avec force la nécessaire socialisation de l’ensemble du système électrique. La propriété publique est une condition nécessaire pour prendre en main la transition énergétique et en garantir la planification. Cette propriété publique doit servir de levier pour élargir la participation démocratique des travailleurs et des territoires concernés, et pour promouvoir le reste des transformations sociopolitiques qui réduisent la demande d’énergie.

    En bref, le débat public après la panne ne peut se limiter aux causes techniques, il doit aller aux racines politiques et économiques, en soulevant la question d’une transition écosocialiste avec une planification démocratique. Il est évident que les gouvernements capitalistes ne vont pas promouvoir des transformations dans ce sens. Leur objectif est de garantir le profit privé, même au prix de l’investissement de ressources publiques pour y parvenir. Pour modifier cette logique, nous avons besoin d’un mouvement politique de la classe ouvrière qui lutte de manière organisée pour des améliorations ici et maintenant, mais qui vise également la constitution d’un autre type d’État, capable de faire face aux grands défis qui nous attendent en tant que société. Si la classe dirigeante a opté pour le plan de réarmement, les classes populaires doivent opter pour une transition écosocialiste qui réorganise l’utilisation des ressources et propose une autre façon d’être au monde.

    Actuellement, cela se concrétise par deux slogans :

    - Pour l’expropriation des compagnies d’électricité !

    - Planification et propriété publique pour la transition énergétique.

    Anticapitalistas, section espagnole de la IVe Internationale

  • Attaque contre la Flottille de la Liberté : un acte génocidaire de plus

    Le 2 mai 2025, le navire Conscience, appartenant à la Flottille de la Liberté et transportant de l’aide humanitaire destinée à la population de Gaza, a été attaqué par des drones armés en pleine mer, au large de Malte.

    Cette agression, survenue en eaux internationales, a provoqué un incendie et des dommages majeurs au navire. Bien que l’État colonial israélien n’ait pas revendiqué l’attaque, les organisateurs de la Flottille ainsi que plusieurs observateurs internationaux pointent sa responsabilité, au vu des menaces antérieures et des précédents similaires, notamment le raid meurtrier de 2010.

    Cet acte de piraterie d’État, totalement contraire au droit de la mer et au droit international, s’inscrit dans une politique systématique de blocus et de répression visant à étouffer toute forme de solidarité avec le peuple palestinien. Depuis mars, Israël impose un blocus total à Gaza, interdisant l’entrée de nourriture, d’eau potable, de carburant et de médicaments. Cela fait deux mois que le pire blocus jamais imposé a commencé. Absolument rien ne passe, pas un seul camion n’a pu entrer à Gaza depuis le 2 mars. Cette stratégie de famine délibérée constitue un crime de guerre. Les Nations unies alertent sur une famine généralisée imminente, avec plus de 60 000 enfants déjà en situation de malnutrition aiguë. Cette famine provoquée est une des dimensions du génocide contre la population de Gaza.

    Le NPA-l’Anticapitaliste dénonce cette attaque contre le Conscience et exprime sa solidarité totale avec les membres de la Flottille de la Liberté. Nous saluons le courage des militantEs qui, au péril de leur vie, défient le blocus illégal et génocidaire imposé à Gaza. Nous exigeons l’arrêt de la complicité de la France qui continue de soutenir militairement et diplomatiquement le régime israélien et lui assure une impunité qui encourage ses exactions.

  • 1er mai : Déclaration du Bureau exécutif de la IVe Internationale...

    Pour un 1er Mai de résistance antifasciste et anti-impérialiste

    Déclaration du Bureau exécutif de la IVe Internationale

    Le 5 avril, aux États-Unis, une immense colère s’est exprimée contre Trump et son gouvernement d’extrême droite, à travers 1 300 manifestations rassemblant 500 000 personnes. Ces mobilisations significatives ne sont qu’un début. Elles montrent qu’il est possible de riposter aux violentes attaques qui ont lieu partout dans le monde contre les intérêts de la classe ouvrière, des migrant·es, des victimes du racisme, des femmes et de la communauté LGBTI…

    Ainsi, en Serbie, en Grèce, en Corée du Sud, en Turquie, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Argentine, en Inde, des secteurs significatifs de la population se sont également soulevés contre leurs gouvernements, les mettant en difficulté, et contre l’extrême droite. Les jeunes ont joué un rôle capital dans beaucoup de ces mouvements de résistance. Le large mouvement de solidarité avec la population de Gaza, contre le génocide mis en place par l’État sioniste, qui a mobilisé des centaines de milliers de jeunes – notamment issus des milieux racisés des pays impérialistes, et des juifs antisionistes – montre la voie pour une mobilisation contre les offensives impérialistes et d’extrême droite. Ce mouvement renforce la solidarité envers la résistance ukrainienne face à l’invasion russe, la résistance du peuple kanak à l’impérialisme français et toutes les autres formes de solidarité et de résistance antifascistes et anti-impérialistes.

    Le 1er Mai 2025 doit être l’occasion, dans le monde entier, de manifester notre solidarité internationale avec les luttes contre les politiques guerrières, contre l’extrême droite, contre les politiques libérales, et pour les droits démocratiques, économiques et sociaux des peuples. Dans le monde entier, le drapeau palestinien sera brandi, comme signe de résistance.

    ***

    Le monde est devenu de plus en plus instable, incertain et dangereux. Nous devons faire face à l’urgence climatique et aux crises économique, sociale et politiques engendrées par le capitalisme. Les politiques autoritaires, xénophobes et protectionnistes de Poutine et de Trump et leurs guerres commerciales et impérialistes accélèrent la crise de ce système. Les mesures de Trump renforcent la crise économique et l’inflation, des licenciements, en plus d’approfondir l’extractivisme écocide et impérialiste. Les gouvernements autoritaires, impérialistes ou d’impérialismes régionaux de Trump, Poutine, Netanyahou, Meloni, Orbán, Erdogan, Modi, Xi Jinping et Marcos dirigent ces attaques. Leur conservatisme réactionnaire les combine avec une multiplication d’attaques contre les droits sociaux et démocratiques, notamment les droits reproductifs des femmes, les LGBTI, en particulier les personnes trans, contre la liberté de la presse et d’expression, contre les migrant·es et toutes les personnes racisé·es – qui subissent toujours plus des discriminations, sont jeté·es dans l’illégalité, sont victimes de séparations familiales, d’emprisonnement et d’expulsions.

    Face à cette situation, la IVe Internationale affirme la nécessité et l’urgence de se battre pour la liberté de circulation et d’installation, avec une égalité des droits quelle que soit la nationalité et l’origine, le genre et la sexualité.

    Elle revendique le blocage des prix et l’augmentation des salaires, l’annulation des dettes illégitimes et l’expropriation des banques et des grandes entreprises de l’énergie.

    ***

    À la politique guerrière de Trump et Poutine, qui se concrétise par l’invasion de l’Ukraine et le génocide en Palestine, ainsi que par les tentatives d’accord entre eux pour se partager les richesses ukrainiennes, la réponse ne peut pas être le militarisme. L’Union européenne tente de s’organiser pour constituer un troisième pôle économique et militaire, et participer à la fuite en avant guerrière et austéritaire. Elle utilise le prétexte de répondre à Poutine et Trump pour augmenter les budgets militaires. Elle prétend que cela nécessite des coupes drastiques dans les dépenses de protection sociale – dans les hôpitaux, les écoles, les prestations sociales, l’emploi public et, bien sûr, l’aide aux pays du Sud, comme l’a fait Trump. Cette politique est lourde de menaces pour l’humanité, que ce soit par la menace de guerres, y compris nucléaires, par la montée du néofascisme dans le monde entier, et le rejet assumé du combat contre la crise climatique.

    Dans cette situation, la IVe Internationale affirme la nécessité d’un mouvement mondial contre la guerre, contre la militarisation, en particulier contre l’arme nucléaire. Ce mouvement ne s’oppose pas – et contraire il y est intimement lié – au soutien aux luttes des peuples, armées comme non armées, contre les guerres impérialistes, en particulier en Palestine et en Ukraine, mais aussi de tous les peuples sous l’emprise de l’impérialisme et de puissances régionales, au Congo, au Soudan, au Sahel, au Kurdistan, en Arménie, au Yémen, au Myanmar… Car il ne peut y avoir de paix sans justice.

    Nous voulons construire un autre monde, basé sur la coopération et non la violence, la socialisation (des ressources naturelles, des transports, des banques…) et non la concurrence, sur les choix démocratiques de ce qu’on produit et de quelles marchandises on fait circuler, sur la solidarité plutôt que sur la haine, encouragée par l’extrême droite. À l’avant-garde de ce combat sont présent·es celles et ceux qui se battent contre l’extrême droite, contre les gouvernements libéraux, contre la guerre, pour la libération de la Palestine et de l’Ukraine.

    La IVe Internationale l’exprime dans son Manifeste pour la révolution écosocialiste adopté lors de son 18e congrès.

    À l’occasion de ce 1er Mai, elle appelle la classe ouvrière, les paysan·nes, les habitant·es des quartiers populaires et les peuples et couches opprimés à se mobiliser massivement pour changer le monde. Face à la montée de l’extrême droite et des politiques autoritaires de tous les gouvernements, elle appelle à la construction de campagnes de riposte unitaires contre le militarisme, l’impérialisme, le néofascisme et le néolibéralisme. Changeons le rapport de forces !

    • Solidarité internationale contre l’impérialisme et l’autoritarisme en le 1er Mai, journée historique de la résistance et de la solidarité internationale !

    • Halte aux guerres et à la militarisation ! Libérons la Palestine ! Retrait des troupes russes d’Ukraine !

    • Arrêtons l’extrême droite, partout dans le monde !

    • Défense des revendications des travailleur·ses, pour une révolution écosocialiste !

  • Cent jours dans la salle d’attente du fascisme...

    Depuis son entrée en fonction il y a 100 jours, Donald Trump s’est employé à détruire ce qu’il y a de libéral et de démocratique dans l’État capitaliste américain et ses systèmes de protection sociale, à supprimer les droits des citoyenNEs et des non-citoyenNEs et à s’attaquer aux institutions de la société civile telles que les universités et les médias.

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  • Non au projet russo-étatsunien d’annexion de l’Ukraine !

    Le couperet est tombé la semaine passée : les USA ont fait connaître leur proposition définitive pour « résoudre » l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En cas de refus, ils se retireront des négociations — comprendre : ils stopperont le soutien militaire à l’Ukraine.

    Sans surprise, la proposition épouse les vues de Moscou et ses objectifs de guerre. Citons notamment : reconnaissance de la Crimée par les USA ; maintien des territoires occupés sous contrôle russe (soit 18,5 % de l’Ukraine) ; levée des sanctions imposées à la Russie depuis 2014 ; gestion étatsunienne de la centrale nucléaire de Zaporijjia, pour fournir de l’électricité aux UkrainienNEs et aux Russes ; renforcement de la coopération économique entre les USA et… la Russie. Quant à l’Ukraine, sommée de se plier aux diktats impérialistes, elle se verrait imposer un deal colonial pour l’exploitation des minerais, alors qu’aucune source de financement pour sa reconstruction n’est proposée et que les garanties de sécurité sont renvoyées à la responsabilité des Européens.

    Pression sur l’Ukraine à son comble

    Zelensky s’est offusqué de cette proposition de paix qui n’est rien d’autre qu’une violation majeure du droit international et une incitation à l’invasion des « petits » pays aux quatre coins du globe. L’Ukraine, soutenue par les Européens, a fait une contre-proposition, rejetant la démilitarisation du pays ainsi que toute concession territoriale préalable à des discussions, et demandant des précisions sur les garanties de sécurité en cas de nouvelle agression : l’assouplissement des sanctions devra se faire postérieurement à un véritable accord de paix.

    En réaction, Trump s’est emporté contre Zelensky, en déclarant notamment qu’il « peut avoir la paix ou se battre pendant encore trois ans avant de perdre tout le pays ». Tandis que les bombardements contre les habitations et les installations civiles des villes ukrainiennes sont incessants depuis le début du processus de négociation, la pression sur l’Ukraine est à son comble. Dimanche dernier, le secrétaire d’État américain Marco Rubio annonçait que le retrait des États-Unis ou la signature d’un accord serait acté dans la semaine.

    Le retrait étatsunien, et après ?

    Si la signature d’un accord ne peut être écartée, elle reste fortement hypothétique. L’absence de position claire du gouvernement russe dans la séquence laisse à penser qu’il va continuer de pousser son avantage en misant sur un désengagement militaire étatsunien. Du côté ukrainien, tout dépendra de la capacité à continuer à résister, et donc à pouvoir s’appuyer sur les États européens solidaires de l’Ukraine.

    Si l’on veut éviter le scénario du pire, à savoir la défaite de l’Ukraine et le renforcement du néofascisme russe, la solidarité internationale doit être plus forte que jamais.

    Pour notre part, avec nos camarades sur place et l’Ukraine qui résiste, nous continuerons de défendre : « Le départ des troupes russes. Pas d’annexions. La liberté de déterminer notre avenir sans pression extérieure. Le droit au retour. Des négociations sous contrôle démocratique. Ce ne sont pas des formules magiques. Elles ne se matérialiseront pas d’elles-mêmes. »1

    Gin et Elias Vola

    • 1. Extrait de l’Intervention d’Oleksandr Kyselov, membre de Sotsialnyi Rukh en Ukraine, au congrès de mars 2025 de la IVe Internationale
  • Le massacre des journalistes à Gaza...

    Mercredi 16 avril, sur les marches de l’Opéra Bastille à Paris, s’est tenu un rassemblement de soutien aux journalistes palestinienEs systématiquement cibléEs par les drones et autres bombes de l’armée israélienne (et on peut dire : enfin !). 

    Rassemblement très émouvant où à la lecture des noms des journalistes assassinéEs, les journalistes français tombaient sur les marches de l’Opéra.

    Couvrir le massacre au prix de sa vie

    Plus de 200 morts en dix-huit mois de ce que les médias français appellent une « guerre », bien qu’il y ait une seule armée pilonnant des populations civiles piégées dans un minuscule territoire dont il est impossible de s’échapper. La presse étrangère étant empêchée d’entrer à Gaza, les journalistes palestinienNEs sont les seulEs à pouvoir couvrir le massacre et ils et elles le payent de leur vie. Le matin même, Fatma Hassouna, une jeune femme photo reporter, avait été tuée chez elle avec toute sa famille par un missile. Elle est le fil rouge d’un documentaire qui sera présenté dans quelques semaines au Festival de Cannes. 

    Rien sur les grandes chaînes de télé françaises

    Quelques jours auparavant, Hossam Shabat, travaillant pour Al Jazeera, avait été assassiné par un missile alors qu’il circulait dans une voiture clairement identifiée par de grandes lettres TV sur son toit. Il avait écrit un message en forme de testament à publier sur les réseaux sociaux, au cas où il serait tué, ce qui n’est pas courant pour un jeune homme de 23 ans. Mais l’espérance de vie d’unE journaliste à Gaza est très courte.

    Dans la nuit du 6 au 7 avril, Ahmed Mansour, journaliste pour Palestine Today a été brûlé vif dans la tente de la presse installée près de l’hôpital de Khan Younès. Les images de son martyre, assis derrière son ordinateur et enveloppé par les flammes ont fait le tour du monde, mais on ne les verra jamais à la télévision en France. 

    Pas plus qu’on a vu des images de ce rassemblement de soutien, à part 2 minutes sur France 24 et TV5 monde. Silence et black-out du côté des grandes chaînes publiques et privées, alors que tous les syndicats de la profession et les sociétés de journalistes y appelaient. 

    Mireille Court

  • Solidarité avec Rima Hassan : refusons la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien !

    Plus de onze heures consécutives, c’est le temps qu’aura duré l’audition libre de l’eurodéputée Rima Hassan par la BRDP(Brigade de répression de la délinquance aux personnes) de la police judiciaire parisienne en raison de ses positions propalestiniennes. Il s’agit d’une tentative d’intimidation politique, d’un acte de harcèlement visant à étouffer la voix d’une militante franco-palestinienne, opposante à l’impérialisme israélien et à criminalisertoute solidarité active avec le peuple palestinien !

    Non à l’intimidation des militant·es propalestinien·nes

    Avec une enquête pour « apologie du terrorisme » et « menaces de mort », déclenchée par des plaintes, notamment de responsables politiques, l’État français poursuit sa stratégie de silenciation des voix dénonçant le génocide en Palestine. Me Vincent Brengarth, avocat de Rima Hassan, rappelle d’ailleurs que « depuis de nombreux mois, de nombreuses convocations de personnes (militants, syndicalistes...) du chef d’apologie du terrorisme interviennent dans le contexte de l’offensive menée par Israël. [...]Ces poursuites sont généralement diligentées par le parquet, subordonné à l’exécutif ».

    Si l’eurodéputée de la France insoumise dérange, c’est parce qu’elle rappelle avec force une vérité historique : l’oppression systématique du peuple palestinien par Israël constitue bien une réalité coloniale et impérialiste. Celleux qui, aujourd’hui, tentent de la faire taire sont les complices des crimes de l’occupation israélienne. Onze heures d’interrogatoire ininterrompues représentent une manœuvre brutale destinée à faire plier une militante refusant les diktats idéologiques des défenseur·es de l’apartheid israélien.

    Tous·tes uni·es contre la répression

    Cette répression s’inscrit dans un contexte plus large de criminalisation des militant·es antifascistes, anticolonialistes et anti-impérialistes. L’utilisation répétée de l’accusation d’ « apologie du terrorisme » est devenue l’arme favorite d’un pouvoir réactionnaire, désireux d’écraser toute résistance antifasciste et populaire en étouffant le débat public. Nous dénonçons les dérives d’un État policier, qui mobilise des dispositifs sécuritaires sans rapport avec l’expression politique d’une représentante parlementaire. Les lois d’exception qui ont visé d’abord largement les musulman·es sous couvert de lutte contre l’islamisme sont appliquées en dehors de toute menace réelle. La liberté d’expression et l’État de droit sont menacés, et comme souvent, les personnes racisé·es sont les premières visées.

    Face à cette intimidation inacceptable, nous affirmons notre entière solidarité avec Rima Hassan. Son combat est le nôtre, celui de tous·tes celleux qui combattent l’impérialisme où qu’il soit et prônent l’autodétermination pour tous les peuples. Nous exigeons l’arrêt immédiat des poursuites à son encontre et appelons l’ensemble des forces de notre camp politique à amplifier la mobilisation contre la répression.

    Lutter pour la Palestine n’est pas un crime, mais un devoir internationaliste et antifasciste. Soutien total à Rima Hassan !