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Actualités internationales... - Page 7

  • Non au projet russo-étatsunien d’annexion de l’Ukraine !

    Le couperet est tombé la semaine passée : les USA ont fait connaître leur proposition définitive pour « résoudre » l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En cas de refus, ils se retireront des négociations — comprendre : ils stopperont le soutien militaire à l’Ukraine.

    Sans surprise, la proposition épouse les vues de Moscou et ses objectifs de guerre. Citons notamment : reconnaissance de la Crimée par les USA ; maintien des territoires occupés sous contrôle russe (soit 18,5 % de l’Ukraine) ; levée des sanctions imposées à la Russie depuis 2014 ; gestion étatsunienne de la centrale nucléaire de Zaporijjia, pour fournir de l’électricité aux UkrainienNEs et aux Russes ; renforcement de la coopération économique entre les USA et… la Russie. Quant à l’Ukraine, sommée de se plier aux diktats impérialistes, elle se verrait imposer un deal colonial pour l’exploitation des minerais, alors qu’aucune source de financement pour sa reconstruction n’est proposée et que les garanties de sécurité sont renvoyées à la responsabilité des Européens.

    Pression sur l’Ukraine à son comble

    Zelensky s’est offusqué de cette proposition de paix qui n’est rien d’autre qu’une violation majeure du droit international et une incitation à l’invasion des « petits » pays aux quatre coins du globe. L’Ukraine, soutenue par les Européens, a fait une contre-proposition, rejetant la démilitarisation du pays ainsi que toute concession territoriale préalable à des discussions, et demandant des précisions sur les garanties de sécurité en cas de nouvelle agression : l’assouplissement des sanctions devra se faire postérieurement à un véritable accord de paix.

    En réaction, Trump s’est emporté contre Zelensky, en déclarant notamment qu’il « peut avoir la paix ou se battre pendant encore trois ans avant de perdre tout le pays ». Tandis que les bombardements contre les habitations et les installations civiles des villes ukrainiennes sont incessants depuis le début du processus de négociation, la pression sur l’Ukraine est à son comble. Dimanche dernier, le secrétaire d’État américain Marco Rubio annonçait que le retrait des États-Unis ou la signature d’un accord serait acté dans la semaine.

    Le retrait étatsunien, et après ?

    Si la signature d’un accord ne peut être écartée, elle reste fortement hypothétique. L’absence de position claire du gouvernement russe dans la séquence laisse à penser qu’il va continuer de pousser son avantage en misant sur un désengagement militaire étatsunien. Du côté ukrainien, tout dépendra de la capacité à continuer à résister, et donc à pouvoir s’appuyer sur les États européens solidaires de l’Ukraine.

    Si l’on veut éviter le scénario du pire, à savoir la défaite de l’Ukraine et le renforcement du néofascisme russe, la solidarité internationale doit être plus forte que jamais.

    Pour notre part, avec nos camarades sur place et l’Ukraine qui résiste, nous continuerons de défendre : « Le départ des troupes russes. Pas d’annexions. La liberté de déterminer notre avenir sans pression extérieure. Le droit au retour. Des négociations sous contrôle démocratique. Ce ne sont pas des formules magiques. Elles ne se matérialiseront pas d’elles-mêmes. »1

    Gin et Elias Vola

    • 1. Extrait de l’Intervention d’Oleksandr Kyselov, membre de Sotsialnyi Rukh en Ukraine, au congrès de mars 2025 de la IVe Internationale
  • Le massacre des journalistes à Gaza...

    Mercredi 16 avril, sur les marches de l’Opéra Bastille à Paris, s’est tenu un rassemblement de soutien aux journalistes palestinienEs systématiquement cibléEs par les drones et autres bombes de l’armée israélienne (et on peut dire : enfin !). 

    Rassemblement très émouvant où à la lecture des noms des journalistes assassinéEs, les journalistes français tombaient sur les marches de l’Opéra.

    Couvrir le massacre au prix de sa vie

    Plus de 200 morts en dix-huit mois de ce que les médias français appellent une « guerre », bien qu’il y ait une seule armée pilonnant des populations civiles piégées dans un minuscule territoire dont il est impossible de s’échapper. La presse étrangère étant empêchée d’entrer à Gaza, les journalistes palestinienNEs sont les seulEs à pouvoir couvrir le massacre et ils et elles le payent de leur vie. Le matin même, Fatma Hassouna, une jeune femme photo reporter, avait été tuée chez elle avec toute sa famille par un missile. Elle est le fil rouge d’un documentaire qui sera présenté dans quelques semaines au Festival de Cannes. 

    Rien sur les grandes chaînes de télé françaises

    Quelques jours auparavant, Hossam Shabat, travaillant pour Al Jazeera, avait été assassiné par un missile alors qu’il circulait dans une voiture clairement identifiée par de grandes lettres TV sur son toit. Il avait écrit un message en forme de testament à publier sur les réseaux sociaux, au cas où il serait tué, ce qui n’est pas courant pour un jeune homme de 23 ans. Mais l’espérance de vie d’unE journaliste à Gaza est très courte.

    Dans la nuit du 6 au 7 avril, Ahmed Mansour, journaliste pour Palestine Today a été brûlé vif dans la tente de la presse installée près de l’hôpital de Khan Younès. Les images de son martyre, assis derrière son ordinateur et enveloppé par les flammes ont fait le tour du monde, mais on ne les verra jamais à la télévision en France. 

    Pas plus qu’on a vu des images de ce rassemblement de soutien, à part 2 minutes sur France 24 et TV5 monde. Silence et black-out du côté des grandes chaînes publiques et privées, alors que tous les syndicats de la profession et les sociétés de journalistes y appelaient. 

    Mireille Court

  • Solidarité avec Rima Hassan : refusons la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien !

    Plus de onze heures consécutives, c’est le temps qu’aura duré l’audition libre de l’eurodéputée Rima Hassan par la BRDP(Brigade de répression de la délinquance aux personnes) de la police judiciaire parisienne en raison de ses positions propalestiniennes. Il s’agit d’une tentative d’intimidation politique, d’un acte de harcèlement visant à étouffer la voix d’une militante franco-palestinienne, opposante à l’impérialisme israélien et à criminalisertoute solidarité active avec le peuple palestinien !

    Non à l’intimidation des militant·es propalestinien·nes

    Avec une enquête pour « apologie du terrorisme » et « menaces de mort », déclenchée par des plaintes, notamment de responsables politiques, l’État français poursuit sa stratégie de silenciation des voix dénonçant le génocide en Palestine. Me Vincent Brengarth, avocat de Rima Hassan, rappelle d’ailleurs que « depuis de nombreux mois, de nombreuses convocations de personnes (militants, syndicalistes...) du chef d’apologie du terrorisme interviennent dans le contexte de l’offensive menée par Israël. [...]Ces poursuites sont généralement diligentées par le parquet, subordonné à l’exécutif ».

    Si l’eurodéputée de la France insoumise dérange, c’est parce qu’elle rappelle avec force une vérité historique : l’oppression systématique du peuple palestinien par Israël constitue bien une réalité coloniale et impérialiste. Celleux qui, aujourd’hui, tentent de la faire taire sont les complices des crimes de l’occupation israélienne. Onze heures d’interrogatoire ininterrompues représentent une manœuvre brutale destinée à faire plier une militante refusant les diktats idéologiques des défenseur·es de l’apartheid israélien.

    Tous·tes uni·es contre la répression

    Cette répression s’inscrit dans un contexte plus large de criminalisation des militant·es antifascistes, anticolonialistes et anti-impérialistes. L’utilisation répétée de l’accusation d’ « apologie du terrorisme » est devenue l’arme favorite d’un pouvoir réactionnaire, désireux d’écraser toute résistance antifasciste et populaire en étouffant le débat public. Nous dénonçons les dérives d’un État policier, qui mobilise des dispositifs sécuritaires sans rapport avec l’expression politique d’une représentante parlementaire. Les lois d’exception qui ont visé d’abord largement les musulman·es sous couvert de lutte contre l’islamisme sont appliquées en dehors de toute menace réelle. La liberté d’expression et l’État de droit sont menacés, et comme souvent, les personnes racisé·es sont les premières visées.

    Face à cette intimidation inacceptable, nous affirmons notre entière solidarité avec Rima Hassan. Son combat est le nôtre, celui de tous·tes celleux qui combattent l’impérialisme où qu’il soit et prônent l’autodétermination pour tous les peuples. Nous exigeons l’arrêt immédiat des poursuites à son encontre et appelons l’ensemble des forces de notre camp politique à amplifier la mobilisation contre la répression.

    Lutter pour la Palestine n’est pas un crime, mais un devoir internationaliste et antifasciste. Soutien total à Rima Hassan !

  • Tension avec l’Algérie, les frustrations du colon...

    Après une courte période de reprise du dialogue, la tension entre l’Algérie et la France s’est accentuée et a escaladé encore d’un cran. Démarrée en août dernier à la suite de la reconnaissance de la légitimité coloniale du Maroc sur le Sahara occidental, elle n’a fait que s’aggraver depuis et représente le niveau le plus grave jamais atteint depuis l’indépendance en 1962.

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  • Chikungunya à la Réunion : chronique d’un fiasco...

    L’épidémie précédente de « chik » en 2005-2006 avait très fortement marqué la population réunionnaise. Tout d’abord, il avait fallu un certain temps pour identifier la maladie, puis les personnes infectées en très grand nombre, près de 260 000 au total, avaient été très diminuées dans leurs capacités physiques, parfois pendant des mois. Plus de 200 personnes étaient décédées et un très grand nombre (les proportions varient de 15 à 70% selon les études) présentaient encore des douleurs importantes plusieurs années après. On est donc assez loin d’un rhume.

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  • Gaza : « La démission du monde est plus douloureuse que la guerre elle-même »...

    Des lits d’hôpitaux chargés de blessés qu’on pousse dans un noir d’encre, achoppant sans cesse contre les gravats ; des parents qui arrachent leur enfant au respirateur artificiel et l’emportent en courant dans la nuit. Yousef Abu Sakran raconte comment il a saisi son fils Mohammad, 5 ans, brûlé au troisième degré au dos et aux jambes : « J’ai pris mon fils et j’ai couru avec lui. Il hurlait de douleur, ses brûlures et ses blessures saignaient énormément. Ils bombardent nos maisons sur nos têtes puis les hôpitaux où les blessés sont soignés. Où aller à présent ?»1

    L’hôpital al-Ahli, bombardé par l’occupant dans la nuit du 13 avril, recevait chaque jour des dizaines de blessés. La pharmacie a été détruite, privant les patientEs du peu de médication qu’ils recevaient. Aujourd’hui à Gaza, être blessé de blessures que partout ailleurs au monde on pourrait soigner, c’est être condamné à mort. « À présent, Gaza est sans hôpital », commente Anas el-Sharif. « Cet hôpital était la vie des familles palestiniennes. Nous mourrons en silence, sans soins médicaux, dans les massacres qui continuent. L’occupant extermine toute vie ici2. »

    Des crimes de guerre qui sont la règle depuis 2006

    Le bombardement d’al-Ahli est choquant, mais tout sauf surprenant dans la logique de l’impunité. Dans un monde cynique où les puissants se rangent aux côtés des plus forts, la force fait le droit. C’est aussi simple que ça. Le 17 octobre 2023, l’occupant avait bombardé une première fois al-Ahli, assassinant au moins 500 PalestinienNEs. C’était le test ultime, passé avec succès. À l’époque, l’occupant avait jugé bon de faire gober qu’un missile artisanal palestinien était à l’origine de ce cataclysme que seules des bombes d’une tonne ultra perfectionnées peuvent occasionner. Une fois de plus, l’Occident avait fait semblant de croire à ces mensonges, et depuis tout est permis. Mais rappelons que de fait, le crime de guerre que constitue le ciblage des hôpitaux, des ambulances et des soignants est la règle à Gaza depuis 2006.

    Partout dans le monde, en cas d’urgence, les secours affluent de toute part pour renforcer la réponse médicale et humanitaire. À Gaza, le processus est inversé : plus les besoins augmentent, moins il y a de quoi y faire face. L’occupant empêche les médecins d’entrer, bloque toute arrivée de biens médicaux depuis le 2 mars, et empêche les évacuations de patients. « Gaza n’est pas un endroit où il fait bon être malade », constate Ahmad al-Najjar, journaliste à Gaza3.

    Gaza est aussi le dernier endroit au monde où naître, où grandir, où être parent – où vivre. À Gaza, il n’y a plus que deux couleurs : le gris de la mort, des gravats, qui colle aux visages, aux cheveux, et le rouge du sang. « Mieux vaut être en enfer qu’à Gaza », résume le Dr. Mads Gilbert4.

    Soutien occidental à la Nakba

    Cela n’est pas le résultat d’une malédiction qui frapperait les PalestinienNEs, mais la conséquence logique de 77 ans de soutien occidental sans faille à la politique de « Nakba structurelle » menée par l’occupant, selon les termes du juriste international Ardi Imseis5.

    « Quelle armée au monde est assez lâche, assez sadique pour attaquer, en pleine nuit, des blessés et des malades, des médecins et des infirmiers ? On n’assiste pas seulement à l’effondrement d’un système de soins, mais à l’effondrement de la colonne vertébrale morale des gouvernements occidentaux qui ne réagissent pas », dénonce Dr. Mads Gilbert. « L’armée d’occupation n’a pas le courage de s’attaquer à la résistance armée mais s’attaque à la société civile. Leur but est de briser la fabrique sociale de la société palestinienne, c’est pourquoi ils détruisent les universités, les écoles, les archives, les bibliothèques, les hôpitaux, les ambulances. Le but n’est pas d’éradiquer le Hamas mais le peuple palestinien ; ça porte un nom : le nettoyage ethnique6. »

    À Gaza, tout le monde a perdu quelqu’un. Et certains ont perdu tout le monde. En trois semaines, l’ONU a répertorié 36 bombardements ayant tué uniquement des femmes et des enfants7.

    Aucun parent au monde ne devrait embrasser le petit visage de son enfant enveloppé dans un linceul blanc maculé de sang. Aucun enfant au monde ne devrait se retrouver seul, s’agrippant au corps sans vie de ses parents qu’on emporte. Personne ne devrait jamais être amené à entendre, impuissant, les appels de son ami coincé sous les décombres, que rien ni personne ne pourra secourir.

    80 personnes n’ont pu être sorties des gravats mercredi dernier dans un énième massacre à Shuja’iya. Aucun parent au monde ne devrait connaître la peine de Um Ibrahim et Zaki Abu Mahadi, qui en une fraction de seconde ont perdu leurs six fils, ciblés alors qu’ils distribuaient de l’aide lundi à Deir el Balah – le plus jeune avait 10 ans. Aucun médecin au monde ne devrait regretter d’avoir choisi d’amputer des deux bras un bébé de huit mois plutôt que de le laisser mourir. Aucun parent au monde ne devrait être confronté, dévasté, à l’agonie de son enfant par malnutrition. Aujourd’hui, 60 000 enfants de moins de 5 ans encourent de grands risques de présenter des complications et des troubles neurologiques irréversibles en raison du manque d’eau et de nourriture8. Aujourd’hui, à Gaza, le risque de mourir de déshydratation est encore plus grand que le risque de mourir bombardé9.

    L’occupant est perpétuellement considéré comme la victime

    L’impunité mène dans un implacable mécanisme à la banalisation de l’horreur, à la normalisation d’un processus d’escalade en termes de violations du droit, de violence infligée à une population occupée. Les PalestinienNEs sont délibérément abandonnés à la violence coloniale, sacrifiés sur l’autel de la domination blanche, du suprémacisme sioniste, et l’occupant est perpétuellement considéré comme la victime, quels que soient les crimes qu’il commet.

    « En tant que fils de survivants de l’Holocauste, il m’était difficile de faire l’analogie avec les Nazis. Mais au fil des mois, il est devenu très difficile de regarder le génocide à Gaza sans penser aux images atroces de ce que les Nazis ont fait aux Juifs », selon Andrew Feinstein. « La puissance occupante, dotée de l’arme nucléaire, armée jusqu’aux dents par la superpuissance américaine, se pose en victime. C’est une psychose. Ce qui se passe à Gaza est un holocauste. Netanyahou et Trump parlent ouvertement de leur intention finale, qui est le nettoyage ethnique du peuple palestinien. Celui qui marche comme un fasciste, qui parle comme un fasciste, qui assassine les enfants comme un fasciste est un fasciste sanguinaire10. »

    Répétons qu’alors que l’occupation est fondamentalement illégale et reconnue comme un crime de guerre par la plus haute cour du monde (CIJ 19.7.2024), le droit international reconnaît la légalité de la résistance palestinienne, « par tous les moyens à disposition »11. Rappelons, avec Daud Abdullah, qu’« aucun mouvement de libération ne s’engage dans la lutte armée dans le simple but de se battre ; il s’agit toujours d’un des moyens pour atteindre un but, pas d’un but en soi. […] Comme Khaled Meshaal, ancien chef du bureau politique du Hamas l’explique : “Le Hamas n’est pas un groupe militaire, mais un mouvement de libération nationale” »12. Rappelons, à toutes fins utiles, qu’un acte illégal de résistance ne délégitime pas la résistance.

    Chaque souffle de vie est un combat à Gaza

    Rappelons que le Hamas demande depuis 2009 la tenue d’élections et s’est toujours dit prêt à laisser le pouvoir immédiatement à tout gouvernement d’union nationale intérimaire.

    Rappelons qu’à de nombreuses reprises, le Hamas a proposé de déposer les armes dans le cadre d’une trêve de plusieurs décennies en échange de la fin de l’occupation. Ahmad Yassine, Abdelaziz al-Rantissi et Ahmad Jabari ont été assassinés par l’occupant pour avoir fait une telle offre13. En avril 2024, le Hamas a réitéré la même proposition, ainsi qu’en mars dernier. L’occupant a réagi promptement par le carnage de centaines de PalestinienNEs le 18 mars.

    Rappelons enfin que le 16 janvier a été conclu un accord de cessez-le-feu devant mener à la libération de tous les captifs israéliens, à la fin totale de la guerre et au retrait de l’occupant. Durant le cessez-le-feu, comme nous le savons, plus de 150 PalestinienNEs ont été assassinés par l’occupant par ciblage direct, et Israël impose depuis 50 jours un blocus total sur tout : nourriture, biens médicaux, fuel, capacité à fournir de l’eau. Israël dit ouvertement se servir du blocus comme moyen de pression. L’objectif est clair et claironné : le nettoyage ethnique de la bande de Gaza.

    Comment attendre de la résistance palestinienne qu’elle libère les captifs sans aucun horizon politique ? L’occupant réduit sa proposition de trêve à un échange de prisonniers pour ensuite à nouveau bombarder, affamer, occuper, confisquer. Quelle injure, quel cynisme ! Comment nos médias peuvent-ils laisser entendre que les cartes seraient dans les mains de la résistance ? C’est obscène et grotesque. En revanche, le Hamas se dit prêt à toute proposition menant à un cessez-le-feu permanent et au retrait de l’armée d’occupation. «Nous ne reviendrons pas sur nos demandes légitimes : arrêt total de la guerre, retrait des forces israéliennes, reconstruction de Gaza», pose le Hamas14. Il s’agit, ni plus ni moins, de ce à quoi l’occupant s’était engagé le 16 janvier lors de la conclusion des termes du cessez-le-feu. À maintes reprises, le Hamas a proposé de libérer tous les captifs en une fois en échange du retrait de l’armée d’occupation et de la fin de la guerre, et a encore rappelé sa position jeudi15.

    « Il n’y a pas une occupation du terrain et une indépendance des personnes. C’est le pays global, son histoire, sa pulsation quotidienne qui sont contestés, défigurés, dans l’espoir d’un définitif anéantissement. Dans ces conditions, la respiration de l’individu est (…) une respiration de combat. », Franz Fanon16.

    Je voudrais terminer par une pensée pour Alaa Manoun, enceinte, survivante dimanche à Jabaliya d’un bombardement qui a assassiné son mari, sa mère et sa fille de 2 ans.

    Une pensée pour Maissa, 3 ans, sauvée des décombres, le visage en sang, dont la première parole, encore sous le béton, et sans cesse répétée depuis, déchire le cœur : « Où est maman ? ».

    Marie Schwab, le 18 avril 2025

    Le titre est issu des propos de Nooh al-Shaghnobi, secouriste. 

     

    • 1. Maram Humaid, How the sick and injures fled as Israel bombed Gaza’s al-Ahli Hospital, Al Jazeera, 13.4.2025 https://www.google.com/u…
    • 2. Israeli forces put Gaza’s Christian hospital out of service on Palm Sunday (vidéo), Al Jazeera, 13.4.2025 https://www.google.com/u…
    • 3. Can Israel continue bombing Gaza’s health services ? (vidéo) Inside story, Al Jazeera, 14.4.2025 https://www.google.com/u…
    • 4. ‘I would prefer to be in hell than be in Gaza rignt now’ (vidéo), Al Jazeera, 13.4.2025 https://www.google.com/u…
    • 5. The Nakba and the UN’s Permanent Responsibilitry for the Question of Palestine by Prof. Ardi Imseis, Welcome to the United Nations, 17.5.2024 https://www.google.com/u…
    • 6. Can Israel continue bombing Gaza’s health services ? (vidéo) Inside story, Al Jazeera, 14.4.2025 https://www.google.com/u…
    • 7. UN says 36 Israeli attacks in Gaza killed ‘only women and children’, Al Jazeera, 11.4.2025 https://www.google.com/u…
    • 8. Over 60.000 children age five and under face malnutrition: UN coordinator for Mideast peace, Anadolu, 12.4.2025 https://www.google.com/u…
    • 9. Gaza residents share fears of thirst after Israel destroys water ressources (vidéo), Newsfeed, Al Jazeera, 10.4.2025 https://www.google.com/u…
    • 10. Andrew Feinstein, Gaza is a Holocaust and Israel is a Fascist State (vidéo), Double Down News, 9.4.2025 https://www.doubledown.n…
    • 11. résolutions 2955 et 3034 de 1972, résolution 3246 de 1974, résolution 45/130 de 1990
    • 12. Daud Abdullah, Histoire de la politique étrangère du Hamas, Ed. Erick Bonnier, 2023, p. 289. Traduction de Christophe Oberlin.
    • 13. Respectivement en mars 2004, avril 2004, 2012.
    • 14. Hamas says its approach to Cairo talks is ‘responsible and positive’, Al Jazeera, 14.4.2025.
    • 15. Hamas’ Gaza chief says group ready to release all hostages (vidéo), Reuters, 17.4.2025. https://www.google.com/u…
    • 16. Franz Fanon, L’an V de la révolution algérienne, Ed. François Maspero, 1959.
  • Gaza, nous sommes toujours avec toi !

    L’enfer continue à Gaza et en Cisjordanie. L’armée israélienne a rompu la trêve et repris  le génocide, tuant à nouveau des milliers de femmes et d’enfants, des journalistes, des personnels médicaux. Elle ordonne une fois de plus à des milliers de Gazaouis de quitter leurs abris de fortune pour fuir on ne sait où. Et en Cisjordanie Israël continue son plan d’annexion des territoires occupés, par le nettoyage ethnique. 

    Que fait la communauté internationale? Rien!

    Pire, ils mêlent l’insulte à l’indifférence. Il y a quelques jours, Ursula Von der Layen, la Présidente de la Commission européenne, a osé annoncer que l’Europe allait donner 1,5 milliards pour « stabiliser » Gaza et la Cisjordanie ! Comme si la tragédie en cours en Palestine était due à une catastrophe naturelle.  Comme si un petit milliard pouvait suffire à stopper la machine de mort israélienne et l’immensité de ses destructions.

    Quant à Macron, il vient d’annoncer que, peut-être, dans un an, il pourrait reconnaître un Etat Palestinien. Quel cynisme…dans un an, que restera-t-il de la Palestine ?

    Honte à ces gouvernements qui soutiennent, accompagnent et se rendent complices des crimes de l’Etat d’Israël ! Nous le savons, la seule chose qui pourrait arrêter Netanyahou ce sont des sanctions financières, culturelles et économiques. C’est un embargo sur les armes. Et c’est bien la seule chose que nos gouvernements occidentaux se refusent à faire.

    Solidarité avec les voix qui s’élèvent pour dénoncer le génocide

    Nous serons toujours du côté de la justice et de la liberté. C’est pourquoi nous saluons nos amis et camarades, le chercheur François Burgat, Anasse Kazib, porte parole de Révolution permanente et tous ceux et celles mis.es en examen ou déjà jugé.es pour apologie du terrorisme. Avec elles et eux, nous refusons de plier, de détourner le regard. Nous devons continuer de nous battre pour contre le génocide, pour la liberté des palestiniens et des palestiniennes.

    Nous saluons la grève de jeudi dernier des salarié.es de l’entreprise STMicroelectronics, à Grenoble, qui refusent que leur travail serve à alimenter la machine génocidaire israélienne ! D’autres actions similaires doivent avoir lieu partout où cela est possible. Dans les ports français où transitent les cargos d’armements israéliens. Dans les magasins où se vendent les produits israéliens. Le Boycott, les Désinvestissements et les Sanctions sont les armes du peuple contre la boucherie en Palestine.

    Un premier mai internationaliste et pour la Palestine!

    Dans quelques jours, nous allons descendre dans la rue pour un premier mai offensif pour nos droits et nos conquis sociaux. Ce devra être aussi un premier mai internationaliste et les drapeaux palestiniens devront flotter bien haut ! En attendant une manifestation nationale pour la Palestine !  Face au néo-fascisme de Trump et de Poutine, face à la barbarie Israélienne, face à l’hypocrisie et à l’autoritarisme de Macron, le mot Palestine veut dire « Liberté » ! Crions-le partout !