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Communiqués du NPA... - Page 56

  • Liberté pour Jean-François Le Dizès, retenu en Algérie...

    Jean-François Le Dizès, militant internationaliste bien connu à Grenoble s’est rendu en Algérie fin décembre, afin d’aller discuter avec des Algériennes et des Algériens de l’immense mobilisation en cours.

    Jean-François connaît bien l’Algérie puisque c’était son quinzième voyage. Il comptait revenir avec des témoignages recueillis sur place.

    Il s’est donc rendu à une manifestation le 27 décembre et a pris des photos depuis le trottoir. Le soir même des policiers sont venus l’interpeller à son hôtel. Après une garde à vue de 10 heures, ils lui ont rendu toutes ses affaires sauf son passeport. Il est donc de fait assigné à résidence à Tizi Ouzou et n’a pas pu prendre son avion de retour prévu le lundi 6 janvier.

    C’est une grave atteinte à l’exercice des droits d’information et de diffusion tels qu’énoncés dans la déclaration universelle des droits de l’Homme (art 19) pourtant ratifiée par l’Algérie.

    Le NPA soutient les démarches en cours faites auprès du ministère des Affaires étrangères et de l’ambassade d’Algérie, apporte sa totale solidarité à Jean-François et participera à toute initiative qui lui permettrait de recouvrer au plus vite ses droits et sa liberté.

    Grenoble et Montreuil, le 8 janvier 2020 

  • Mort de Cédric Chouviat : en finir avec les violences et l’impunité policières !

    Cédric Chouviat est mort dans la nuit de samedi à dimanche, suite à une violente interpellation policière vendredi. Nos premières pensées vont évidemment à sa famille et à ses proches. 

    Comme toujours, les premières versions policières ont mis en avant la thèse du « malaise ». Mais très rapidement, les témoignages, les vidéos, et les résultats de l’autopsie, qui révèle « une manifestation asphyxique avec une fracture du larynx », indiquent que Cédric est une nouvelle victime de violences policières. 

    Selon les témoignages, confortés par les vidéos, il aurait subi une clé d’étranglement et/ou un plaquage ventral, écrasé au sol par quatre policiers, qui l’ont asphyxié. Des techniques policières malheureusement courantes en France, alors qu’elles sont interdites dans plusieurs pays européens. C’est le même type de violente interpellation qui avait provoqué la mort d’Adama Traoré en juillet 2016.

    Les versions policières ont évolué, qui ont évoqué le fait qu’il téléphonait depuis son scooter, ou alors que sa plaque d’immatriculation était illisible car trop sale. Mais quel que soit le motif du contrôle policier, il apparaît, au vu des témoignages et des vidéos, que c’est le fait que Cédric Chouviat a filmé son interpellation qui a énervé les policiers, alors que c’est son droit le plus strict, et qu’ils se sont sentis autorisés à le violenter, jusqu’à la mort.

    Alors que Castaner, l’éborgneur en chef, évoque poliment, au sujet des circonstances de la mort de Cédric, « des questions légitimes, auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence », il apparaît évident que cette mort vient s’inscrire dans la longue liste des victimes de violences policières. Et nous n’avons aucune confiance dans l’enquête qui va avoir lieu suite à l’ouverture d’une information judiciaire pour « homicide involontaire », confiée à une IGPN dont la partialité n’est plus à démontrer. 

    Le NPA présente toutes ses condoléances à la famille et aux proches de Cédric, et exige que la lumière soit faite, en toute indépendance, sur les circonstances de sa mort. De manière plus globale, il est grand temps d’en finir avec les violences et l’impunité policières, encouragées par le pouvoir en place et sa gouvernance autoritaire. Une fois de plus, la responsabilité de Macron et Castaner est engagée, et nous ne l’oublierons pas : pour Cédric, comme pour tous les autres, justice doit être faite ! 

    Montreuil, le 7 janvier 2020 

  • Vœux de Macron : pas de retrait, mais du blabla...

    Macron a parlé. Un peu plus d’un quart d’heure pour nous expliquer que la France n’avait pas connu de période aussi faste depuis de nombreuses années. A l’écouter, tout va pour le mieux… Le chômage ? Plus de 500 000 emplois créés ! Notre camarade Philippe Poutou sera même heureux d’apprendre que, contrairement à ce que toutes les travailleuses et les travailleurs de ce pays subissent, des usines réouvrent ! La crise des Gilets jaunes ? Réglée grâce à « un dialogue respectueux et républicains, sans précédents » ! Les mutiléEs et les blesséEs apprécieront…  La crise écologique ? Sous contrôle grâce à l’accord de Paris. Et comme stratégie écologique, le gouvernement a prévu d’aider les plus modestes à moins polluer… se payant même le cynisme de rendre hommage au mouvement de mobilisation de la jeunesse pour le climat. Un mouvement qui dénonce pourtant exactement la politique menée par son gouvernement et la stratégie des « petits gestes du quotidien ». Mais visiblement, Macron n’est pas à un enfumage près. L’abus des lacrymos balancéescette année lui aura peut-être brouillé les esprits, ou alors est-ce juste parce que ces vœux sont à l’image de son gouvernement : complètement déconnecté de la réalité sociale du pays.

    Seule ligne claire perdue à travers de mauvaises envolées lyriques autour de Notre-Dame du haut de laquelle des siècles de « peuples de bâtisseurs »sont censés nous contempler (ou réciproquement)… La réforme des retraites aura bien lieu. Quoiqu’on nous ait vendu sur les « volontés d’apaisement » deMacron, sa seule annonce aura été d’affirmer qu’il maintiendra sa contre-réforme, et qu’il veutaccélérer le rythme jusqu’à la fin de son mandat… Les vœux pieux n’engagent que ceux qui y croient, comme pour la prétendue revalorisation au sein de la santé ou de l’éducation… Comment ose-t-il encore affirmer que cette contre-réforme sera d’abord pour les générations futures, les plus précaires, au premier rang desquelles les femmes ? 

    Bilan : Macron a beaucoup parlé... pour ne pas dire grand-chose ! La seule conclusion de cette allocution dispensable est que, nous aussi, nousallons accélérer... la mobilisation. Tout le monde déteste cette réforme et son gouvernement : généraliser la grève, pour gagner et dégager Macron et son monde… Voilà les seuls vœux que nous nous souhaitons pour cette nouvelle année !

    Montreuil le mardi 31 décembre 2019

  • Notre camarade Gaël Quirante condamné : assez de répression anti-syndicale !

    Mercredi 18 décembre avait lieu, au tribunal de Nanterre, le procès de Gaël Quirante, syndicaliste à La Poste dans les Hauts-de-Seine (92) et membre de la direction du NPA. Gaël était accusé par des cadres de La Poste de « vol avec violence » et « violences ».

    Une énième procédure judiciaire contre un militant faisant partie d’une équipe syndicale particulièrement combattive, qui lutte depuis bien des années contre les restructurations à La Poste, destructrices du service public et des conditions de travail. 

    Le procès a confirmé que les accusations étaient montées de toutes pièces : la direction de La Poste s’appuie en réalité sur ses cadres pour tenter de briser les militantEs et d’obtenir, sur le terrain judiciaire, la victoire qu’elle n’a pas réussi à obtenir sur le terrain de la lutte de classes. 

    Au terme de cette parodie de procès, Gaël a été relaxé pour les accusations de « violences », mais condamné pour « vol » : 3 mois avec sursis avec 5 ans de mise à l’épreuve, avec en outre près de 2000 euros de peines financières (amende + préjudice moral). 

    Cette condamnation est scandaleuse, comme le sont les dizaines de poursuites et procédures engagées contre les postierEs du 92. Dans le contexte global de répression massive de la contestation sociale, et dans celui, particulier, du vaste mouvement d’opposition à la contre-réforme des retraites, une telle condamnation se veut un avertissement à tous ceux et toutes celles qui refusent de se résigner et de baisser les yeux. 

    Le NPA condamne ce verdict lamentable et apporte toute sa solidarité à Gaël, qui a fait appel de cette condamnation. Nous continuerons d’être à ses côtés et, au-delà, de soutenir les victimes de la répression policière et judiciaire tous azimuts. On ne nous empêchera pas de revendiquer, ni de manifester !

    Montreuil, le 19 décembre 2019.

  • Delevoye démissionne, la réforme des retraites doit dégager aussi !

    Maire, parlementaire, ministre de la Fonction publique sous Chirac, médiateur de la République, président du Conseil économique, social et environnemental… Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux Retraites dans le gouvernement, affiche un bien beau cursus. Mais il a visiblement quelques « trous de mémoire », oubliant d’abord sa fonction d’administrateur au sein de l’Institut de formation de la profession de l’assurance, puis son siège au conseil d'administration de la Fondation SNCF, puis une dizaine d’autres mandats (comme l’a récemment révélé le journal Le Monde).

    Au-delà de l’itinéraire pas si singulier d’un homme de main des capitalistes passé par le RPR, l’UMP et aujourd’hui macroniste convaincu, le parcours de Delevoye éclaire parfaitement le fond du projet actuel : attaquer les retraites par répartition et toutes les solidarités afin que les grandes compagnies d’assurance, pourvoyeuses de retraites complémentaires coûteuses, mettent enfin la main sur le pactole de la protection sociale.

    Dans ce cadre, sous la pression du mouvement de grève actuel, sa démission est une bonne nouvelle qui fragilise Macron et le gouvernement. On peut juste regretter que Delevoye n'ait pas emporté sa réforme avec lui. Raison de plus pour être massivement en grève demain mardi 17 décembre. Cette nouvelle journée doit permettre de franchir une étape vers la grève générale plus que jamais nécessaire pour dégager Macron et sa réforme des retraites.

    Montreuil, le lundi 16 décembre 2019

  • Après les annonces provocatrices d’Édouard Philippe, amplifier les grèves et la mobilisation !

    Une provocation. Les annonces du Premier ministre Édouard Philippe sur la réforme des retraites confirment ce que les opposantEs à ce projet destructeur affirment depuis des semaines : le prétendu « système universel » se traduira par une baisse des pensions (avec la prise en compte de l’ensemble des carrières et non des meilleures années), un allongement de la durée de cotisation (avec l’âge dit « pivot » à 64 ans) et une « harmonisation » par le bas avec la destruction des conventions collectives (fin des « régimes spéciaux »). 

    Malgré un discours mielleux sur la forme, durant lequel Édouard Philippe n’a cessé de répéter – et de galvauder – les mots « égalité », « solidarité », « répartition », « justice », c’est donc bel et bien à une déclaration de guerre, au monde du travail et à toutes celles et tous ceux qui se mobilisent contre ce projet inique, que l’on a assisté. Même la CFDT parle de « ligne rouge franchie »… 

    Face à cette déclaration de guerre et aux manœuvres du pouvoir, qui tente de diviser les salariéEs en mettant en concurrence les générations, les différents régimes, le public et le privé, la riposte doit être unitaire, massive et déterminée. Il s’agit de massifier le mouvement de grève reconductible et de l’étendre à toujours plus de secteurs, en s’appuyant sur les journées de mobilisation appelés par les organisations syndicales les 12 et 17 décembre, jusqu’au retrait total du projet de réforme. Les appels au 12 et au 17 ne doivent pas se résumer à des « journées saute-mouton », tactique qui n’a pas fonctionné ces dernières années : elles doivent permettre aux secteurs difficiles à mobiliser, en particulier dans le privé, de rejoindre le mouvement quotidien indispensable à la victoire. 

    Le pouvoir a fait le choix de l’épreuve de force en affichant, une fois de plus, son mépris du monde du travail. Le niveau du rapport de forces à construire face à lui, qui dispose de forces de répression dont il fait un usage avec une violence inédite, est celui d’une grève de masse, qui regroupe tous les secteurs du monde du travail, vers un blocage du pays.

    Faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites, ce serait remporter une victoire sur les politiques de régression sociale, et ouvrir la possibilité d’une contre-offensive des classes populaires pour construire une autre société. Tout est possible.

    Montreuil, le 11 décembre 2019. 

  • 5 décembre : la grève contre Macron et sa réforme des retraites est sur les rails...

    Avec entre 800 000 (selon la police) et 1,5 million de manifestantEs (selon la CGT), cette première journée de grève contre la réforme de retraites a été particulièrement suivie. A Paris et dans de nombreuses villes de régions, on n’avait pas vu autant de monde dans les rues depuis longtemps, quelquefois depuis le grand mouvement de l’hiver 1995, ce qui est de bonne augure pour la suite… Dans de nombreuses villes, les interventions de la police ont perturbé les défilés, mais rien n’y a fait : la détermination était de mise chez les manifestantEs, qui n’ont pas cédé face aux provocations et aux violences policières.

    La fréquentation des manifestations est à l’image de cette première journée de grève contre le projet de Macron, qui a été tout aussi massive dans beaucoup de secteurs, de services publics, et même dans certaines entreprises privées. A la SNCF, il y avait entre 60 et 90 % de grévistes selon les professions, avec 90 % des trains qui n’ont pas circulé aujourd’hui, et on annonce déjà une journée au même niveau dès demain. Tout autant mobilisés, les salariéEs de la RATP ont aussi voté largement dans leur AG la reconduction pour demain. Dans l’éducation nationale, les taux de grèves n’ont pas été aussi hauts depuis de nombreuses années : si le ministère annonce un peu plus de 40 % de grévistes, les syndicats décomptent environ 70 % de grévistes dans le premier et second degré, avec de nombreuses écoles totalement fermées.

    Du coup, il va falloir à ce pouvoir un peu plus que des petites manœuvres pour éteindre cette colère. Espère-t-il s’en sortir en présentant sa contre-réforme un peu plus tôt que prévue, dès le milieu de la semaine prochaine, comme il l’a annoncé aujourd’hui ? CertainEs - parmi ses « partenaires sociaux » - se prêteront sans nul doute à ce petit jeu, alors qu’il n’y a rien à négocier : les grévistes veulent le retrait du projet, point barre.

    Les prochains jours vont être décisifs pour la construction de la grève reconductible et l’extension du mouvement, vers une grève générale qui oblige non seulement le pouvoir à retirer sa réforme des retraites, mais aussi pour dégager Macron et son monde.

  • Ensemble, changer le système et pas le climat !

    La semaine du 20 au 27 septembre a connu une mobilisation historique pour la justice climatique : plus de 7,5 millions de manifestantEs dans 185 pays, la plus importante mobilisation coordonnée à l'échelle mondiale depuis 2003 contre la guerre en Irak. Une nouvelle génération se lève et entraîne d'autres secteurs de la société : syndicalistes, scientifiques, parents… De nouvelles mobilisations sont prévues ces 29 et 30 novembre à la veille de la COP25.

    Contre l'inaction climaticide, sortir des combustibles fossiles

    La COP25 aura lieu du 2 au 13 décembre à Madrid. Comme chaque nouveau rendez-vous international, elle affiche l'ambition « d'accroître les engagements des pays ». Mais les gouvernements refusent de nuire aux grands groupes capitalistes du pétrole, de l’agriculture industrielle, des transports…

    Le charbon, le pétrole, le gaz sont responsables des émissions de gaz à effets de serre qui réchauffent le climat. Il faut diviser par cinq leur utilisation. Il faut arrêter le nucléaire, dangereux et producteur de déchets toxiques pour des millénaires, et réaffecter les sommes extravagantes qu’il engloutit (EPR de Flamanville, Bure) aux infrastructures et à la recherche dans les renouvelables. Cette transformation radicale doit inclure la reconversion de touTEs les travailleurs/ses des secteurs concernés vers ceux où des centaines de milliers d’emplois nouveaux peuvent être créés.

    Comment y arriver en laissant la main aux capitalistes qui pomperont jusqu’à la dernière goutte de pétrole ? Il faut les exproprier et décider démocratiquement de produire ce dont on a besoin en prenant soin de la planète et de ses habitantEs !

    Il est encore temps pour agir

    Passer à un système énergétique 100 % renouvelable ne suffit pas, il faut rompre avec le productivisme inhérent au capitalisme qui pousse à produire toujours plus donc à consommer toujours plus. Pour cela, l'inventivité du système est sans limite : ce vendredi, le Black Friday, grand moment d'incitation à acheter toujours plus, en est un bon exemple !

    A l'inverse, nous voulons en finir avec le gaspillage d'énergie, de ressource et de travail dû à la publicité et à l'obsolescence programmée, éliminer les productions inutiles ou nuisibles (production d’armes, d’engrais chimiques, publicité…), abandonner l’agriculture industrielle en faveur d’une agriculture écologique locale qui peut fixer d’énormes quantités de carbone dans les sols et procurer une nourriture saine à toutes et tous. Il faut arrêter tous les grands projets inutiles, coûteux et dévastateurs (centres commerciaux, aéroports, LGV, autoroutes)...

    Converger maintenant !

    Les journées des 29 et 30 novembre se situent au cœur d'une période intense : manifestations féministes, luttes pour la santé, contre la précarité et le chômage, Gilets jaunes, grèves pour défendre le droit à la retraite, manifestations anti-raciste et contre l'islamophobie... La convergence est plus que jamais à l'ordre du jour, face à un système qui, en plus d'épuiser et de détruire les travailleurs/ses, épuise et détruit aussi l'ensemble de la vie, celle des humains et celle de la nature.

    Cette convergence pour imposer un système social fondé sur des principes démocratiques, féministes et écologiques, ne peut se construire que par et dans les mobilisations, les débats, l'auto-organisation, les grèves et les blocages. « Fin du monde, fin du mois, même système, même combat ! »

    Le 25 novembre 2019

  • Plan d’urgence hôpital : ils n’ont rien entendu, frappons plus fort !

    Macron, Philippe et Buzyn disaient avoir « entendu » la colère du monde hospitalier. C’est pourtant l’image d’un gouvernement sourd et aveugle que donne le 3e plan de sauvetage de l’hôpital annoncé en 6 mois, dévoilé ce matin par le Premier ministre et la ministre de la Santé. Pas plus que les précédents il n’apporte de réponse à la crise de l’hôpital.

    Le plan se concentre  sur une question : favoriser la relance de l’investissement hospitalier, plombé par l’austérité et l’endettement qui en a résulté auprès des banques. Pour un tiers, cette dette sera reprise par l’État. Et encore : seuls les « bons élèves », ceux qui accepteront les restructurations imposées, seront servis.

    Mais ce « plan d’urgence » ne répond en rien aux véritables urgences pour lesquelles se battent les hospitalierEs depuis des mois : le manque de personnel, qui entraine les fermetures de lits et de services, la surcharge des urgences, l’épuisement des soignantEs, la perte de sens du travail.

    Le gouvernement présente comme une « avancée » le passage de l’enveloppe budgétaire hospitalière annuelle de 2,1 à 2,5 %… quant il en faudrait 4,4% pour maintenir simplement la situation existante. « L’effort » gouvernemental consiste donc à retirer quelques dizaines de millions aux 900 millions d’économies annuelles imposées aux hôpitaux sur les 3 ans à venir. Belle « avancée » ! Sur le terrain, rien ne va donc changer : services bondés en permanence, attentes sur des brancards pendant des heures aux urgences, personnels épuisés et débordés.

    Quant aux rémunérations insuffisantes qui rendent inattractives les carrières hospitalières,  la seule réponse du gouvernement est un saupoudrage scandaleux. Quelques miettes, sous forme de primes pour certaines catégories : les bas salaires… en Ile-de-France, les « métiers en tension », les aides-soignantes des EHPAD. Une gifle pour celles et ceux qui revendiquent 300 euros par mois pour toutes et tous : simple rattrapage du blocage des salaires imposé depuis 10 ans.

    Loin d’abandonner la perspective de l’hôpital entreprise, le « plan d’urgence » va au contraire accélérer la transformation d’une partie du corps médical en managers pour leur mettre « les mains dans le cambouis » de la gestion de l’austérité.

    La réponse à ces annonces va de soi : il est nécessaire de passer à la vitesse supérieure dans la mobilisation, de généraliser le mouvement de grève des hôpitaux à l’ensemble des services, en utilisant tous les moyens d’action capables d’imposer un rapport de forces au pouvoir.

    La participation massive aux journées du 30 novembre et du 5 décembre y contribuera.

    Pour faire reculer ce pouvoir, qui ne « lâche rien », il y a aussi urgence à faire converger les colères et les luttes à partir du 5 décembre.

    Montreuil, le 20 novembre 2019. 

  • Bolivie : Non au coup d’État !

    Déclaration du Bureau exécutif de la Quatrième Internationale. 

    Ce n’est pas le moment de tergiverser. La Bolivie subit un coup d’État brutal et violent organisé par une extrême droite raciste, qui a commencé à retrouver un espace politique et un soutien social ces derniers mois dans ce pays andin. Nous dénonçons ce coup d’État et exprimons notre entière solidarité avec le peuple bolivien !

    Au début des années 2000, les mouvements sociaux boliviens dans les campagnes et les villes, dirigés par des paysans indigènes, ont construit un processus long et ardu de lutte contre les mesures néolibérales qui accentuaient l’extrême pauvreté du pays en privatisant tout, y compris l’eau. Peu à peu, un consensus anti-néolibéral s’est formé en Bolivie et la droite a perdu du terrain. Evo Morales, à la tête du MAS, est alors apparu comme une alternative électorale au régime. Un processus de mobilisation et de débat animé et intense a porté Evo Morales et García Linera au pouvoir en 2006. L’histoire de la Bolivie était en train de changer. L’Assemblée constituante dont les indigènes furent le moteur a rédigé la Constitution qui allait transformer la Bolivie en un État plurinational. En 2008, l’extrême droite, composée principalement des oligarchies de propriétaires fonciers blancs, a tenté un coup d’État en empêchant l’approbation de la nouvelle Constitution. La pression et la mobilisation populaire ont été immenses et la Constitution a été promulguée en 2009. Ainsi s’est conclu un moment intense de lutte pour l’hégémonie, et une période de plus grande stabilité a commencé sous la direction du MAS.

    Dans un contexte économique et politique international favorable, la Bolivie a jeté les bases d’une stabilité économique fondée sur la croissance, la répartition des revenus et la réduction de la pauvreté. Cette stabilité a été peu touchée par la crise internationale de 2008, qui a eu tant de conséquences négatives pour le monde et pour l’Amérique latine. Sous le gouvernement d’Evo Morales, la Bolivie a transformé sa structure étatique pour élargir les formes de participation des peuples autochtones, a quadruplé son PIB, a réduit l’extrême pauvreté de 35,2 % à 15,2 % et a été le pays de la région dont la croissance a été la plus rapide. Cependant, peu à peu, à la fois en raison des limites structurelles du pays et des erreurs de direction, ce qui a été appelé le processus de changement a commencé à montrer ses limites. La distorsion entre les discours sur le bien-être et un projet développementiste et extractiviste a entraîné de graves crises au sein du gouvernement et la perte du soutien de ses bases dès 2012. De plus, l’incapacité à renouveler le leadership a également renforcé la difficulté à faire perdurer ce processus.

    En Bolivie, la nouvelle Constitution (promulguée en 2009 lors du premier mandat d’Evo Morales) ne permet qu’une seule réélection. Toutefois, il a été entendu que le premier mandat d’Evo, initié sous l’ancienne Constitution, ne comptait pas. Il a donc été « élu pour la première fois dans le cadre de la nouvelle Constitution » en 2009. Il a ensuite été réélu en 2014. Théoriquement, il ne pouvait plus être candidat. Ne parvenant pas à renouveler son leadership, le MAS a proposé un référendum pour décider s’il pouvait se présenter à nouveau, et en 2016 ce vote a refusé une nouvelle candidature d’Evo Morales. Il a alors fait appel devant la Cour suprême et sa demande a été approuvée. C’est dans de telles conditions d’usure qu’en 2019 il a été candidat contre Carlos Mesa, un des piliers du néolibéralisme, qui avait été renvoyé en 2005 par les mobilisations sociales. Evo Morales a remporté le premier tour des élections au terme d’un processus mal mené et confus, et l’opposition l’a accusé de fraude. L’Organisation des États américains (OÉA), dominée par la droite, a proposé de nouvelles élections. Sous la pression, Evo Morales a accepté. Mais l’extrême droite a porté un coup sinistre.

    L’extrême droite bolivienne, qui avait été vaincue en 2008, est revenue en force dans un contexte international qui lui est favorable, avec Trump président des États-Unis et Bolsonaro au pouvoir au Brésil. Dirigée par Fernando Camacho, un fondamentaliste chrétien, elle a peu à peu réussi à convaincre les militaires de se joindre au coup d’État, ce qui a décidé du processus.

    Il ne fait aucun doute que les positions équivoques d’Evo Morales, de García Linera et du MAS dans la conduite du processus de changement en Bolivie ont contribué à créer des conditions de mécontentement social et à fournir des arguments « démocratiques » à la droite et au coup d’État. Cependant, ce ne sont pas les erreurs du gouvernement Morales qui ont motivé le coup d’État, mais ses réalisations et leur poids symbolique : inclusion sociale, autonomie et émancipation de beaucoup de peuples autochtones, réduction des inégalités et de la pauvreté.

    La méthode utilisée pour forcer la démission du président a été la violence, avec l’incendie de maisons de parents et de sympathisants, la brutalité et l’humiliation publique. Après la démission du président, la violence a continué et tous les partisans d’Evo Morales sont menacés. Des « disparitions » forcées et des détentions arbitraires ont été signalées. Il s’agit d’un coup d’État classique, avec une coalition de comités policiers, militaires et civils.

    Evo Morales et ses partisans ne méritent pas d’être arrêtés ni persécutés. La population bolivienne a trop souffert historiquement. Nous souhaitons qu’elle recouvre la force pour récupérer son pays et nous y contribuerons.

    • Solidarité avec le peuple bolivien, solidarité avec Evo Morales et ses camarades, solidarité avec la Bolivie !

    • Que le coup de force ne dure pas et que le peuple bolivien récupère le pays !

    • La lutte ne finit jamais !

    • No pasarán !